En exclusivité pour Weekend Le Vif/L’Express, la chanteuse Karin Clercq met le micro de côté et pose sous les feux d’une mode estivale. Coups de flash et confidences.

Karin Clercq,  » Après l’amour « , chez Pias. En première partie du concert de Jean-Louis Murat le 28 avril au Cirque royal de Bruxelles (Tél. : 02 218 20 15). Internet : www.karinclercq.com

Blonde, 1 mètre 76, lèvres pulpeuses, yeux bleus… De prime abord, Karin Clercq a tout ce qu’il faut pour être top model, le bagout en plus. D’ailleurs, ce physique ravageur lui a jadis ouvert les portes d’une agence de mannequins alors qu’elle se trouvait en Thaïlande pour y enseigner le français au début des années 1990.  » Je suis restée un an là-bas, précise d’emblée la chanteuse belge, juste avant d’entrer au Conservatoire royal de Liège. Comme il y avait une agence au coin de ma rue et qu’elle était visiblement en manque de grandes blondes occidentales, j’ai décidé de pousser la porte. Cela m’a permis de gagner un peu d’argent et de faire surtout quelques petites escapades sur des îles paradisiaques du Sud-Est asiatique.  »

Depuis son retour au pays natal, la belle et belge Karin Clercq n’a plus jamais posé pour un magazine de mode. Aspirée par le tourbillon des planches et de la comédie, elle a enchaîné les rôles au théâtre et à la télévision avant de goûter, par hasard, aux saveurs de la chanson. C’était au printemps 2002 avec la sortie de son premier album  » Femme X  » porté par les compositions de Guillaume Jouan, ancien guitariste de Miossec. Joli succès d’estime : 15 000 disques vendus en Belgique, en Suisse, en France et en Allemagne.

Trois ans plus tard, la jeune femme revient avec un tout nouveau CD baptisé  » Après l’amour « , sorti il y a quelques jours à peine. Pour fêter dignement l’événement, Weekend Le Vif/L’Express n’a pas résisté au plaisir d’offrir un shooting de mode à l’envoûtante Karin ( voir pages 18 à 23), avant de recueillir ses impressions sur cette expérience photographique et ses nouvelles chansons tout en douceur et en subtilité.

Weekend Le Vif/L’Express : Quels souvenirs gardez-vous de cette séance photo pour notre magazine ?

Karin Clercq : Je me suis vraiment laissée prendre au jeu, mais je me suis tout de même dit à la fin de la journée :  » Je ne serai jamais mannequin à temps plein !  » Parce que, l’air de rien, c’est un métier assez dur sur le plan physique. On voit toujours le résultat et on se dit que cela doit être cool, mais moi, j’ai eu mal aux abdos pendant deux jours ! C’est vraiment beaucoup plus fatigant que ce que l’on ne croit. Mais, attention, je me suis bien amusée. J’ai vraiment eu l’impression d’entrer dans des personnages différents avec, pour chaque photo, une coiffure particulière, un maquillage adapté et des vêtements que je ne porte pas habituellement.

Cette expérience pourrait-elle modifier, à l’avenir, votre façon de vous habiller ?

Je ne sais pas, mais il est vrai que je me dis depuis cette séance photo :  » Tiens, voilà une discipline artistique que je n’ai jamais vraiment explorée.  » Franchement, cela me donne envie aujourd’hui d’aller voir ce que font les créateurs de mode, surtout les Belges, car ce sont finalement aussi des artistes qui essaient de s’exprimer à travers le vêtement. Avant, je voyais la mode d’une façon assez légère, mais je me rends compte aujourd’hui qu’il y a une véritable dimension artistique là derrière. Donc, oui, aujourd’hui, je vais être un peu plus curieuse à ce niveau-là. La mode, c’est finalement tout un art que je ne connais pas.

