Comme un tableau à l’encre de Chine
Cap sur Shanghai, où l’artiste-designer-décoratrice Qiong Er nous ouvre les portes de son appartement conçu comme une véritable ouvre d’art. Un bijou de raffinement serti dans le mariage de la Chine millénaire. et hypercontemporaine.
Son grand-père, un des plus importants peintres chinois de la première moitié du xxe siècle, a conçu pour elle un prénom inédit : Qiong Er. » Qiong » signifie » jade « , matière précieuse s’il en est et révérée en Chine. » Er » veut dire » le peuple « , notion, à l’inverse, très commune. A sa naissance, une année du Dragon, il était écrit que son existence tout entière devrait être placée sous ce double signe : Qiong Er devrait réaliser des choses extraordinaires, mais veiller, toujours, à rester populaireà Et, de fait, sa vie est marquée par les ambivalences. Elle est artiste, mais aussi femme d’affaires. Elle est designer, mais également architecte d’intérieur. Elle est chinoise, plus précisément shanghaïenne, mais nourrie de culture française. Elle est tout entière tournée vers l’avenir mais, par-dessus tout, fidèle aux traditions millénaires de son pays.
Sur les rives de Suzhou Creek, la rivière mythique de Shanghai, le vaste appartement (180 m2) de Qiong Er s’impose comme une véritable » création « . Ce cocon de raffinement reflète le moi le plus profond de la jeune femme. » Je l’ai aménagé comme un tableau à l’encre de Chine, explique-t-elle. Il y a beaucoup de blanc, de noir, de gris et quelques discrètes touches de rouge vif, pareilles aux cachets de cire qui marquent qu’un tableau est fini. » Et tout comme dans un tableau chinois, il y a beaucoup de » blanc » et d’espaces vides pour laisser tout pouvoir à l’imagination. Ainsi l’artiste-designer-décora-trice s’en est tenue aux tons de la peinture chinoise traditionnelle. Les murs et les sols (de la pierre dans les séjours, de la moquette dans la chambre) sont blancs. Les éléments de mobilier, eux, sont principalement gris et noirsà Quant à l’ambiance très originale de ce superbe appartement, elle naît aussi de la juxtaposition d’opus hypercontemporains et de mobilier chinois ancien, d’origine, ou réédité par les soins de la propriétaire. » Ce qui est très important, s’enthousiasme Qiong Er, c’est que les meubles anciens continuent à vivre. «
Qiong Er a aussi organisé des » rencontres » : entre Chine traditionnelle et contemporaine, entre des £uvres d’artistes internationaux, notamment français, mais aussi coréens, japonais, singapouriens, et des pièces typiquement chinoises, entre antiquités et créationsà Mais les rendez-vous qu’elle apprécie par-dessus tout, ce sont ceux avec les amis, de tous les horizons, qu’elle a plaisir à réunir chez elle.
Quand Qiong Er en a pris livraison, l’appartement n’était qu’un grand volume brut, tout en étant compartimenté en un grand nombre de pièces. La jeune femme a abattu la plupart des cloisons pour organiser un » grand salon « , qui comprend, notamment, un coin salle à manger, un » petit salon « , utilisé comme atelier, et une chambre. A l’exception de l’entrée et de la chambre, elle a supprimé toutes les portes entre les pièces ; cela, pour faciliter la circulation de la lumière et des personnes. » La fluidité d’un lieu est une des qualités que je préfère « , confie l’heureuse propriétaire.
Reportage : Luxproductions. com
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