Pas de fêtes sans bulles. Et si nous restions fidèles au champagne ? Voici notre sélection, après une dégustation à l’aveugle. Chérots ? Pas toujours.

Les cuvées de prestige

1. Bollinger – La Grande Année 2000.

Les James Bond se succèdent, Bollinger reste. Indépendant depuis sa création en 1829 par Joseph Bollinger, un Allemand du Wurtemberg, ce domaine de 163 ha (qui couvre 70 % de ses besoins) réalise avec brio des cuvées très classiques fignolées par le temps et un savoir-faire rare. Le Brut Spécial Cuvée trouve vinosité, évolution et profondeur dans l’union du pinot noir (60 %), du pinot meunier (15 %) et du chardonnay.

44, 31 euros. Delhaize-le-Lion.

2. Cristal Louis Roederer 2002.

En Champagne, 2002 flirte avec l’exceptionnel pour le chardonnay. Tant mieux pour le Cristal Roederer 2002 honoré par 45 % de chardonnay et 55 % de pinot noir. Seuls les meilleurs des crus classés à 100 % ont été retenus. Une maturation sur lies d’au moins 5 ans et 6 mois au minimum de repos, après le dégorgement, comptent parmi les attentions multiples qui confèrent la précision et la pureté aromatique. Soyeux, intensif et vineux, il séduit encore par son équilibre entre finesse et puissance. Parfait avec caviar, coquilles Saint-Jacques, langoustes, huîtres chaudes.

195 euros. De Coninck, tél. : 02 772 40 65 et 02 353 07 65.

3. Nicolas Feuillatte – Palmes d’Or – Vintage 1998 brut.

Nicolas Feuillatte, importateur de café aux Etats-Unis, hérite, en 1976, de 12 ha de vignes dans la Montagne de Reims. Il crée sa marque et écoule sa production auprès de sa clientèle américaine. Dix ans plus tard, il revend ses étiquettes au Centre vinicole de Chouilly qui regroupe 83 coopératives, 5 000 viticulteurs et 2 205 ha. Un potentiel de premiers et grands crus permet de multiplier les cuvées. Le brut Grande Réserve allie chardonnay (25 %), pinot noir (40 %) et pinot meunier (35 %). Trente-six mois de cave lui confient une puissance aromatique et une rondeur comparables à celles d’un champagne millésimé. Aux fleurs et aux fruits blancs se joignent de fines notes de caramel et de miel. Souple et vif, il déserte volontiers l’apéritif pour la nappe.

24,95 euros. Grande distribution.

4. Philipponnat – Clos des Goisses 1999 brut.

Vignerons dès 1522, éleveurs de vins ensuite, il fallut attendre Pierre Philipponnat et 1910, pour passer à la champagnisation. Depuis 1997, la maison est contrôlée par le groupe Boizel Chanoine Champagne. Avec succès. Crémeuse, ample et gourmande, la Royale Réserve consolide son statut de brut sans année. Exquis à l’apéritif ou avec la volaille.

29,69 euros. Espace Vin Pirard, tél. : 067 77 31 01.

5. Piper-Heidsieck –  » Rare  » Millésime 1999.

Lors de la dissolution de la société fondée par Florens Louis Heidsieck, Henri Piper, un autre neveu, glissa son nom dans la nouvelle marque. Après plusieurs liaisons, Piper, comme Charles Heidsieck, dépend du groupe Remy-Cointreau. Les amateurs de champagne demi-sec trouveront leur bonheur dans la Cuvée Sublime dosée à 49 g/l de sucre. Vineux, avec des sensations de torréfaction (café, grillé), de bonbon et de citron confit, il est mieux adapté que le brut à l’heure des desserts.

Prix conseillé : 29 euros. Grande distribution.

Les millésimes 1976, 1979, 1988, 1999 eurent droit à un flacon richement paré d’une résille en or fin et vendu dans un luxueux coffret. Au-delà de l’extravagance, il y a une belle cuvée de prestige  » Rare  » 1999 dominée par le chardonnay. Introduite par des séquences de fruits, de viennoiserie, elle se fait vive, fraîche, mais aussi vineuse et persistante pour accompagner apéritif, poissons maigres.

179 ,50 euros. Vinalgros, tél. : 02 673 45 98.

