Best-sellers

 » Le Génie féminin, tome III: Colette « , par Julia Kristeva, Fayard, 621 pages, bibliographie, plusieurs index.

Un hymne à la jouissance.

Ce troisième pic d’un massif voué au génie féminin envisage Colette, après Hannah Arendt et Melanie Klein. C’est dire si le projet était ambitieux et en quelle compagnie prestigieuse Colette se retrouve, à juste titre. Elle a su exprimer une parole féminine désinhibée qui se plaît à formuler ses désirs sans pour autant éluder ses angoisses, utilisant parfois l’innocence des bêtes pour livrer un véritable combat idéologique contre les humains. Intimes, ses révélations ont aussi une considérable portée sociale rendant l’auteur si prodigieusement moderne avant l’heure.

Greg déconne.

Le passage à l’euro a donné des idées aux arnaqueurs de tout poil et Greg s’est dit qu’il pourrait lui aussi avoir sa part du gâteau. Le principe: prendre l’argent là où il se trouve. Les moyens vont du plus imaginatif: le passage par les égouts, façon Spaggiari, au plus agréable: la compagnie des jolies femmes. Greg ne doute de rien, surtout pas des ressources de sa filouterie. Donc, il plonge, en quête du magot du siècle. En principe, le coup est imparable. En principe.

La première phrase:  » Elle était partie avec mes revenus.  » Greg n’en est pas encore revenu.

 » Les Seins de l’Américaine « , par Robert Pico, Arléa, 195 pages.

Tumultueuse République.

A quoi bon se triturer les méninges pour imaginer un microcosme tordu, gangrené, conspirant, trahissant, haïssant, puisque tout cela existe, hypertrophié, dans le monde politique ? Raspail, qui n’est pas né de la dernière campagne, y ajoute pour faire bonne mesure des femmes-sphinx, des parlementaires tordus, une conjuration et le reste des ingrédients inévitables.Voici qui vient à point nommé, en pleine effervescence électorale française, pour rappeler que – c’est l’auteur qui l’assure –  » la France n’a connu à sa tête que des présidents de la République irréprochables « .

 » Le Président « , par Jean Raspail, Albin Michel, 279 pages.

Himes, enfin.

Ecrit en prison, ce roman sensiblement autobiographique dut attendre seize ans, quatre réécritures et quantité de refus d’éditeurs avant d’enfin paraître, en 1952, mais dans une version dont les éditeurs avaient coupé les passages tendres et artistiques, afin de transformer le récit en un roman de prison au ton brutal. Il reçut pourtant un accueil impressionnant. Le voici tel que voulu par l’auteur. Le dernier mot: liberté.

 » Hier te fera pleurer « , par Chester Himes, Gallimard, 421 pages.

M.E.B.

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