L’année 2003 sera une année faste dans l’adaptation de bandes dessinées à l’écran. Pour le meilleur ou pour le pire?

Encore une fois, le phénomène n’est pas nouveau. Spider-Man hier, Batman et Superman avant-hier… Quelques héros de papier ont déjà goûté, avec succès, à la grande aventure cinématographique. Mais à l’époque, la sortie de « leur » long-métrage était plutôt isolée dans le grand business des superproductions. L’air du temps évolue et, aujourd’hui, il semble que la nouvelle mode en matière filmique soit précisément un recours effréné aux personnages de bandes dessinées. A l’heure actuelle, pas moins de dix projets sont en effet sur le métier, de l’écriture d’un scénario audacieux aux derniers ajustements de la postproduction. Premier poids lourd transgénique: l’incroyable Hulk, un honnête homme irradié qui se transforme en méchant géant vert à chaque fois qu’on lui pique sa copine ou sa boîte de maïs ( photo). Sortie prévue sur les écrans européens en juillet prochain ( www.thehulk.com). Dans la série des superhéros qui ont fait les beaux jours des comics américains, les tournages des « Quatre Fantastiques » et du deuxième épisode attendu de Spider-Man devraient débuter incessamment sous peu. La tentation est grande; le créneau, porteur. Prévisibles aux Etats-Unis, les adaptations cinématographiques de grands mythes dessinés sont de plus en plus fréquentes dans l’univers européen. Après le double succès d’un Astérix en chair et en os (dont le troisième épisode sera mis en scène par Gérard Jugnot en 2004), les scénaristes francophones ne cessent de se pencher, en effet, sur les BD de leur enfance. Morceaux choisis: l’acteur Vincent Cassel sera prochainement l’incarnation du célèbre cow-boy Blueberry, tandis que le duo comique Eric et Ramzy planchent actuellement sur un scénario dédié aux frères Dalton. Dans la même veine créative, Rahan, l’homme préhistorique au charme infaillible, fait également l’objet d’un projet de film. Derrière la caméra, Christophe Gans (le réalisateur du « Pacte de Loups ») s’attellera à ce défi, après avoir relevé toutefois un autre pari fou: redonner vie à l’intrépide Bob Morane dans un long-métrage d’ores et déjà baptisé « L’Aventurier » (actuellement en tournage). Patrie du Neuvième Art, la Belgique est d’ailleurs au centre d’une série de projets ambitieux plus ou moins aboutis. Le plus concret est sans nul doute le film « Michel Vaillant » produit par Luc Besson et qui placera le fameux coureur automobile au sommet de l’affiche le 6 août prochain. Dans la foulée, deux autres personnages de notre patrimoine dessiné devraient bientôt avoir les honneurs des salles obscures : Benoît Brisefer, le gamin le plus fort du monde sur lequel travaillent le dessinateur Thierry Culliford et les humoristes multimédia Jannin et Liberski; et puis surtout Tintin, sans doute ressuscité sur les écrans par l’intervention miraculeuse d’un certain Steven Spielberg ( www.tintin.com). Pourquoi tant d’amour ? Les réponses sont multiples. Probablement l’appât du gain, mais aussi cette part d’imaginaire rendue désormais accessible, d’un point de vue cinématographique, par la grâce des nouvelles images de synthèse. Espérons seulement que toutes ces BD adaptées ne deviennent jamais des bandes décimées…

Frédéric Brébant [{ssquf}], Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émis

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