La mode n’a pas de frontières, le talent des (jeunes) créateurs non plus. Et outre-Quiévrain, les Belges  » le valent bien « . La preuve par six événements allurés réunis sous le nom générique de  » Bruxelles-sur-Seine « . Ou quand Paris rejoint la cité de la Senne pour montrer dans quelle étoffe les  » peuples de la Gaule  » sont taillés.

Ecuries Delvaux, 27, boulevard

de Waterloo, à 1000 Bruxelles.

Du 14 mai au 8 juin.

Galerie Ravenstein, à 1000 Bruxelles. Du 14 mai au 8 juin.

Le Civa, 55, rue de l’Ermitage,

à 1050 Bruxelles. Du 14 mai au 8 juin.

Le Civa, 55, rue de l’Ermitage,

à1050 Bruxelles. Du 14 mai au 8 juin.

La Verrière d’Hermès, 50, boulevard

de Waterloo, à 1000 Bruxelles.

Du 12 au 20 mai.

La Raffinerie Charleroi-Danses, 21, rue de Manchester, à 1080 Bruxelles.

Du 27 mai au 6 juin.

Infos Bruxelles-sur-Seine,

tél. : 02 548 88 80.

Internet : www.modobruxellae.be

Désormais, la mode n’est plus une spécificité nationale ; elle est devenue un phénomène transversal puisqu’elle résulte d’interpénétrations entre différentes nations, même si ces dernières ont parfaitement le droit de conserver leur identité propre. D’où l’initiative d’envergure  » Bruxelles-sur-Seine « , prise con-jointement par le service culturel de l’ambassade de France et l’ASBL Modo Bruxellæ qui promeut de façon dynamique (site Internet, Parcours de Stylistes bisannuel…) et permanente la mode bruxelloise toutes générations confondues.  » Bruxelles-sur-Seine  » entend donc informer tant le grand public que les aficionados de l’allure du punch propre à Bruxelles en matière de création vestimentaire, et de présenter les multiples points de rencontre entre la mode à Paris et celle de la cité de la Senne.

 » Les acteurs de la mode bruxelloise û qu’ils soient francophones, néerlandophones, nés en Belgique ou à l’étranger û ont porté leur choix sur la capitale de l’Europe pour plusieurs motifs, constatent Etienne Tordoir, commissaire artistique de  » Bruxelles-sur-Seine  » et Véronique heene, responsable de Modo Bruxellæ. Dotée d’une position géographique enviable, Bruxelles offre, en outre, un art de vivre que l’on retrouve difficilement dans d’autres grandes villes. Elle sait allier la flexibilité latine et une certaine rigueur germanique. Bref, c’est un melting-pot où chacun(e) trouve son compte.

La mode adopte toutes sortes de directions, littéralement parlant : regardez par exemple le travail effectué par Francine Pairon, ex-chef de l’Atelier de Création de Mode à La Cambre (Bruxelles), à l’Institut français de la mode (IFM) où elle dirige le Cycle international de création de mode. Ou le parcours d’Olivier Theyskens ( lire aussi son interview en pages 14 à 18) né de père belge et de mère française, et qui £uvre à présent chez Rochas, à Paris. Ou, encore, la présence soutenue des Bruxellois à Hyères, le plus grand festival de mode européen.  » Ces noms, justement, s’épinglent parmi d’autres sur la trame de Bruxelles-sur-Seine dont les sept  » actes  » de mode démarrent en mai et courent, pour la plupart, jusqu’au 8 juin prochain. Avec, cerise sur le gâteau, le défilé 2003 de La Cambre, les 6 et 7 juin. Sans oublier une exposition des trois photographes de mode de Weekend Le Vif/L’Express.

Acte 1 : Créateurs bruxellois et photos de mode de Weekend Le Vif/L’Express

Dans le nouvel espace des Ecuries Delvaux, Kimiko Yoshida, la directrice artistique de la maroquinerie Delvaux, présentera à sa façon les £uvres qu’elle a pointées parmi celles des (jeunes) talents de Bruxelles les plus prometteurs, voire les plus ac-complis : Jose Enrique Oña Selfa, Jean Paul Knott, Xavier Delcour, Willy, Own, Annemie Verbeke, Azniv Afsar, Christophe Coppens, etc.

