CHIC-LIT
Après le succès de Confidences à Allah, Saphia Azzeddine imagine » un roman léger à lire à la plage « . On y suit la love story, le mariage et la smala de Tatiana, qui se heurte au mythe du prince charmant.
» Tout le monde a une fonction. » Quelle est la vôtre ?
Bien élever mon bébé et raconter les meilleurs livres possibles.
L’écriture, » votre talon d’Achille » ?
Mon entourage m’a encouragée à suivre cette voie car j’adore raconter des histoires, un héritage de mon père conteur.Il me suffit d’être devant l’ordi, avec un thé, pour être heureuse.
Petite, vous vouliez…
Travailler de la maison en m’occupant des enfants, comme mes parents couturiers. Je rêvais de dessiner des robes, d’explorer ma part créative et de voyager. Quelle chance d’avoir la vie dont je rêvais.
La beauté, c’est…
Quelqu’un qui vous terrasse par son aura ou sa gestuelle. Se faire belle est un respect. Dire que ma mère mettait des talons pour sortir les poubelles. Je suis révoltée par le racisme anti-moche à la télé ou dans la société.
Qui incarne la beauté ?
Eva Green, Eva Mendès, Rania de Jordanie, Christy Turlington et Rachel Weisz. J’aime les femmes discrètes.
Qu’y a-t-il de beau en vous ?
Je suis contente de ma gueule, mais mon bébé Karim est le plus beau du monde !
Quelles sont » les vraies questions des trentenaires » ?
Celles du roman. Est-ce qu’on se marie pour le statut social ou pour bâtir un truc à deux ? Pourquoi déprime-t-on après les réjouissances du mariage ?
L’amour…
C’est apprendre à s’aimer en acceptant notre laideur et notre beauté intérieure.
Quelle est la plus belle preuve d’amour ?
Quand mon chéri me pousse à aller toujours plus haut. J’apprécie son courage et sa confiance en lui. Même quand je m’énerve ou que je tire la gueule 48 heures, il me canalise.
Votre version de l’épicurisme…
Digne de mon héroïne, je suis une consommatrice, excitée quand je repère un sac ou des chaussures. L’important est de se faire plaisir.
Avez-vous » une revanche à prendre sur la vie » ?
Non. Ma famille n’était pas aisée, mais on ne manquait de rien. Fille de couturiers, j’étais vêtue comme une princesse. J’ai grandi comme une bourgeoise sans le sou.
Pourquoi faut-il » mettre de l’humour dans la vie » ?
L’élégance suprême ? Rire de soi et des autres, même si on ne va pas bien. J’aime la quête identitaire d’auteurs pessimistes, comme Patrick Modiano ou Philip Roth, qui conjurent le sort. On peut rire de tout, mais cette marque d’intelligence n’est pas donnée à tout le monde !
Combien veux-tu m’épouser ?, par Saphia Azzeddine, Grasset, 332 pages.
KERENN ELKAÏM
» J’AI GRANDI COMME UNE BOURGEOISE SANS LE SOU. «
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