Douce violence.

Historien talentueux et fécond de l’art moderne, Pierre Daix fait revivre avec beaucoup d’aisance et de naturel les années Cézanne et singulièrement la rencontre du peintre et d’une servante à Aix-en-Provence. « Belle comme un homme » mais que le gourmand Paul eut le bonheur de goûter comme une femme. Leur histoire diffère sensiblement du conte de fées, ce qui explique pourquoi elle imprégna sensiblement la vie et l’oeuvre de l’artiste. Un roman, certes, mais porté par une impressionnante connaissance de l’époque et de ses protagonistes.

Ch.P., « Becky à Manhattan », par Sophie Kinsella, Belfond, 402 pages.

Passions extrêmes.

Il fallait une femme pour mettre en équation avec autant de justesse les destins entravés d’autres femmes. L’une, Salomé (1850-1897), d’origine dominicaine, fut métisse à Cuba, poétesse au physique peu avenant, mariée à un bellâtre le plus souvent absent et mère de trois enfants dont Camila (1894-1973) qui allait se battre pour survivre à la vigilance de sa propre famille, dont trois frères incapables d’imaginer qu’elle puisse être attirée par une autre femme. Le récit d’une romancière douée, née à Saint-Domingue en 1950, qui enseigne la littérature aux Etats-Unis.

Ch.P., « Becky à Manhattan », par Sophie Kinsella, Belfond, 402 pages.

Une lumineuse noirceur.

Auteur de théâtre à succès, Yasmina Reza revient au roman avec une histoire pétrie d’humour, de lucidité, de critique sociale, de désenchantement attendrissant. Adam est un écrivain sur la mauvaise pente: son dernier livre a été un insuccès éclatant et il s’en veut, autant qu’il éprouve de la rancune pour le livre lui-même en qui il voit une manière de cofautif. Un week-end catastrophique par la faute d’un pistolet à eau achève de le déstabiliser. Adam trouve, sur un banc du Jardin des plantes, devant les autruches la « position de l’hospice ». Survient Marie-Thérèse Lyoc, la seule personne qu’il n’aurait pas dû rencontrer. Adam la suit. Tant pis pour sa pomme…

Ch.P., « Becky à Manhattan », par Sophie Kinsella, Belfond, 402 pages.

Dingue de fringues.

Après le succès phénoménal en Angleterre des « Confessions d’une accro de shopping » (2002), Sophie Kinsella se devait de livrer une suite.

Voici donc Becky Bloomwood, sa jeune héroïne, toujours aussi folle de fringues en passe de suivre l’homme de sa vie à New York. Croulant sous de nouvelles tentations, l’éternelle en dettes plonge dans un piège infernal dressé par l’ennemie jurée de son petit ami… Intrigue et dénouement appartiennent certes à la petite littérature mais les pulsions acheteuses de la jeune femme et ses nombreuses (fausses) excuses pour y céder sont extrêmement drôles. Certaines s’y reconnaîtront…

Ch.P., « Becky à Manhattan », par Sophie Kinsella, Belfond, 402 pages.

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