Désintox, histoires foireuses, rupture amoureuse, succession de ratages : Nicolas Rey se met à nu dans un roman qui hésite entre tendresse et dérision.  » Tout est vrai, tout est faux « , affirme-t-il. à vous de deviner la vérité.

Que reste-t-il de l’enfant en vous ?

Un petit village dans la montagne où j’allais faire du ski ; un pyjama rouge acheté par mes parents et les matches de foot.

Que vouliez-vous devenir ?

Réalisateur de films, comme John Cassavetes. Quand j’ai compris qu’il fallait l’énergie d’un chef d’entreprise, j’ai changé mon fusil d’épaule en écrivant des livres.

Écrire est-il un appel au secours ?

Non, mon psy me coûte déjà assez cher ! J’ai fait ce livre pour mon fils. Il s’est imposé à moi comme un pari. Même si je raconte des épisodes un peu rudes, il faut pouvoir rire des choses graves.

L’alcool, pour vous, était-il un piège ou une échappatoire ?

Si tant d’écrivains picolent, c’est que ça aide un peuà Ces béquilles apportent des trucs chouettes, mais il faut éviter de tomber dedans.

Pourquoi avoir décroché ?

Pour mon fils, qui avait 2 ans. N’ayant pas demandé à venir au monde, il n’avait guère besoin de se retrouver face à une épave ou une pierre tombale. J’espère qu’un jour, je me dirai que je l’ai fait pour moi aussi.

Votre addiction aujourd’hui ?

Le Coca light et décaféiné. Sinon, j’adore me shooter au mélange de sueur et de parfum, quand je fais l’amour.

Après le mensonge, il y a quoi ?

Après avoir tant vécu dans le mensonge, il faut arrêter de le fuir et se retourner sur ses fantômes. Pourquoi ai-je menti à moi-même et aux autres ? Devenus mes amis, mes mensonges se sont transformés en vérités.

Quel ami êtes-vous ?

Très fidèle. On ne peut pas être nul en tout ! Là, je décroche la médaille d’or car l’amitié est le seul truc valable qui soit. N’étant ni stable, ni fiable en amour, je compense.

Pour vous, l’amour est un combat perdu d’avance ?

Je commence à changer d’avisà Celui qui lit trop Belle du Seigneur se plante. Je me suis longtemps senti dans La Boum 2, or il faut faire des deuils. La monogamie est injouable, mais je rêve d’être le Marquis de Sade avec une seule fille. C’est bien de tenter le coup, même si ma vie sentimentale ressemble au désert de Namibie ( rires).

Devenir père c’està

Dix mille emmerdements et émerveillements par jour. Comme tout écrivain, je suis narcissique et égocentrique. Or, voilà une personne un milliard de fois plus importante que moi. En épluchant une pomme, dès le matin, ne suis-je pas un héros ?

Vous êtes fou deà

L’Olympique de Marseille, les fruits de mer (le poulpe), la ville de Sète, le bon vin Pomerol et l’amour.

L’existence, cadeau ou fardeau ?

Un cadeau que j’ai souvent perçu comme un fardeau. C’est pour oublier la réalité que j’ai pris diverses substances.

Êtes-vous un survivant ?

Oui, j’ai bénéficié d’un bonus, alors que je ne devrais plus être là. J’ai envie de savourer la vie. C’est durde ne pas rechuter, mais comme l’écrit Beckett :  » Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. « 

Un léger passage à vide , par Nicolas Rey, Au Diable Vauvert, 194 pages.

KERENN ELKAÏM

Mes mensonges se sont transformés en vérités.

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