Cap sur le Maroc… à la découverte d’un petit coin de paradis. Les Jardins de Skoura offrent aux amateurs de vacances paisibles un décor de rêve et aussi les délices d’une cuisine joliment inspirée par la tradition locale. Spécialité de la maison ? Le tajine d’agneau aux pruneaux et au sésame.

Recettes en page 32.

Carnet d’adresses en page 101.

Pendant que les lève-tard terminent un petit déjeuner agrémenté de délicieuses confitures maison, Zara prépare déjà les crêpes traditionnelles qui seront servies le lendemain. Pendant ce temps-là, Majid, le jardinier, cueille les fèves fraîches et quelques bouquets de basilic et de coriandre.  » Les Jardins de Skoura, c’est une véritable maison d’hôtes, explique Carole Lecomte. Ceux qui séjournent ici sont chez moi. Au départ, je rêvais d’une oasis perdue avec quatre chambres à louer. Mais l’ampleur du bâtiment qu’on m’a proposé en a décidé autrement. Je l’ai transformé en cinq chambres et trois suites.  »

Construite traditionnellement en pisé voici un demi-siècle par un habitant de la région, la maison a nécessité des travaux d’aménagement qui ont duré plus d’une année. Comme c’est souvent le cas ici, la famille vivait à l’étage et le rez-de-chaussée était réservé aux rangements, aux animaux… Mais le charme des Jardins de Skoura ne réside pas uniquement dans son aménagement intérieur, par ailleurs très soigné et réussi. Il tient aussi aux jardins eux-mêmes, un petit écrin ceinturé de murs que Carole a voulu maintenir à l’identique, avec ses oliviers, ses arbres fruitiers, ses petits carrés de blé dur et le potager qui donne au fil de la saison une partie des légumes pour la table d’hôtes.

Et puis, il y a aussi le fabuleux décor offert par la palmeraie, dont on peut apprécier la magie depuis les terrasses du premier étage. Celle de Skoura représente une langue de terrain longue de 25 km et large de 8 km. Y poussent des palmiers mais aussi des oliviers et des carrés de céréales. L’eau, source de ce miracle de la nature, est parcimonieusement guidée comme voici des millénaires à coups de houes, jour et nuit. Chose surprenante lorsqu’on aborde les lieux pour la première fois, la palmeraie est habitée, peuplée même de petites maisons en terre, regroupées en douars, hameaux de quelques familles.

 » Jusqu’ici, Skoura était considérée comme une étape pour ceux qui ne veulent pas dormir à Ouarzazate, souligne Carole. Les touristes qui veulent visiter la vallée du Dadès ou la vallée des Roses s’arrêtent pour la nuit à Ben Moro, une casbah authentique dont l’architecture a été soigneusement restaurée. J’ai pris le pari de proposer autre chose, c’est-à-dire un lieu à l’écart où l’on peut se poser. Comme nous sommes loin de tout, ce projet ne pouvait se concevoir sans un restaurant.  »

Normande, née à Saint-Lô, Carole a commencé sa vie professionnelle comme fleuriste, un métier qu’elle a exercé avec enthousiasme jusqu’à s’entourer d’une équipe de dix collaborateurs. La trentaine arrivée, un changement de vie l’entraîne vers d’autres horizons et l’organisation de séjours de vacances. Elle traversera ainsi la Méditerranée pour s’implanter à Marrakech où elle met sur pied des voyages  » incentive « . La préparation des programmes l’amène à parcourir tout le sud marocain, acquérant ainsi une précieuse connaissance du territoire, qu’elle divulgue aujourd’hui à ses hôtes de passage.

 » Avant de prendre la décision de m’installer ici dans la palmeraie, confie Carole, j’ai réalisé, pour le compte d’un projet de site Internet, l’inventaire de tous les riyads, qu’ils soient à louer ou qui offrent des chambres d’hôtes. J’en ai visité près de trois cents.  » C’est donc forte de cette expérience que la jeune femme a décidé de se lancer dans cette aventure palpitante.

Devenue hôtesse, Carole peut aussi mettre en pratique sa passion pour la nourriture et toutes ces recettes qu’elle collationne au fil de ses lectures. Elle a mis un point d’honneur à faire de la table des Jardins de Skoura un véritable must. Pour ce faire, elle s’est entourée à la fois du savoir-faire de cuisinières du coin et de la maestria de Mohamed, un jeune chef natif de Skoura, qui propose quelques recettes empreintes de fraîcheur, comme sa soupe de betterave ou ses agrumes à la coriandre. Toutes ces compétences réunies signent des menus caractérisés par une grande finesse de goût, que les plats soient traditionnels ou non. Le tajine d’agneau aux pruneaux et au sésame est, par exemple, le meilleur de la région.

Ouverts depuis l’automne dernier, les Jardins de Skoura affichent déjà un succès remarquable. La plus belle récompense de Carole ? Que des visiteurs d’un soir décident de s’installer ici pour toute la durée de leur voyage… Certains d’y avoir trouvé leur paradis.

Jean-Pierre Gabriel

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