Parallèlement, Bjorn Tagemose, Renaud Lemaître et Bertrand Sottiaux, trois photographes de mode de Weekend Le Vif/L’Express qui est le partenaire-presse exclusif de Bruxelles-sur-Seine, exposeront des photos mettant en scène les vêtements de ces jeunes créateurs. En avant-première de cette exposition, Weekend publie en pages 20 à 27 l’une des productions prévues, à savoir celle signée Bertrand Sottiaux.

Acte 2 : Olivier Theyskens

La vedette de Bruxelles-sur-Seine ne pouvait être incarnée que par un créateur du cru, de dimension internationale et développant des collections femmes. Car pour le public, la mode se conjugue d’abord au féminin. Avec le succès interplanétaire remporté par ses collections personnelles, Olivier Theyskens û Prix de la Jeune Création à Modo Bruxellæ en 2001 û a l’étoffe du héros. Parti de Bruxelles, il occupe aujourd’hui le poste de directeur artistique chez Rochas avec pour mission de  » révéler  » la célèbre marque. Theyskens est aussi le rédacteur en chef du semestriel  » D  » édité par le Flanders Fashion Institute (FFI). Et le concepteur des costumes de  » I due Foscari « , l’opéra de Verdi mis en scène par la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker à La Monnaie à Bruxelles. Olivier Theyskens présentera sa vision des  » robes de princesse  » et son travail sur la complexe crinoline dans et autour de la fontaine de Strebelle, à la Galerie Ravenstein. Le créateur voulait un lieu de grand passage pour exposer ses £uvres : son souhait est exaucé puisque la galerie côtoie la gare Centrale et le palais des Beaux-Arts.

Acte 3 : Bruxelles-Hyères : 1 118,2 km

Cette exposition est nomade à plus d’un titre. Au Festival international des arts de la mode de Hyères, né voici dix-sept ans, nos compatriotes, des Bruxellois essentiellement, ont toujours été présents et souvent primés, aiguisant ainsi leurs premières aiguilles. Bruxelles-sur-Seine a décidé de leur rendre hommage en deux volets : primo, leurs travaux viennent d’être exposés à Hyères, fin avril, sur la terrasse de la Villa Noailles, véritable épicentre du festival. Secundo, les mêmes créations seront installées à Bruxelles, sur la terrasse du Civa (Centre international pour la ville, l’architecture et le paysage), sous des tentes transparentes. Un clin d’£il à tous les festivaliers de Hyères qui  » campent  » là-bas, chaque année, avec armes et bagages de mode.

Acte 4 : Pulls d’architectes

Au Civa également s’expose une série de pulls. Mais pas n’importe lesquels : le pull, ce basique de nos garde-robes, a en effet été réinterprété par des architectes de renom tels que Alessandro Mendini, Jean Nouvel ou Tadao Ando. L’initiative, due à Alice Morgaine qui fut la rédactrice en chef de feu le  » Jardin des Modes « , remonte en fait à une petite vingtaine d’années. A une époque où la transversalité des disciplines artistiques ne se concevait que rarement, cette idée de mélanger le vêtement et l’art du bâtiment tient du coup de génie.

Acte 5 : IFM

Sous la Verrière de la boutique Hermès, l’Institut français de la mode (IFM) s’apprête à présenter les travaux de fin d’année des étudiants de son Cycle international de création de mode, cornaqué par la Bruxelloise Francine Pairon. Le Cycle en question s’attache à connecter l’émotionnel et le rationnel, à savoir les créateurs et les managers afin de faire évoluer la création de capital à risque en plus-value d’entreprise. A noter, parmi les  » students  » de l’IFM, deux lauréats belges, Chrystel Fischer et Jonas Van Avermaet, issus respectivement de La Cambre et de l’Académie d’Anvers.

Acte 6 : Vêtement, Vestiaire, Ville

Derrière cette appellation triple se cache un projet ambitieux managé par Frédéric Denis et Frédéric Jacquemin de Transcultures. L’expo tente en effet d’analyser le vêtement intégré dans la vie quotidienne de ces deux grandes villes que sont Bruxelles et Paris, où l’on ne crée ni ne s’habille de manière identique. D’où une réflexion sur ces vêtements  » pris sur le vif « . Des Parisiens et des Bruxellois, interpellés façon micro-trottoir parleront, par exemple, de leur perception de la mode. Invités aussi à disserter sur le sujet, des artistes affirmés tels que le duo belge Own ou le créateur parisien Gaspard Yurkievich.

Marianne Hublet

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