On a pourtant le sentiment que le look est essentiel dans l’industrie musicale actuelle…

Oui et c’est pour cette raison que je fais justement attention à être toujours très sobre sur scène. Comme j’ai un physique qui peut donner très vite l’impression que je suis sophistiquée, je veille justement à ne pas être trop glamour en concert. En fait, j’ai envie que mon apparence reste proche de ce qui se trouve dans mes textes…

A l’écoute de votre nouvel album, on se dit forcément :  » Elle ne doit plus être avec l’homme qu’elle aime…  »

Justement pas ! Lui et moi, nous sommes un peu les rescapés. En fait, je me suis inspirée de la vie d’amis proches pour écrire ces chansons. J’ai été le témoin de plusieurs visions féminines et masculines sur la problématique de la séparation et si j’ai choisi de les exprimer à la première personne, c’était plutôt pour donner un côté vécu et proche de l’auditeur. Je ne sais pas si c’est le cap de la trentaine, mais dans mon entourage, beaucoup de couples ont volé en éclats et, mon compagnon et moi, nous faisons un peu figure d’exception. Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’il y a beaucoup de gens qui ne s’accrochent pas. On a toutes les libertés et comme il n’y a plus de limites, on se sépare pour un oui ou pour un non. Or, je pense qu’il est normal qu’il y ait des crises dans un couple et le défi est justement d’arriver à passer ce cap et à rester ensemble au-delà d’un certain nombre d’années. C’est dix fois plus difficile que de changer de partenaire tous les jours…

Vous ne partagez donc pas cette pensée de Molière qui dit que le mariage est le tombeau de l’amour…

On pourrait peut-être dire que le mariage est le tombeau de la passion telle qu’elle est décrite dans des livres où les héros ont les poils qui se dressent dès qu’ils se voient. Ça, sûrement ! Donc, le mariage est peut-être le tombeau d’un certain amour, mais on pourrait dire que c’est aussi le berceau d’un autre amour parce qu’il introduit une relation sur le long terme et qu’il débouche sur une complicité qui ne peut exister que lorsque l’on connaît bien l’autre depuis longtemps. Bref, pour répondre à Molière, je dirais plutôt que le mariage est un défi au quotidien. Il faut arriver à surprendre l’autre et à stimuler sans cesse le désir. C’est un combat permanent. Et puis, tant que l’on continue à rire ensemble, c’est gagné. En revanche, le jour où l’on ne rit plus…

Revendiquez-vous aujourd’hui l’appartenance à ce nouveau courant émergent de chanteuses à textes ?

Oui et je trouve d’ailleurs très rassurant de voir toutes ces jeunes femmes qui arrivent avec un vrai point de vue sur leur vie et leurs sentiments. Cela fait du bien parce que, jusqu’ici, les femmes avaient plutôt un côté femme-objet ou guimauve dans les variétés françaises. Or, de plus en plus, on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération de chanteuses qui savent écrire des textes. Personnellement, je ne vois pas cela comme de la concurrence. Au contraire, je considère plutôt cela comme un défi qui crée l’émulation et qui donne envie d’aller plus loin. C’est frais. C’est excitant.

On a également le sentiment que le fait d’être belge est devenu un label de qualité sur la scène artistique française…

Oui, nous sommes super à la mode ( rires) ! Sérieusement, je pense que les Belges ont surtout la cote parce qu’ils sont simples et qu’ils ne se prennent pas la tête. Les contacts avec eux sont directs et c’est cela qui séduit avant tout. Alors, c’est vrai que des gens comme Poelvoorde, Arno, Marie Gillain et bien d’autres ont bien préparé le terrain mais, aujourd’hui, c’est un vrai plaisir de venir un peu piétiner leurs platesbandes ( rires) ! Cela dit, si on n’est pas bon, on n’est pas bon. Ce n’est pas parce qu’on est belge que l’on peut conquérir Paris ! Mais bon, aujourd’hui, c’est un petit plus…

Que fera Karin Clercq en 2015 ?

En 2015, j’aurai 43 ans, mon fils en aura 13 et il ne voudra plus s’afficher avec sa mère ( rires) ! Mais je n’ai pas tellement peur de vieillir. Au contraire, j’ai l’impression que cela permet de se calmer et de se concentrer de plus en plus sur l’essentiel. J’espère d’ailleurs me voir un jour en vieille dame et j’espère surtout garder mon ouverture d’esprit. C’est le plus important à mes yeux.

Frédéric Brébant

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content