Connolly

Son univers de thrillers est teinté de noirceur, mais l’écrivain irlandais John Connolly se confesse délicieusement.

Qu’aimez-vous explorer dans les thrillers ?

Ce qui m’intéresse dans le monde, c’est l’empathie, la justice, la compassion et la vérité. Imbibé de catholicisme irlandais ( NDLR : il porte d’ailleurs une croix), j’aime l’idée du repenti et de la rédemption. Pour imaginer des méchants ou des gentils, je dois puiser une part humaine en moi. Ainsi, les deux protagonistes de La Proie des ombres sont des hommes brisés.

Craignez-vous le Jugement dernier ?

Comme tout bon catholique, je fais une prière avant d’aller dormir. J’ignore si ça me sauvera, mais je prie pour la sécurité des gens que j’aime, pour ma santé, pour la non-paralysie de mon écriture et pour le succès de mes livres.

Qu’avez-vous fait de plus fou ?

Ado, j’aimais transgresser certaines règles. Depuis, je me suis assagià Alors que mon bureau est hyperbordélique, j’ai tendance à être obsédé par l’ordre.

Vos écrivains favoris ?

Cormac McCarty et E. E. Cummings, un immense poète. J’ai pu sauver l’un de ses ouvrages signés. C’est mon bien le plus précieux !

La musique qui vous accompagne.

Mon héros a beau s’appeler Charlie Parker, je n’écoute quasiment pas de jazz. Je préfère la spiritualité et la liberté. Ce roman est accompagné d’un CD de musiques douces. Si ce n’est quand j’écris, je suis perdu sans musique.

Aimez-vous cuisiner ?

Seulement pour impressionner les femmes (rires) ! En Irlande, ce sont surtout les mères qui cuisinent. J’aime me mettre aux fourneaux pour me détendre et pour déguster un plat avec un bon verre de vin.

Qu’appréciez-vous dans le voyage ?

La solitude. J’aime aller dans une ville étrangère pour me perdre anonymement. Les voyages sont comme une addiction, car ils m’éloignent des responsabilités réelles. Or à force de ne plus être chez soi, on risque de se fuir soi-mêmeà

La Belgique c’està

Un pays où je n’ai jamais été. Je possède toutefois un objet typiquement bruxellois : un ouvre-bouteille Manneken Pis (rires).

Soignez-vous votre look ?

Si ce n’est ma manie pour les chemises blanches, je me limite aux jeans et aux bottes. Pour les conférences, je préfère les smokings, please.

Quelle est votre vision des femmes ?

Je ne les redoute pas, mais elles sont plus intelligentes et perceptives que nous. Les hommes cachent toujours quelque chose dans leur relation, alors heureusement qu’elles existent !

La Proie des ombres, par John Connolly, Presses de la Cité, 445 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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