Les classiques

6. Billecart-Salmon – brut réserve.

Voilà bien des millésimes que cette maison de Mareuil-sur-Aÿ impressionne par sa régularité dans l’excellence. Il n’est pas nécessaire de s’offrir le très rare Clos St-Hilaire, issu d’une petite vigne de 45 ans (290 euros sur demande) pour accéder au nirvana. Le plaisir se découvre dès l’entrée de gamme avec le  » simple  » brut réserve courant les fruits frais avec saveurs et une aguichante fraîcheur. Elégant jusqu’à son dosage. Idéal de l’apéritif aux mets légers.

31,25 euros. Rob, tél. : 02 771 20 60.

7. Charles Heidsieck brut réserve.

La maison a toujours privilégié le brut réserve non millésimé dont elle mentionne la date de dégorgement. Interprétant chardonnay, pinot noir et pinot meunier à parts égales, cette cuvée développe des fragrances de pâtisserie, cacao, amande et aromates frais. Fondue dans ses fruits, elle sublime l’apéritif et les préparations fines

36,82 euros. Spirigros, tél. : 02 223 13 20.

8. Heidsieck & C° Monopole – premier cru.

A l’origine, il y a Florence-Louis Heidsieck venu de Westphalie à Reims où il fonde, en 1785, une société de champagne. L’un de ses neveux, lance cet Heidsieck complété plus tard par Monopole. Très prisé des cours royales européennes, il livrait annuellement près de 400 000 bouteilles au tsar Nicolas II. Le groupe Vranken l’achète en 1996. La dominante pinot noir (60 %) favorise les fruits frais (pomme) et secs alors que le chardonnay développe finesse et fraîcheur pour passer des amuse-bouche aux entrées.

35,49 euros. Carrefour.

9. Henriot – brut Souverain.

Henriot ? Deux siècles d’histoire champenoise dans la même famille, des vins indémodables, fins, harmonieux. Le brut Souverain, une cuvée de base comme on souhaiterait en déguster plus souvent, est issu de 40 % de chardonnay et de 60 % de pinot noir. Vive sous une belle effervescence, elle distille des notes de fruits à chair blanche et joue la netteté avec une époustouflante pureté pour charmer apéritif et mets raffinés.

36,44 euros. Le Palais du Vin, tél. : 02 512 30 66.

10. Montaudon M – Réserve Première brut.

A quelques pas de la cathédrale de Reims, cette maison rassemble cuverie, cellier et caves. Familiale durant 117 ans, elle a été reprise par la société Moët-Hennessy fin 2008. La classe M, fleuron de la gamme, est mise en valeur dans un flacon inspiré des années 1900. Chardonnay et pinot noir se partagent équitablement l’assemblage. Minéral, fruité, équilibré, il renforce sa personnalité d’impressions florales et rafraîchissantes pour honorer les fêtes.

29,90 euros. Le Chemin des Vignes, tél. : 02 763 07 02.

Les propriétaires récoltants

11. Pierre Gimonnet & Fils – brut – Cuis 1er Cru.

La conservation des vins de réserve en bouteille (et non en cuves) permet d’incorporer des crus ayant conservé leur fraîcheur. Des dosages de 8 g de sucre par litre, au lieu des habituels 10 à 15 g/l, favorisent un blanc de blancs exceptionnel. Minuscules et persistantes, les bulles favorisent une fraîcheur fruitée accrochée à l’élégance. Superbe à l’apéritif, il magnifie aussi les mets fins et légers.

26,62 euros. V.P.S., tél : 02 242 02 69.

12. Jean-Jacques Lamoureux – brut rosé.

Vigneron depuis 1977, Jean-Jacques Lamoureux a attendu 1985 pour lancer une marque à son nom. Il cultive 10 ha aux Riceys connus pour ses 3 villages, ses 3 églises, ses 3 appellations (champagne, coteaux champenois et vin rosé des riceys) et la plus grande superficie plantée du vignoble champenois. Une robe pelure d’oignon vive libère de petites baies rouges, des notes de rose et violette, qui se chargent au palais d’une touche tanique.

24,95 euros. De Vin en Vin, tél. : 010 40 02 55.

13. Pascal Leblond-Lenoir – rosé brut.

Depuis 1946, la famille Leblond-Lenoir travaille le champagne. Aujourd’hui, René, Pascal et ses enfants déploient la même passion. Habillé d’un seyant rosé, leur vin attaque avec des effluves de petits fruits rouges et abandonne vers le milieu de la bouche une lichette de douceur. La fraîcheur revient vite pour porter la finale et conclure. A apprécier, à 9-10° C, à l’apéritif et sur des desserts fruités, mais peu sucrés, ou simplement pour le fun.

