Comment avaler la pilule?

Antirides, anticapitons, anti-coups de soleil… La cosmétique orale multiplie les belles promesses. Que faut-il en attendre réellement et comment en faire bon usage? Les conseils de Weekend.

Leur vocation ? Agir de l’intérieur, afin de préserver ou de renforcer l’équilibre physiologique de la peau en lui apportant les éléments (vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras essentiels, polyphénols…) dont elle a besoin. Comme leur nom l’indique, il s’agit de comprimés alimentaires visant à pallier une insuffisance réelle ou supposée des apports journaliers, pas de médicaments. Destinés aux personnes en bonne santé, ils n’ont aucune action thérapeutique et n’ont pas vocation à prévenir ou guérir une maladie. Enfin, ils ne s’apparentent pas davantage à la  » cosmétofood « , ces aliments transformés revendiquant des effets bénéfiques sur la peau (yaourts, boissonsà).

La caution des tests

Bien sûr, il existe des preuves scientifiques de l’intérêt de certains nutriments in vitro (sélénium, zinc, vitamines A, C, E, oméga-3à), mais leur efficacité doit aussi être démontrée in vivo par des études très rigoureuses. Car il ne suffit pas d’avaler un ingrédient pour qu’il agisse de façon visible sur la peau. Pour être efficaces, ses actifs doivent atteindre l’organe ciblé. Sa biodisponibilité doit donc être démontrée. On parle alors de bio-assimilation. En effet, il est toujours possible de revendiquer l’action d’une substance, par exemple celle du zinc sur les cheveux, publications scientifiques à l’appui, sans qu’une amélioration soit démontrée sur la peau. Dans ces conditions, attention à ne pas confondre une indication floue, qui  » favoriserait  » telle ou telle action, notamment la perte de poids, et une indication concrète et avérée qui  » stimule par exemple la synthèse des fibres de collagène « . Dans le premier cas, seules des études in vitro sont nécessaires ; dans le second cas, des preuves cliniques de l’efficacité du produit sont indispensables. À partir de là, l’efficacité de ces compléments alimentaires dépend d’abord du bon usage que l’on en fait. En synergie avec une alimentation équilibrée, et administrées aux bonnes doses, ces petites gélules ont démontré leur efficacité.

Les précautions à prendre

Rappelons d’abord que les compléments alimentaires ne peuvent rééquilibrer à eux-seuls une mauvaise alimentation et que leur consommation excessive peut générer des effets indésirables. Si certains signes visibles (épaississement cutané, troubles de la pigmentation, chute de cheveuxà) traduisent en effet une carence alimentaire qu’un apport de nutriments peut combler, une surconsommation n’apportera aucun bénéfice supplémentaire. Pour éviter une hypervitaminose ou des interférences entre les nutriments, il est donc recommandé de suivre les conseils d’utilisation de chaque produit, afin de ne pas dépasser les apports journaliers recommandés (AJR) mentionnés sur les notices, de les utiliser en cures ponctuelles et de ne pas prendre plus de deux compléments alimentaires en même temps. C’est une question de bon sens.

Attention au surdosage en vitamine A, qui peut générer maux de tête et nausées. Sachez encore qu’à fortes doses, les vitamines E et C deviennent pro-oxydantes, et que la vitamine E annule les effets des oméga-3. Prenez garde également aux interférences entre les nutriments : un apport excessif en polyphénols inhibe par exemple l’absorption du fer. Vérifiez aussi les incompatibilités possibles, précisées sur l’emballage, avec certains médicaments. Et soyez vigilantes face aux produits vendus sur Internet, qui n’ont pas toujours subi les contrôles adéquats.

Myriam Cohen

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