Il paraît que, comme d’autres, cette tradition-là est en passe de se déliter. Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où les premiers dimanches de janvier étaient consacrés aux étrennes. Entre les gaufrettes rances et le muscat éventé, la vieille tante Adèle, celle qui piquait mais qu’on excusait parce qu’on ne la reverrait plus avant un an, glissait dans notre menotte potelée un petit billet rouloté. A force de répéter l’opération, entre une grand-mère adorée et un cousin éloigné, les sous accumulés semblaient nous susurrer :  » T’inquiète, les adultes disent qu’ils ont claqué tout leur pognon pour les réveillons mais il leur en reste plein, des biffetons. « 

Est-ce à cette époque-là que s’est ancré en nous un réflexe quasi pavlovien qui veut que janvier rime avec envie de dépenser ? Ou ce désir coupable remonte-t-il à l’adolescence et à la découverte d’un plaisir nettement moins innocent nommé  » soldes d’hiver  » ? Peu importe. Ce qui compte, c’est qu’entre-temps la donne a changé : les adultes c’est nous. Et si l’on n’a plus si souvent l’occasion de refiler une thune à un marmot venu nous souhaiter la bonne année – c’est toujours ça d’économisé -, on s’est malgré tout laissé rattraper par la dure réalité : non seulement le Père Noël est une ordure qui nous pousse à dépenser, mais en plus notre compte en banque ne multiplie pas les zéros pendant la nuit, même si on a été très gentil.

Heureusement, en grandissant, nous avons aussi développé de nouveaux talents. Le flair, par exemple, et particulièrement pour sentir les bonnes affaires – entre autres, on sait maintenant que janvier c’est la période idéale pour s’offrir des vacances pur luxe à tarifs dilués ( lire en pages 32 à 36). Une faculté de mimétisme, aussi, qui nous permet désormais de nous inspirer des podiums sans trébucher pour s’inventer un look copié-collé à coût coupé-serré ( lire en pages 20 à 27). Et puis surtout, avec les années on a acquis une certaine sagesse, que la crise a encore renforcée. Désormais, on choisit mieux nos amis. Parmi eux, des chics types qui veillent à nos intérêts en nous offrant des plaisirs pas encore gratuits mais à prix réduits ( lire en pages 16 à 18). Marc Jacobs, Dolce & Gabbana et Stefano Pilati, on vous dit merci : avec vous, c’est encore mieux que les étrennes.

Delphine Kindermans Rédactrice en chef

Marc Jacobs, Dolce & Gabbana et Stefano Pilati, on vous dit merci : avec vous, c’est encore mieux que les étrennes

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