Carte blanche. au blanc

Tirant le meilleur parti des dimensions XXL d’une demeure haussmannienne, à Paris, la créatrice Francesca Tompit s’est aménagé un appartement-atelier-galerie placé sous le signe du blanc. Pour se permettre toutes les audaces décoratives et mêler joyeusement activités artistiques et vie de famille.

Francesca Tompit est artiste peintre, conceptrice d’objets et décoratrice. Elle a élu résidence à Paris dans un grand appartement haussmannien : il lui sert à la fois de home sweet home – elle y vit avec ses deux fils, Tomaso et Pietro, dont les prénoms ont inspiré son pseudonyme – et d’atelier. Quand elle l’a découvert, elle a d’abord été séduite par la lumière qui l’inondait. Niché en plein ciel, il est superbement orienté et bénéficie de grandes ouvertures.

Les opus de Francesca explosent de couleurs, mais son appartement, lui, est tout blanc.  » C’est très agréable : on a l’impression, le matin, quand on s’y réveille, d’être à la plage…  » Un privilège, dans la grisaille d’une matinée d’hiver.  » C’est comme une feuille blanche. On peut y écrire ce que l’on veut. On peut réinventer le décor en fonction des circonstances et des personnes que l’on y reçoit. On peut ainsi passer d’un cadre monocolore, minimaliste et design à l’ambiance folle d’une boîte de nuit des années 1980à en jouant avec des néons, par exemple. « 

Tout casserà

Quand Francesca l’a acquis, l’appartement nécessitait une rénovation complèteà Son credo ?  » Chaque espace a son âme, son identité, sa personnalité. Quand j’entreprends de restaurer un lieu, ce n’est pas moi qui crée l’espaceà c’est l’espace qui se crée spontanément. Qui m’apporte des idées. Qui s’exprime par lui-même. Quand je m’attaque à un lieu, il faut que je le mette à nu pour atteindre son âme. Je suis convaincue que l’espace le plus laid, le plus ordinaire recèle quelque chose de beau ! Comme chaque personneà Les lieux, quels qu’ils soient, sont imprégnés de vie, c’est ce qui fait leur prix. Ils ont été bâtis par des hommes. Ils ont été rêvés, habités, salis, nettoyés, aimés, haïsà « 

Forte de ce principe, Francesca a donc commencé par tout casser. Elle a ensuite aménagé un grand volume qui lui sert à la fois de living, d’atelier, de galerie. En décapant les enduits fatigués, l’entrepreneur a mis au jour des briques.  » Avoir trouvé ces briques, cela a vraiment été un coup de chance. Cet élément insoupçonné a dicté la transformation de mon appartement dans l’esprit d’un loft new-yorkais. « 

La fluidité a été privilégiée : des ouvertures ont été aménagées partout, et, pour conférer une unité à l’ensemble, le plancher a été uniformément recouvert d’une épaisse couche de peinture blanche très brillante.  » C’est très agréable pour moi qui aime marcher pieds nusà  » D’un côté, l’entrée, les grand et petit salons, la chambre principale. Les chambres des enfants, la cuisine, les pièces d’eau, elles, ont été regroupées au bout d’un long couloir – tout blanc, lui aussi – où elles constituent un nid douillet. C’est là, au calme, que la famille a plaisir à se retrouver.

Francesca a choisi des meubles très contemporains chez Knoll (en particulier de beaux sièges métalliques d’Harry Bertoia et l’indémodable canapé dessiné par Laurence Knoll elle-même) ou chez Conran Shop (comme la très originale lampe Mirror Ball de Tom Dixon). Ces créations aux lignes pures répondent admirablement aux nombreuses £uvres d’art – peintures acryliques ou digigraphies – signées Tompit.

A épingler, par ailleurs, Francesca reçoit beaucoup et met aussi son appartement à la disposition de ses amis artistes, qui y organisent expositions, défilés de mode, événements divers. Ce grand espace blanc est si spectaculaire que, plusieurs fois déjà, il a servi de cadre pour le tournage d’un film.

Reportage : Luxproductions. com

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