Envie de partir mais pas le temps de partir ? Et si vous vous déconnectiez du quotidien le temps d’un  » séjour vertical  » ?

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

Avant, tout était  » horizontal « . Quand on partait à la découverte du monde, on dépliait les cartes et on suivait du doigt le chemin idéal vers la destination élue. Partir loin et très longtemps : telle était alors la règle d’or d’un exotisme réservé aux aventuriers et aux explorateurs. Avec l’apparition de la notion même de tourisme (il y a cent ans à peine !) et des premiers congés payés dans les années 1930, le nombre de voyageurs explosa, mais le concept du dépaysement resta malgré tout assez proche de l’original : certes, on partait moins loin, mais les vacances rimaient inévitablement avec une certaine idée de la durée. Du moins jusqu’aux années 1990 et la chute spectaculaire des tarifs aériens. Car depuis la démocratisation des airs, les habitudes nomades ont fort évolué et l’exotisme peut désormais se vivre en version écourtée. Partir (plus ou moins) loin, mais surtout pas longtemps : telle est aujourd’hui la nouvelle façon d’appréhender la planisphère. D’ailleurs, les compagnies low cost se multiplient et les city-trips de trois jours hors d’Europe n’ont vraiment plus rien d’extraordinaire. Revers de la médaille : l’aventure touristique, aussi concentrée soit-elle, a désormais une connotation fatigante. Dur dur de partir et de revenir aussi vite ! Est-ce pour conjurer cette dérive fâcheuse des séjours éclair ou, tout simplement, pour exploiter au mieux le peu de temps libre disponible qu’un nouveau concept de  » vacances  » est en train d’apparaître ? Quoi qu’il en soit, la notion de  » séjours verticaux  » se met doucement en place chez les spécialistes de l’industrie touristique. En clair : l’idée consiste à ne surtout pas quitter sa ville mais à la vivre différemment en la savourant l’espace d’un week-end au c£ur d’un hôtel 5 étoiles. Avantage : on goûte au dépaysement sans devoir perdre du temps en avion ou en train. Inconvénient : pour le prix de cette petite folie passagère, on peut s’offrir le même séjour à Rome ou à Madrid en logeant chez l’habitant. Mais pourquoi diable associe-t-on la notion de verticalité à ce genre de vraies fausses escapades ? Contrairement aux vacances classiques que les individus prennent généralement dans des gammes de prix qui correspondent à leur train de vie habituel, ce type de séjour plus classe est résolument en décalage avec les habitudes de consommation de la clientèle concernée. Autrement dit, on gravit subitement l’échelle sociale le temps d’une folie passagère, d’où la notion de  » séjour vertical « . Si l’on en croit les spécialistes du tourisme, cette nouvelle tendance du week-end  » à domicile  » risque bien de se développer dans les années à venir pour son côté résolument pratique (vite fait, bien fait !) et sa propension à casser le train-train quotidien d’une manière rapide et efficace (à vous de trouver le palace le plus proche sur www.hotels.be!) Car d’un point de vue beaucoup plus poétique, ces vacances verticales donnent une tout autre perspective des choses. On voit sa ville et sa vie différemment. On prend de la hauteur. Et on se dit que, finalement, on partirait bien six mois à l’autre bout du monde, histoire d’expérimenter une belle aventure sauvage comme les explorateurs de ces temps révolus…

Frédéric Brébant

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content