Finie la Star Academy. Nolwenn Leroy s’affranchit. Pour Weekend Le Vif/L’Express, elle s’affiche en belgian fashionista. Une métamorphose époustouflante réalisée par notre équipe de mode.

(*) Nolwenn Leroy sera en concert le 12 décembre prochain au Forum de Liège. Réservations : Goformusic (tél. : 0900 2 60 60, Internet : www.goformusic.be), Théâtre Le Forum (tél. : 04 223 18 18), Fnac et points de vente habituels.

 » Nolwenn Leroy « , album éponyme (Universal).

Il est tôt, ce dimanche matin. Au studio photos, tout le monde est prêt, on n’attend qu’elle. Nolwenn Leroy arrive escortée de son agent et de l’attachée de presse de la maison de disques. Avec un sourire désarmant, elle s’excuse pour le retard (une toute petite demi-heure) et fait la bise à tout le monde. Vêtue d’un tee-shirt, d’un jeans et de Converse, elle n’est pas maquillée. La métamorphose, ce sera pour tout à l’heure. La tringle, où sont suspendus les vêtements des jeunes stylistes belges, l’attire comme un aimant. Elle  » feuillette  » les pièces, examine les couleurs, palpe les matières. Une maille fluo, enrichie de dentelles, la fait craquer. Elle s’attarde devant une tenue extravagante en noir et blanc :  » C’est très rock’n’roll, ça, c’est pour aller voir Johnny.  » Puis elle passe à la pièce suivante, en glissant :  » J’adore les caleçons accompagnés de gros pulls.  » Vasco Todorof, le maquilleur, l’installe devant le miroir, tire tous ses cheveux en arrière, dégage le visage. Très concentré, il compose mentalement la palette de fards et de couleurs et se met au travail. Très volubile, Nolwenn se prête gentiment au jeu des questions-réponses.

Weekend Le Vif/L’Express : Comment abordez-vous cette séance de photos de mode pour notre magazine ?

Nolwenn Leroy : C’est une première pour moi. La mode belge a une excellente réputation et une grande notoriété… Je suis d’autant plus contente de réaliser cette première en Belgique. Je suis ravie de la sélection des vêtements.

La mode est-ce important pour vous ?

Elle fait partie de ma vie, ma mère travaille dans la mode. Je feuillette les magazines et passe beaucoup de temps dans les boutiques. A l’époque de la Star Ac’, le stylisme était imposé, ce qui me dérangeait. Aujourd’hui, je m’habille plus selon mes goûts, je choisis des vêtements qui reflètent mieux ma personnalité. Je porte souvent du noir, j’aime la tendance gothique chic. Miu Miu est une de mes marques préférées. Mélanger des vêtements de créateurs avec des pièces griffées H & M, par exemple, ne me pose aucun problème. J’adore aussi les chaussures des créateurs, comme Michel Vivien ou Michel Perry. J’ai un peu plus d’argent aujourd’hui. Comme je ne bois pas, ne fume pas et ne me drogue pas, je dépense tout dans les CD et dans les fringues.

Aimez-vous séduire ? Et que faut-il faire pour vous séduire ?

Pour moi, la séduction passe au niveau du regard. Quand je veux séduire, je ne parle pas. Je me fais discrète. Cela dit, je ne suis pas timide-timide, mais je préfère être séduite, de manière subtile, par des hommes humbles et honnêtes qui ne parlent pas pour ne rien dire. J’ai été élevée dans une maison de femmes. Ma s£ur et moi, nous avons grandi auprès de ma mère et de ma grand-mère. Notre père, footballeur professionnel, nous a abandonnées quand j’avais 10 ans. Alors j’essaie d’être intelligente et de ne pas me faire avoir.

Quel est le compliment que vous aimez recevoir ?

Que je suis une professionnelle. Que, malgré mon jeune âge, je dégage quelque chose, que je ne suis pas insipide.

Avez-vous des modèles parmi vos aînés ?

J’admire les gens qui ont réussi à se préserver. Céline Dion, par exemple. Elle est époustouflante, proche des gens. Vous avez l’impression que c’est votre voisine de palier. Lionel Ritchie et Phil Collins, c’est pareil. Ils nous regardent dans les yeux, sont attentifs à ce que vous dites. Ce sont des personnalités gigantesques et en même temps elles sont restées humbles.

Quelle a été votre dernière lecture ?

Comme je suis rêveuse et romantique dans l’âme, j’aime les s£urs Brontë. Je viens de relire  » Les Hauts de Hurlevent « . Hélas, j’ai de moins en moins de temps pour lire. Le cinéma, c’est pareil. A l’heure actuelle, je m’investis complètement dans la préparation de ma tournée, qui me mènera, à Paris, à l’Olympia et au Zénith, en passant par Liège, en décembre prochain (*). En revanche, j’écoute tout le temps de la musique et j’écoute tout : du groupe rock Evanescence à Maria Callas. La musique classique, c’est mon premier amour. Quand j’étais à la fac de droit à Clermont-Ferrand, j’ai fait le Conservatoire : du violon, du piano et du chant lyrique.

Dans la chanson  » Cachée  » vous parlez d’  » une femme cachée à l’intérieur de moi, une femme cachée prête à tous les combats.  » Quels sont vos combats ?

Défendre ce que je suis, ne pas faire de concessions. La Star Ac’ comporte un danger, celui de se perdre. Or, je ne veux pas décevoir le public, j’ai envie de montrer d’autres facettes. Je ne veux pas tomber dans la facilité sous prétexte que c’est tendance. De toute façon, la musique est ma priorité absolue. Petite, je voulais déjà faire de la musique, je chantais à tue-tête. Mon timbre de voix n’a pas changé, il est toujours un peu sombre. Mais il faut le travailler, pour occuper l’espace différemment. J’ai toujours imaginé faire ce que je fais maintenant. Il y avait comme un film à l’intérieur de moi. Je vivais les choses dans ma tête avant de les vivre en réalité. Aujourd’hui, quand j’arrive sur une scène, je suis submergée par l’impression du déjà-vu.

Quelle est votre devise ?

J’en ai deux. Carpe Diem, tout d’abord. Je profite au maximum de l’instant présent. La seconde devise : rester fidèle à ce que je suis. Parfois, il me semble avoir vécu dix ans en six mois. Or, je n’ai pas changé et je réagis de la même manière qu’avant. C’est ma grande fierté !

Propos recueillis par Barbara Witkowska

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