Bons baisers de Bruxelles

L'Expo universelle de 1958, à Bruxelles. © SERGYSELS & DIETENS
Fanny Bouvry
Fanny Bouvry Journaliste

C’était en 1977. Mieke et Wijnand Plaizier attendaient leur deuxième enfant. La première voulait faire quelque chose  » à la maison  » et eut l’idée, avec son époux, de lancer une petite galerie. Ils firent le tour des écoles artistiques, sélectionnèrent des talents en devenir et décidèrent de les exposer au centre-ville de Bruxelles. Hélas, le succès ne fut pas au rendez-vous…  » Il nous fallait trouver un autre chemin pour attirer les gens, raconte Mieke. Nous avons commencé par acheter deux ou trois cartes postales et à les vendre. Et ça marchait, les visiteurs entraient dans notre lieu d’expo. Mon mari travaillait dans l’entreprise de sa famille, spécialisée en cartographie, et gérait l’imprimerie. Petit à petit, nous avons donc réalisé quelques cartes postales et affiches nous-mêmes.  » C’était là le début d’une aventure, celle des éditions Plaizier qui, quarante ans plus tard, restent une maison belge incontournable et une référence en matière de patrimoine. Car, si la ville n’est pas l’unique thématique abordée, elle en est l’une des principales.  » Nous y habitons, nous l’aimons, nous la critiquons parfois, mais c’est une passion « , justifie l’éditrice. Aujourd’hui, la boutique a été reprise et s’appelle désormais Avec Plaizier, mais les articles qui sortent des presses sont encore vendus dans les museum shops et quelques enseignes comme Filigranes.  » On sélectionne des photographes et des dessinateurs ; on puise dans les archives ; on travaille vraiment au nez, précise encore Mieke. Ce n’est que maintenant, avec le recul, que nous nous apercevons qu’il y a une cohérence dans tout cela.  » Un ensemble qui est ce mois-ci exposé à Bozar et permet de se rendre compte des évolutions de la métropole, au cours des décennies. Un témoignage original et vivant du temps qui passe, mais aussi  » un magnifique cadeau d’anniversaire  » pour ce couple finalement visionnaire. Car, si le numérique a changé la donne, il n’a pas tué le marché.  » C’est vrai qu’on envoie moins de cartes qu’avant, avoue Mieke. Mais quand on décide de le faire, on la choisit avec soin car on a envie de toucher la personne à qui l’on pense. Et puis, décorer son intérieur de cartes est devenu une vraie tendance.  »

Bruxelles est un Plaizier, Bozar, www.bozar.be Jusqu’au 10 septembre prochain.

FANNY BOUVRY

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