Pour vous faire découvrir les merveilles du passé auxquelles elle s’attache à rendre vie, l’antiquaire parisienne Florence Lopez vous invite chez elle, à Saint-Germain-des-Prés. Sa galerie se déploie dans tout son appartement. Avec élégance… et modernité, dans un décor qui change chaque année.

Florence Lopez est antiquaire. Son métier l’emmène en voyage dans le passé, à la recherche d’objets de qualité auxquels elle s’attache ensuite à rendre vie. Pour elle, meubles et £uvres d’art ont bel et bien une âme. Quand elle compose un décor avec ses merveilleuses trouvailles, elle les groupe par familles, les fait dialoguer, se met aussi à leur écoute. Sa résidence parisienne est nichée au dernier étage d’un immeuble du XVIIIe siècle, dans le légendaire quartier de Saint-Germain-des-Prés. Entièrement vitré, baigné de lumière, cet appartement a longtemps servi d’atelier à un sculpteur… Elle en a désormais fait un cocon-galerie conciliant ainsi vie privée et activité professionnelle.

La mise en scène change chaque année. Dans la toute dernière version, trône un spectaculaire canapé américain des années 40. Ce siège noir, long de plus de 4 mètres, a été réalisé dans le style hollywoodien qu’affectionnaient les décorateurs de cette époque : matières fastueuses, courbes généreuses, formes confortables. Quand Florence Lopez l’a découvert, il était recouvert d’un incroyable tissu rose bonbon : c’est cette teinte vive que l’antiquaire a aussi élue pour habiller une de ses parois.  » Couleur pas évidente, ou trop évidente, commente-t-elle. Couleur également liée dans mon esprit aux palettes fabuleuses du Rajasthan. Ce mur est un souvenir de voyage. « 

La rencontre avec les collectionneurs Colette et Jean Cherqui a elle aussi été déterminante. Le couple, qui a réuni un des plus fantastiques ensembles de peintures du XXe siècle, est spécialiste du mouvement Madi – pour matérialisme dialectique – qui s’est développé en Amérique du Sud au cours des années 40 et 50. Florence Lopez, qui s’est toujours intéressée à ce courant pictural, a sympathisé avec les Cherqui et ils lui ont prêté deux £uvres majeures. Dans les tons bleus, ces opus des Argentins Gyulia Kosice et Carmelo Arden Quin s’offrent au regard, comme pour illustrer le manifeste de Madi :  » Nous n’exprimons rien, nous ne représentons rien, nous ne symbolisons rien. Nous créons la chose dans sa seule présence, sa seule immanence. La chose est dans l’espace et dans le temps. Elle existe. « 

Florence Lopez refuse de s’enfermer dans un système. C’est en se fiant à son intuition qu’elle a conçu cette partition, où l’on retrouve ses inclinations pour le modernisme, le constructivisme ou l’abstraction poétique tout comme l’estime qu’elle porte à certains designers, parmi les plus prestigieux : Gio Ponti, Osvaldo Borsani, Josef Frank, pour ne citer, par exemple, que les auteurs de ses tables basses. S’y révèle aussi son attrait pour les matières chics – marbre, bois, acier, velours somptueux – et son éclectisme animé par une même passion pour toutes les créations qui vont des années 1900 aux sixties. Ce mélange de raffinement et d’inattendu s’exprime dans une simplicité qui, pour Léonard de Vinci, est  » la sophistication suprême « .

Florence Lopez souhaitait également valoriser deux artistes contemporains. Elle a ainsi choisi White Patterns du sculpteur et plasticien de Fabrice Langlade qui travaille notamment la porcelaine. Avec ses lignes classiques, cette pièce vient adoucir l’allure parfois provocante de certaines £uvres des années 40 ou 50. L’antiquaire a également sélectionné des objets de Thomas Lemut, qui signe aussi du mobilier en éditions très limitées et a en particulier donné naissance à d’insolites et très élégantes lampes en marqueterie de métaux, ayant la finesse de bijoux.  » C’est la première fois que je suis sensible à des travaux contemporains, confie la maîtresse des lieux. Exempts d’esbroufe et de complaisance, ils enrichissent et éclairent ma pratique d’une nouvelle énergie.  » Cet enthousiasme vaut également pour les productions de Bruno de Caumont, dont elle possède un imposant et atypique bureau demi-lune, d’une subtile nuance bleue.

Sensible, curieuse, résolument non-conformiste, Florence Lopez se distingue aussi par sa ferveur qui s’exprime à coups de superlatifs : tant pour les objets que pour les créateurs conviés dans son univers. Un univers exceptionnel qui vaut autant par ses éléments que par l’atmosphère qu’il dégage. Sans oublier la petite touche d’humour.

PAR LUXPRODUCTIONS.COM

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