Dans son appartement showroom avec vue sur les Tuileries à Paris comme dans sa boutique du faubourg Saint-Honoré, le couturier Jean-Claude Jitrois a créé

un univers glam’rock sur fond

de musique techno.

C’ est un parcours insolite que celui de Jean-Claude Jitrois, inventeur d’un univers de luxe tout cuir. Il eut une première vie comme professeur de psychologie à l’université de Nice, thérapeute clinicien et auteur d’ouvrages références. Il soigne les enfants en les déguisant, une opportunité de changer de peau pour s’exprimer. Au début des années 1980 commence une deuxième vie. Son nouveau métier s’inscrit dans la continuité du précédent : il conçoit le vêtement comme une enveloppe pour le corps en mouvement. Avec le cuir et la fourrure,  » secondes peaux  » dont la sensualité l’inspire, il invente un style et crée une révolution grâce au cuir stretch. Caroline de Monaco, Elton John ou Cher accourent dans ses boutiques de Nice et Saint-Tropez. Depuis, sa marque est présente à Paris, à Londres, aux Etats-Unis, au Japon, en Russie… Pour offrir un nouveau look à sa boutique parisienne, il fait appel à Christophe Pillet.  » J’avais envie d’une bonbonnière étincelante sur fond noir, comme des laques de Coromandel version xxIe siècle « , confie-t-il.  » L’idée était celle d’une exagération du glamour et de l’élégance du travail de Jean-Claude, où les références au sexe, à la vie nocturne et au culte du corps sont exprimées avec décalage. Les ingrédients sont ceux du rock, du disco, des films de James Bond et de la haute technologie qui créent une fragrance où luxe et décadence sont sublimés « , ajoute Christophe Pillet. Sur deux niveaux, les silhouettes se reflètent à l’infini dans des miroirs fumés sous des tubes lumineux de Plexiglas. Un jeu d’optique qui dissout le sens de l’orientation dans cette boîte noire tout cuir. Puis Christophe Pillet intervient dans son appartement rue de Rivoli. De ces 400 m2 Napoléon III sur deux niveaux est né un lieu mixte.  » C’est la querelle des anciens et des modernes. Je vis et je travaille entouré de ma tribu avec laquelle je partage tout.  » Au premier niveau, la vie publique et le travail, où le décor joue la carte du noir et blanc. Au-dessus, la vie privée et la nuit, version blanc optique. Pour relier les deux, un escalier au motif géométrique inextricable, un vertige insoluble. Et partout la musique techno, comme un appel à la nuit qui, ici, brille autant que le jour.

Carnet d’adresses en page 88.

Anne Desnos

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content