L’industrialisation permet aujourd’hui aux marques haut de gamme de proposer des chaussures Homme de très grande qualité. Mais le travail traditionnel et artisanal n’en est pas pour autant relégué aux oubliettes…

JOHN LOBB : l’ancêtre ultraraffiné

John Lobb, marque anglaise dans le giron d’Hermès, sort deux collections par an : automne-hiver et printemps-été avec une soixantaine de paires classiques comprenant des modèles emblématiques tels le Garnier, le Lopez, le Giono, le William/Wallace, le Perrier, le City ou le Jodhpur. Un modèle millésimé est créé chaque année à l’occasion de la Saint-Crépin (patron des artisans de la chaussure). Il est toujours présenté un 25 octobre et vendu ensuite pendant une année. L’assortiment complet de John Lobb prêt-à-porter ou sur-mesure est disponible à Paris, Londres, Genève, Madrid… Mais quelques boutiques de luxe en Belgique proposent également des articles de cette griffe ultraraffinée.

LOUIS VUITTON : le perfectionniste discret

A Fiesso, tout près de Padoue, en Italie, Louis Vuitton a concentré les métiers nécessaires à la naissance de ses chaussures Homme : une organisation qui dit l’ambition de préserver un esprit artisanal face aux exigences d’un processus industriel et aux idées créatives de Fabrizio Viti (41 ans,  » ancien  » de Patrick Cox, Prada et Gucci) et de son équipe de stylistes. Les modèles  » classiques  » sont, pour le directeur artistique du département souliers de la griffe française, l’ultime défi : il traque l’inspiration dans les films (des années 1930 et 1960) et dans le viie arrondissement parisien où  » chaque matin, j’observe les passants. Ces hommes sont nos clients, ils vont vivre avec nos produits « . Son ambition ? Une chaussure  » invisible  » tant elle serait le prolongement de celui qui la porte…

J.M. WESTON : le dandy rock’n’roll

Michel Perry, qui excelle dans la conception de chaussures de femmes raffinées pour sa propre marque, vient de créer une nouvelle ligne Graphic pour la collection Homme de J.M. Weston. Entre classicisme et modernité, celle-ci s’inspire selon le designer, du dandysme rock et de l’architecture contemporaine. Sur une forme effilée, les courbes contrastent avec les lignes droites tant dans le modèle richelieu, derby ou derby bout droit. Le plateau monté sur le mocassin capte et reflète, lui, la lumière en sublimant la forme élancée de la chaussure. Classe !

FRATELLI ROSSETTI : l’adepte chic du sport

Cet hiver, la célèbre marque italienne Fratelli Rossetti lance Rossetti One, une collection de sneakers à fonctions multiples, conçues d’après les bottillons de patinage historiques des années 1950, quand la maison produisait des chaussures techniques pour un temple du vêtement et accessoires de sport qu’était Brigatti à Milan. Pour la première collection de Fratelli Rossetti, la saison d’hiver est synonyme de Brit-It ! Brit pour British et It pour Italy. Un style anglo-saxon made in Italy. Les pointes se raccourcissent et se tournent à l’intérieur de la chaussure.

SANTONI : l’expert ès couleurs

L’Italien Andrea Santoni fabrique lui aussi des modèles hors du commun à Corridonia dans les Marches près d’Ancône en Italie, une région traditionnellement vouée à l’industrie de la chaussure depuis des décennies. Les meilleurs cuirs, un temps de moulage plutôt long et une bonne partie des opérations d’assemblage faites à la main… Sans oublier que du modèle le plus simple au plus sophistiqué, toutes les chaussures Santoni sont teintes avec des substances naturelles. Petit détail : même la semelle de cuir (jusqu’à 14 mm d’épaisseur) est colorée. Parmi les nombreuses nouveautés Homme de la saison automne-hiver 08-09, figurent notamment deux paires de chaussures de montagne ultraluxueuses, dont l’une, à lacets, affiche un précieux croco (sur commande).

AMBIORIX : la valeur sûre made in Belgium

Dustin Hoffman, Clint Eastwood, le roi Albert II portent des Ambiorix. En 1991 un nouveau parc de machines hypermodernes est venu équiper la maison plus que centenaire mais jamais, heureusement, les anciennes machines n’ont été revendues. Certaines, employées encore aujourd’hui, ont plus de 80 ans. Outre ses collections classiques, Ambiorix propose aussi aujourd’hui une ligne haut de gamme très fashion sous la houlette du talentueux cérateur de mode Tim Van Steenbergen… Ce qui confirme l’ancrage contemporain d’un label belge de tradition.

N.D.C. : le novice confirmé

La jeune marque belge n.d.c. (pour  » nom de code « ) est déjà présente dans 35 pays, parfois sous des enseignes légendaires comme Barneys à New York, Harvey Nichols à Londres ou 10 Corso Como à Milan. Pour l’automne-hiver 08-09 n.d.c. propose au masculin,  » Bohemia « , une ligne en cuirs exclusifs inspirée par les années 1970 à New York et par ses nuits au Studio 54, tandis que pour  » Barchetta « , la simplicité contemporaine flirte avec le minimalisme. Quant à  » Footform « , c’est une paire de chaussures à l’assemblage  » Goodyear « . La ligne  » Dylan  » enfin, est inspirée de la musique de Bob Dylan et se veut anticonformiste avec ses mi-boots ou ses Derby aux pointes démesurées en peaux de veau vernies, chamoisées et d’anguille.

Carnet d’adresses en page 112.

Serge Vanmaercke (avec Gilles Denis)

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