Le tennis est dans le coup. Les créateurs prennent la balle au bond. Polo Ralph Lauren, habilleur officiel du tournoi de Wimbledon jusqu’en 2010 et qui décline, dès le 16 juin en Belgique, une ligne à la ville, ouvre le match.

La partie s’annonce serrée. En cinq sets. Entre co-branding et autres associations officielles à des événements sportifs, les créateurs de mode se mettent en effet à fréquenter de plus en plus les terrains de tennis. En tête du classement figure Polo Ralph Lauren qui habillera, dès le 26 juin et pour une durée de cinq ans, les 335 juges arbitres et juges de ligne et les 220 ramasseurs de balles du tournoi de Wimbledon. Et dont une ligne, déclinée à la ville, sera disponible dès le 16 juin dans les boutiques de la marque en Belgique. Tout aussi bien classée, la créatrice britannique Stella McCartney lance cet été une ligne tennis dans le cadre de son partenariat avec Adidas. Dans ce grand chelem de la mode, Chanel marque également des points avec sa collection baptisée  » Chanel sur court « . Quant aux grands noms comme Diane von Furstenberg et Jean Charles de Castelbajac, ils sont déjà montés au filet en s’associant avec Reebook pour la première en 2003, et un co-branding avec Le Coq Sportif pour le second, dont la ligne tennis a été commercialisée à l’été 2005. Enfin, dinosaure des pelouses de Wimbledon et de la terre battue de Roland-Garros, Lacoste n’en finit pas de rejouer la partie, en proposant une ligne streetwear directement inspirée des courts de tennis.

Pour savoir quel look on affichera cet été aux abords du terrain, Weekend s’est rendu à Londres, découvrir en avant-première la collection dessinée par Ralph Lauren pour les officiels de Wimbledon. Chicissime.

1er set : service gagnant de Polo Ralph Lauren

Dans l’élégant quartier londonien de Mayfair, au numéro 16 de Cork Street,  » 4th floor « . Les portes de l’ascenseur aux murs capitonnés s’ouvrent sur un étage tapissé d’épaisse moquette blanche. Musique jazz, champagne,  » strawberries and cream « , la spécialité de Wimbledon, accueillent les journalistes de mode venus du monde entier découvrir en avant-première la collection dessinée par le créateur américain pour les officiels de Wimbledon et dont l’initiative revient à David Lauren, son second fils (lire interview en page 13). Dans un coin de l’unique pièce dédiée à la présentation des collections, de vieilles raquettes ont été rangées dans un bac à parapluie. Les murs sont recouverts de photos sépia évoquant 129 ans de matchs disputés sur les mythiques pelouses.

Sur un mannequin chaussé de tennis blanches, on découvre une ravissante jupette plissée assortie à un pull bleu marine. Sur un autre, un pantalon blanc taille haute en coton, très chic, porté avec une veste blazer bleu marine au liseré blanc. Dessous, une chemise rayée bleu et blanche est affublée du discret écusson : les deux raquettes croisées, le fameux blason de Wimbledon, redessinées par le créateur américain. Les juges arbitres au féminin ont le choix entre pantalons et jupes longues ; les ramasseuses de balles doivent opter, quant à elles, pour le jogging ou la jupette.

Côté vestiaire masculin, le pull torsadé au liseré vert et mauve agrémenté d’une cravate marine et crème est du meilleur goût. Le juge de ligne a, lui, le choix entre l’élégant bermuda blanc et le sobre pantalon long. De quoi donner un joli coup de vert au gazon britannique.  » Les uniformes de Wimbledon étaient tellement peu flatteurs qu’un jour, une juge de ligne s’est vu demander dans un supermarché où se trouvait le rayon saucisses !  » rapporte, amusée, une journaliste du quotidien britannique  » The Times  » dans son édition du 9 mai dernier, accueillant la nouvelle du co-branding avec Ralph Lauren comme une mini-révolution glamour sur les vertes pelouses du célèbre tournoi.

La bonne nouvelle, c’est que l’on va pouvoir, nous aussi, profiter de cette ligne  » fashion in Wimbledon  » et se faire passer, de notre côté, pour des juges de ligne dans les rayons des supermarchés ! La célèbre marque américaine Polo Ralph Lauren, qui a par ailleurs annoncé un partenariat avec l’US Open jusqu’en 2008, vient en effet de signer un accord avec The All England Club de Wimbledon jusqu’en 2010 et déclinera donc à la ville la ligne officielle qui habillera, du 26 juin au 9 juillet prochain, juges de ligne, juges arbitres et ramasseurs de balles. A nous donc jupettes plissées et cardigans soulignés du blason revisité, vestes cintrées et pantalons blancs, qui font l’allure  » so british « . La ligne est également disponible pour les hommes et les enfants afin que toute la famille puisse se mettre aux couleurs de Wimbledon durant le tournoi ! En ce début juin très tennis, Weekend est allé voir si l’herbe était plus verte ailleurs que sur le gazon britannique.

