Partie de plaisirs.

L’amour est (peut-être) le plus vieux tourment du monde. Il est (sûrement) indissociable de l’acte créateur. La littérature serait anémique, sans les tourments et les ivresses, les emballements et les tragédies d’un sentiment qui la poussent à ne pas trousser que des compliments. Un choix (on imagine combien il fut cornélien) de textes écrits en français décline ici l’acte, là le sentiment, ailleurs le cheminement, plus loin les fièvres et parfois même les déferlements de ce sans quoi nous serions bien peu de chose. Ni Louise Labé, ni Casanova, ni Pierre Lou?s, ni même Marc de Papillon de Lasphrise n’oseront le nier.

M.E.B.

« Au Septième Ciel. Anthologie des scènes amoureuses dans la littérature française », par Colombe Boncenne, Stock, 266 pages.

L’art délicat de la nuance.

Sarah Bouyain est née en 1968 d’une mère française et d’un père burkinabé. Les nouvelles de ce volume racontent des femmes au teint trop clair, des orphelines essaimées par la colonisation, nées au Burkina Faso, anciennement Haute-Volta, porteuses d’une douleur sourde que le moindre incident vient raviver. Les unes se sont résignées, les autres veulent comprendre. Le ton direct, l’absence d’effets faciles, une résonance froide donnent tout son impact à une réflexion qui évite le piège du réquisitoire.

M.E.B.

« Métisse façon », par Sarah Bouyain, La Chambre d’échos, 140 pages.

Nanar academy.

Sollicité en 1973 par un magazine britannique pour y raconter son quotidien, David Bowie délégua la tâche à une proche, la chanteuse et comédienne Cherry Vanilla. « Ces lettres, je les ai laissées être leur propre vérité, brouillant à dessein la démarcation entre documentaire et romanesque. » Ce vrai-faux journal annonçait, par sa platitude et le total désintérêt des sujets évoqués, les sites Internet censés fédérer, aujourd’hui, les inconditionnels des vedettes.

M.E.B.

« Les Papiers de Ziggy Stardust », par Cherry Vanilla, Hachette, 231 pages.

Louftingueries amoureuses.

Judith, environ 1 m 65; un corps assez fluet qui commence à s’épaissir à la taille et aux cuisses. Une femme qui dort seule. A quoi bon son slip string et son soutien-gorge à balconnet? L’astronome, la trentaine finissante, est pataud et bafouille. Il serait parfaitement quelconque, sans des yeux remarquables et une bouche charnue, qui promet. Une amie les a présentés l’un à l’autre, pour tenter de les arracher à « une solitude malsaine ». Il y a crocodile sous roche. Mais il y a aussi crocodile et « crocodile ». Agrémenté à la sauce Frain, l’animal a de quoi surprendre les estomacs les plus entraînés.

M.E.B.

« Les Hommes, etc. », par Irène Frain, Fayard, 557 pages.

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