26 euros. Francis Bernard, tél. : 02 735 68 80.

14. Pierson-Cuvelier – Cuvée Tradition brut.

François Pierson gère 11 ha de vignes situées en grand cru à Louvois, haut lieu de la Montagne de Reims réputée pour ses bouzy. Il réussit une remarquable cuvée Tradition issue de pinot noir (85 %) et de chardonnay. Embrayant sur une fine et abondante effervescence, la brioche-frangipane taquine une note de pomme un peu surette. Rond et riche à l’attaque, il emplit bien la bouche et délègue une acidité friande pour s’installer à table.

23 euros. Colruyt – collection  » Grands Vins « . www.colruyt.be/vin.

15. Alain Vesselle – Cuvée St-Eloi – Bouzy Grand Cru.

Créé en 1885, ce vignoble est actuellement entre les mains expertes d’Eloi qui succède à Alain et règne sur 18 ha. Pinot noir de bouzy et chardonnay sont à égalité dans cette cuvée de prestige. Brioche grillée, fruits secs, pâtisserie, pomme verte et citronnelle génèrent une intensité fraîche et fruitée pour escorter entrées et viandes blanches.

25,95 euros. Colruyt – collection  » Grands Vins « . www.colruyt.be/vin

Les marques de la grande distribution

16. Charles Lafitte brut – Orgueil de France.

Charles Lafitte connaît son âge d’or durant  » les Années folles « . Il fournit les  » Esprits de Cognac  » entrant dans les liqueurs d’expédition pour le dosage du champagne. Vient le déclin et le sauvetage dès 1983 par P.F. Vranken. Le succès. Long, structuré, béni par les fruits, ce vin promène fraîcheur et nuances finement grillées, mielleuses dans une matière séduisante et laisse la bouche fraîche. Pour l’apéritif et les entrées.

38 euros. Carrefour.

17. Marquis de Villon brut.

Les 2 petites lettres  » MA  » que l’on repère sur l’étiquette renseignent qu’il s’agit d’une  » marque auxiliaire « , en l’occurrence l’Union Champagne, une cave coopérative d’Avize. Sous un bel or brillant, elle développe un bouquet de fruits, fleurs blanches avec une note de brioche, d’amande et de toast. Les fruits jaunes, l’amande et la pâtisserie reviennent avec une petite amertume. Pour l’apéritif mais aussi la marée sans apprêts corsés ou une viande blanche.

18,35 euros. Colruyt, collection  » Grands Vins « , www.colruyt.be/vin

18. Victor Morin – Cuvée de Prestige – brut.

L’Union Champagne, dont le siège est à Avize, au c£ur de la Côte des Blancs, gère 1 200 ha de vignes et plusieurs marques commerciales. Celle-ci, une  » Cuvée de Prestige  » attribuée à Victor Morin, marie 60 % de chardonnay et 40 % de pinot noir. Des fruits secs (noisette) éparpillés dans une matière à la saveur fruitée. Pour dérider les conversations, taquiner poisson ou escalope de foie gras poêlée.

17,50 euros. Delhaize-le-Lion.

19. Moutard – Cuvée sans dosage – extra brut.

Moutard aime les vins nature. Il est donc normal qu’il adopte  » l’extra brut « . Refusant ainsi la facilité du dosage plus flatteur qui apporte des rondeurs, il plaide pour un vin simple et droit, subtil et primesautier. Né pour l’apéritif, celui-ci est aussi à recommander avec les coquillages. N’est commercialisé que pour Delhaize-le-Lion.

17,15 euros. Delhaize-le-Lion.

20. Soutiran brut – Grand cru.

En 1986, après seize ans de vie commune avec la cave d’Ambonnay, Alain Soutiran décide d’exploiter lui-même les 6,5 ha des crus qu’il détient sur les coteaux calcaires d’Ambonnay, l’une des 17 communes classées 100 % (et donc en grand cru) dans l’échelle des crus. Valérie Renaux, sa fille, lui succède en 1990. La gamme monte en puissance. Concocté par un assemblage pinot noir (70 %) et chardonnay, ce grand cru inspire un classicisme souligné par la vinosité avec quelques fifrelins mielleux pour partager la table. Une exclusivité de Colruyt.

19,99 euros. Colruyt, collection  » Grands Vins « , www.colruyt.be/vin

Par Serge Tonneau

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