2e set : coup droit d’Adidas by Stella McCartney

Adidas et Stella McCartney, qui célèbrent leur troisième saison de co-branding, ont lancé une nouvelle ligne tennis pour ce printemps-été 2006. Déjà aperçue sur les courts de l’Open d’Australie, en janvier dernier, où elle était portée par la joueuse russe Maria Kirilenko, cette collection est actuellement disponible pour toutes les joueuses amatrices.  » Le tennis est un sport très sensible à la mode et, à ce titre, il s’agit d’une vitrine fantastique pour ma collaboration avec Adidas, a annoncé Stella McCartney lors du lancement de la collection, en mars dernier. Pour cette ligne, nous avons trouvé un équilibre idéal entre fonctionnalité et élégance, avec un petit clin d’£il féminin.  » Des vêtements fluides et légers, à dominante blanche, qui jouent sur les effets de boutonnage et de superpositions. Robes blanches, jupes plissées, vestes courtes et polos cintrés constituent l’essentiel de cette collection qui fait du tennis un des sports les plus sexy de l’été.

3e set : smash de Chanel

 » Chanel sur court  » est le nom de la ligne tennis développée par Chanel sport depuis 2001. Chicissime et branchissime, elle propose des blousons training en crêpe de Chine couleur encre, des jupes tennis en mousseline de soie plissée blanche, des sautoirs où sont suspendues des balles de tennis. Tout est griffé jusqu’aux balles et à la raquette reproduisant même dans son cordage le mythique double C. Les vestes chemises en crêpe de Chine gansé de blanc sont ornées d’un camélia à la boutonnière, les robes tennis plissées se portent, elles, ceinturées par une chaîne en métal soutenant de petites balles de tennis. Quant à la visière, elle s’affiche aussi bien sur les courts qu’à la ville. Variante possible : on arbore la microrobe tennis en crêpe de Chine couleur encre gansée de blanc sous laquelle on a enfilé un short de tennis en coton blanc. Tous les détails sont soignés : le foulard en mousseline porté en bandeau qui reproduit des imprimés tennis, le bracelet doté de charms aux accents sport. Sans oublier les tennis Chanel en daim et en nylon. Bref, de quoi se faire remarquer sur les courts non pas pour son tennis… mais pour ses tennis !

4e set : Jean Charles de Castelbajac et Diane von Furstenberg au filet

Depuis l’été 2005, Jean Charles de Castelbajac, le créateur français qui fait son grand retour, travaille avec Le Coq Sportif sur des lignes sportswear techniques et chics. Leur collection tennis, aux couleurs vives et aux influences pop, était commercialisée l’été dernier. Et a été immédiatement suivie d’une ligne zen, puis d’une ligne football ( voir Weekend Le Vif/L’Expressdu 2 juin dernier) avant d’être complétée, pour l’hiver prochain, par une ligne ski. De son côté, la créatrice d’origine belge installée à New York, Diane von Furstenberg, bénéficiait d’une ambassadrice d’envergure lors du tournoi de Wimbledon en 2003, en la personne de Venus Williams qui portait une robe immaculée lacée dans le dos de la collection appelée  » Rbk by DvF « , née de son association avec Reebook. On apprécierait revoir sur les courts de tennis ces deux collections lancées alors  » one shot  » !

5e set : revers lifté de Lacoste

La marque au crocodile n’en finit pas de rebondir. Témoin sa pétillante campagne de pub baptisée  » Un peu d’air sur terre  » qui met en scène des tennismen urbains en lévitation. Depuis 1933, date de la création du polo, Lacoste, dont Christophe Lemaire, l’actuel directeur artistique nommé au printemps 2002, et qui défile à New York, propose une collection sportwear des plus en vogue. Petites robes tennis, jupettes plissés, polos à col Claudine se portent désormais en ville. Dans la collection printemps-été 2006, on retrouve toutes les tendances de la saison : la robe bustier, le long short blanc assorti à un top à col bénitier, la robe tee-shirt, l’ensemble short-polo rouge ou jaune, la petite robe verte, les combi-shorts à capuches portés avec des chaussettes rayées, les minitrenchs… Bref, toute la panoplie de la tenniswoman urbaine.

Alors, prêtes pour jouer la belle de match ?

Carnet d’adresses en page 68.

3 QUESTIONS à David, fils de Ralph Lauren et initiateur de la ligne tennis

Le sport et Polo Ralph Lauren, une histoire d’amour ?

Le sport est intrinsèquement lié à la marque, qui a failli s’appeler base-ball et même basket-ball. Mon père s’est finalement décidé pour Polo (en 1967), parce que cette activité reflétait une certaine forme d’élégance à la fois raffinée, discrète et décontractée. Le sport, ou plutôt les sports, restent une constante source d’inspiration de par les valeurs qu’ils véhiculent : une vie saine, un côté fédérateur et un esprit de compétition.

A quelles disciplines sportives Polo Ralph Lauren s’est-il associé ?

Le sport nautique avec l’America’s Cup. Et nous sponsorisons

avec RLX plusieurs équipes de cyclisme et de course à pied.

Nous sommes également très impliqués dans le golf.

Pourquoi aujourd’hui le tennis et Wimbledon ? Quels enjeux représente cet événement ?

Nous avions déjà initié un partenariat similaire (signé en 2005) avec la Fédération de tennis américaine, pour nous associer à l’US Open. La réponse du public a été enthousiaste. Pendant deux semaines, les gens ont fait la queue pour acheter la ligne de vêtements. En Europe, où notre présence ne cesse de croître, nous étions à la recherche d’un événement aussi qualitatif et représentatif. Les tenues des officiels seront encore plus élégantes que celles de l’US Open, tout en préservant l’héritage historique du tournoi dont nous avons minutieusement étudié les archives.

Agnès Trémoulet

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content