Difficile de sortir indemne de dix heures passées dans une cabine pressurisée. Pour rester au top en altitude, prenez soin de vous, sans lésiner. Avant, pendant et même après le vol. En suivant les conseils avisés de nos experts es long-courriers.

Voyager comme sur un nuage, sans crampes dans les genoux ni cernes qui se creusent, c’est sans doute plus facile à vivre dans le confort d’un siège business qu’en classe economy. Mais dans un cas comme dans l’autre, cela se prépare, bien avant le décollage. Le décalage horaire n’est pas seul responsable de la mine de chien battu – maudit soit le mascara qui coule… – qu’on arbore piteusement à l’arrivée. Les plateaux repas qui défilent, le vin qu’on boit pour se détendre, l’air ultrasec de la cabine pressurisée font aussi des ravages.  » Même si c’est tentant lorsque j’ai la chance de voyager en classe affaires ou en première, je ne prends jamais d’alcool, insiste Bouzouk, make-up artist chez Lancôme. Par contre, je bois beaucoup d’eau et je privilégie les plats légers – cuisine locale à l’aller, continentale au retour.  » Une routine partagée par bon nombre de voyageurs au long cours qui bannissent de leurs repas les boissons gazeuses – à cause des ballonnements qu’elles engendrent – mais aussi le café et le chocolat dont les propriétés stimulantes pourraient les empêcher de dormir.

Pour être certain de boire suffisamment, n’hésitez pas à demander d’emblée une grande bouteille d’eau au personnel de cabine et assurez-vous de la vider avant l’atterrissage. Cette pratique aura de plus pour effet secondaire de vous faire bouger… au moins jusqu’aux toilettes. Les experts de la compagnie British Airways recommandent en effet de se déplacer environ toutes les demi-heures pour éviter les crampes et assurer une bonne circulation sanguine. Emportez aussi quelques sachets d’infusion – comme la tisane drainante bio de Caudalie à la vigne rouge ou le thé détox de Kusmi Tea – qui aideront à débarrasser le corps de toutes les toxines qui s’incrustent en vol. Évitez de manger trop lourd à bord : résistez à la tentation des pâtes réconfortantes et contentez-vous de la salade qui les accompagne. Assumez le snobisme d’emporter vos propres en-cas : même l’équipage le fait ! Truffez votre sac de fruits frais ou secs et des barres de céréales pour faire face aux petits creux générés par l’ennui.

Même s’ils ne respirent pas la sexitude, enfilez des bas de contention en dessous du home wear élégant ou du pantalon confortable – pas question d’abdiquer pour du molleton sans forme – que vous porterez pendant le vol. Les essayer, c’est les adopter pour toujours, comme le confesse Sandra Vanhove, pilote d’Airbus A330-300 vers l’Afrique chez Brussels Airlines.  » J’avoue, la première fois qu’on m’en a parlé, j’étais tout sauf emballée. Dans mon esprit, c’était réservé aux personnes âgées. Aujourd’hui, je ne m’en sépare plus dès que je suis sur long-courrier. Lorsque j’arrive à l’escale, je n’ai plus jamais les jambes lourdes. « 

Tant que vous y êtes, faites comme le journaliste Tyler Brûlé : glissez une paire de pantoufles légères dans votre bagage à main.  » Je suis toujours consterné de voir les gens entrer pieds nus ou en chaussettes dans les toilettes des avions aux sols toujours couverts d’urine « , constate le globe-trotter professionnel.

Au milieu de votre marathon cinéma – rien de tel que l’enfermement forcé pour gonfler son quota de films vus en moins de deux -, forcez-vous à faire ce que les navigants appellent des  » NASA naps « , autrement dit des micro-siestes plus reposantes qu’il n’y paraît.  » Je conseille toujours à mes collègues débutants, même s’ils ne sentent pas la fatigue, de ne pas bouder les temps de pause qui leur sont attribués, insiste Alexandra Coppens, hôtesse chez Brussels Airlines, dans le métier depuis vingt-six ans. Rien de tel pour récupérer que de se retirer dans sa bulle pour une trentaine de minutes.  » Pour vous y aider, investissez dans un kit élégant comme le Travel Set d’Acqua di Parma comprenant un coussin gonflable qui soulagera votre nuque et un masque en soie. Et surtout dans un casque réducteur de bruit comme le QuietComfort® 15 de Bose qui atténue vraiment le bourdonnement des moteurs. Certaines compagnies proposent aussi à bord des programmes de détente et de respiration – souvent ennuyeux, il faut bien le dire.

Plus ludique, l’application Travel Yoga pour iPhone et iPad de Darrin Zeer, expert en relaxation et chroniqueur pour CNN, propose une cinquantaine de postures et d’attitudes qui vous aideront à relâcher la pression du comptoir de check-in au tapis à bagages.  » Je me mets aussi le plus rapidement possible à l’heure locale, ajoute Alexandra Coppens. J’ai mes petits trucs pour rester réveillée lorsque j’arrive à destination. J’expose mon corps le plus possible à la lumière du jour : je me balade dans un parc public, je visite une expo ou je fais du shopping. Mais là, attention à la fatigue accumulée qui peut engendrer un manque de concentration. Et vous pousser à acheter sans discernement. « 

Ne boudez pas non plus le spa de votre hôtel – mieux encore, réservez votre massage déjà avant le départ.  » Je suis une vraie fan de la réflexologie plantaire, confie Alexandra Coppens. Il n’y a pas mieux qu’un massage des pieds lorsqu’on est resté debout plusieurs heures d’affilée. Mais surtout, c’est le corps tout entier qui retrouve toute sa vitalité.  » Certains établissements proposent des rituels anti-jet-lag ou des soins visage, alliés de choix d’une peau déshydratée par l’air très sec de l’avion. N’oubliez pas non plus que ces longues heures d’immobilité forcée peuvent être mises à profit pour abuser de ces sérums, masques contour des yeux, crèmes pour les mains et baumes à lèvres que l’on ne prend jamais le temps d’appliquer. Mais que tout travel addict qui se respecte ne manquera pas d’avoir sous la main.

PAR ISABELLE WILLOT

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