A Ontinyent, à côté de Valence, José Gandía a transformé une partie de l’immense usine familiale – la Casa Gandía Blasco – en résidence particulière. Blanche et lumineuse, elle constitue une vitrine de l’art de vivre tel que l’envisage le créateur de meubles outdoor.

Le symbole de la société Gandía Blasco, spécialisée dans le mobilier outdoor, est un  » chiringato « , un mot inventé qui est en réalité la contraction de deux termes espagnols, chiringuito (kiosque) et gato (chat). Sa silhouette évoque l’insouciance, la souplesse, la tranquillité d’esprit, etc. Des qualités que le chef de l’entreprise, José Gandía, revendique pour ses produits… mais qui transparaissent aussi dans sa villa personnelle, située non loin de Valence.  » Mon habitation est faite pour l’homo ludens, l’homme qui aime jouer, qui envisage la vie légèrement « , explique-t-il. Et dans ce cadre idyllique, difficile de l’imaginer en effet autrement.

Fondée en 1941, Gandía Blasco s’est développée en fabriquant et vendant des tissus. Au début des années 80, la firme a parié sur le design contemporain et s’est lancée dans la production de linge de maison et de tapis. Une bonne dizaine d’années plus tard, une étape supplémentaire était franchie avec le lancement d’une ligne de meubles de jardin. Au fil de cette évolution, la marque n’a progressivement plus eu l’usage d’une grande partie des locaux de son usine d’Ontinyent. Une immense superficie, répartie sur quatre niveaux et entourant un énorme patio de 1 300 m² s’est ainsi retrouvée sans fonction. C’est alors qu’a germé l’idée, dans la tête du boss, de restaurer ces salles désaffectées pour s’y installer, le reste du complexe abritant encore le siège administratif et les bureaux d’étude du label. Le concept : faire la charnière entre passé, présent et futur puisque le Valencien habite aujourd’hui le site qui a vu fleurir le business familial, il y a plus de septante ans, et où s’élaborent les modèles de demain.  » Je dis souvent que mon chez-moi est un véritable laboratoire, qui permet de mettre au point et d’expérimenter non seulement des articles, mais aussi un certain art de vivre « , s’amuse le propriétaire.

LA MÉDITERRANÉE COMME MUSE

L’immeuble fonctionnel des années 40 a donc été réhabilité, repeint et modernisé afin de retrouver l’élégance d’antan, démontrant en quelque sorte la santé financière de la boîte. Pour donner un souffle nouveau à cet espace industriel, pas du tout conçu au départ pour y loger, le maître des lieux s’est laissé inspirer par deux choses : d’une part, l’immensité de la propriété, de l’autre, la demeure qu’il possède à Ibiza.  » L’esprit de Na Xemena, nom de ma villa des Baléares, n’est jamais très loin. J’ai toujours en tête sa beauté, sa pureté, sa dimension spirituelle, mais également la Méditerranée et tout ce qu’elle véhicule comme valeurs – la richesse des civilisations, la communion avec la nature, avec le ciel et la mer, les senteurs de ses côtes, le silence de ses flots « , énumère l’Espagnol.

Ce sont toutes ces images de carte postale qui ont guidé l’homme quand il a imaginé son home sweet home et en a confié la réalisation à l’architecte Borja García. Dans les surfaces gigantesques et sous les impressionnantes hauteurs sous plafond dont il disposait, il a aménagé un certain nombre de volumes, ouverts les uns sur les autres, reliés par de fins escaliers en béton qui ressemblent à du papier japonais plié. Dans ces entités, la lumière entre à profusion et circule librement. Le plan est organisé autour d’un grand patio, centre névralgique du bâtiment. A la jonction des bureaux et de la demeure privée, il sert d’espace public de rencontre.  » Il rappelle un peu l’agora antique, ou une place de village, décrit José Gandía. Il y a des agrumes, une piscine, on y organise des barbecues. Parce que l’existence n’a aucune raison d’être plus compliquée qu’elle ne l’est.  »

LA COULEUR COMME FINAL TOUCH

Toutes les pièces de la demeure – séjours, espaces privatifs, bureaux dédiés aux activités professionnelles – sont blanches, du sol au plafond. Pour casser l’ambiance froide que cette uniformité pourrait provoquer, des matières naturelles comme le bois, la laine, le lin et le coton apportent des touches texturées. La couleur joue également un rôle important dans la composition. Au salon, par exemple, une immense paroi – de plus de huit mètres de hauteur ! – est entièrement tapissée de grandes photos, dans les tons bleus, qui représentent du mobilier de jardin de la marque, ce qui rend l’ensemble beaucoup plus lumineux.

C’est toutefois la recherche de simplicité qui transparaît tout au long de ce projet. Pour l’essentiel, on ne trouve ici que des créations de la firme familiale, déjà éditées ou spécialement dessinées pour cette habitation… mais qui seront peut-être un jour, à leur tour, produites en série. Entre cloisons immaculées, décoration dépouillée et couleurs gaies, il règne finalement une ambiance joyeuse et conviviale dans ce logis. Farniente autorisé !

PAR LUXPRODUCTIONS – TEXTE : ROBERT COLONNA D’ISTRIA

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