Surfant avec ironie sur la nouvelle législation antitabac, les étuis à cigarettes sont à nouveau tendance,

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF radio).

A priori, l’idée peut être sympa. D’autant plus qu’elle a été lancée en 1996 et qu’elle n’est pas le fruit d’un opportunisme grossier. Pourtant, la Funbox dérange. Parce qu’elle dégage aujourd’hui, malgré elle, un petit parfum de provocation. Petit rappel législatif : depuis le 30 septembre 2003, tous les paquets de cigarettes doivent être vendus avec un ersatz de faire-part de décès, du style  » Fumer tue  » ou  » Fumer provoque un vieillissement de la peau « . En trois langues. Avec un imposant cadre noir occupant les surfaces principales du paquet. Si l’efficacité d’une telle réglementation n’est pas encore mesurable, l’avertissement gêne, quant à lui, les fumeurs invétérés. Normal : le graphisme n’a rien d’esthétique et les menaces de mort à répétition finissent par pomper l’air aux amateurs de clopes. D’où le retour en force des étuis à cigarettes, version cuir ou métal, et surtout le succès de cette fameuse Funbox, une espèce d’emballage cartonné qui épouse parfaitement les formes d’un paquet classique. En deux temps trois mouvements, les fumeurs disposent ainsi d’une nouvelle enveloppe pour leurs cigarettes, oubliant ainsi définitivement l’avis nécrologique imposé par la loi. Vendus dans les night-shops et les librairies, les motifs disponibles sont généralement gais et vont du petit canard jaune aux fleurs psychédéliques, en passant par les c£urs, le célèbre Smiley et l’inévitable feuille de cannabis. Bref, la Funbox est aujourd’hui un  » must have  » et, surtout, une réussite commerciale. Il y a trois mois à peine, l’entreprise belge détentrice du brevet vendaient à peine 1 000 étuis cartonnés par jour. Depuis la nouvelle législation, le rythme est passé à 50 000 Funbox vendues quotidiennement dans une douzaine de pays européens ! Les raisons du succès sont doubles et évidentes : le plaisir de braver l’interdit, d’une part, et l’envie de personnaliser ses affaires, d’autre part. Bien ancrée dans l’air du temps, la customisation touche désormais les paquets de cigarettes, après avoir séduit les tee-shirts, les baskets et les téléphones portables. Sur le site www.funboxcollection.com, les internautes enfumés sont d’ailleurs invités à participer à un petit concours pour créer leur propre étui qui sera ensuite produit à grande échelle en cas de premier prix. Evidemment perçue comme une parade sournoise à une législation (trop ?) moralisatrice, la Funbox pourrait, en définitive, jouer un autre rôle beaucoup plus acceptable à l’avenir. Comme, par exemple, diffuser d’autres messages d’intérêt général (du style  » Boire ou conduire, il faut choisir  » !) ou servir de support publicitaire à la promotion de patchs antitabac et autres médicaments de la famille Nicorette. Histoire de se la jouer, aussi, un peu  » morale fun  » en quelque sorte…

Frédéric Brébant

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