Rassurez-vous, on n’assiste ni au boom d’une forme inédite de perversion, tendance scato, ni à une pandémie de MST. Ces gastrosexuels qui se multiplient comme des petits pains, ce sont tout simplement les derniers avatars de l’homme idéal. La version 2.0 des métrosexuels, qui voient pour le coup leurs dates de péremption sérieusement dépassées. Car les célibataires qui manient le fouet comme des chefs seraient les plus prisés – une enquête du magazine GQ place ainsi la maîtrise de la cuisine en tête des arguments qui font fondre les femmes mieux que du beurre dans une poêle.

Depuis quelques semaines, un site de rencontre par affinitésà gustatives leur est même dédié. Partant du double constat que 90 % des âmes seules fréquentent le Net et que la tambouille lui a toujours été utile pour  » charmer ses prétendantes « , un entrepreneur de 38 ans a en effet lancé www.marmitelove.com, où l’on dégotte gratuitement tous les conseils pour réussir  » la recette du bonheur  » ou à tout le moins se  » préparer une rencontre aux petits oignons « .

Le gastrosexuel type ? Jamie Oliver, premier coq à avoir tombé la toque (et accessoirement à rendre ses téléspectatrices toquées). Avec lui, les programmes télé axés sur la bonne bouffe ont subi un sérieux coup de frais. Et, dans la foulée, un succès trois étoiles ( lire en pages 34 à 38).

Reste un grumeau dans la sauce. Pour séduisants qu’ils soient, tous ces maestros des fourneaux souffriraient quand même d’un (gros) défaut : leur machisme. L’Omnivore Food Festival, dont la 5e édition s’est tenue à Deauville fin février dernier ? 39 chefs invités, 39 hommes. Culinaria2, l’événement gastronomique bruxellois qui met les étoilés à la portée de tous ( lire en pages 80 à 82) ? Pas un seul chromosome XX au menu.  » C’est une corporation historiquement composée d’hommes, rappelait dans Le Nouvel Observateur Jean Vitaux, auteur du Dictionnaire du gastronome. Les chefs sont les héritiers des cuisiniers qui régalaient les rois et les princes avant la Révolution française.  » En clair : si les femmes restent très largement majoritaires en cuisine quand il s’agit d’assurer les repas de tous les jours, elles n’y sont plus les bienvenues dès lors qu’il est question de gastronomie. Quelle faute de goût.

Delphine Kindermans, Rédactrice en chef

Les célibataires qui manient le fouet comme des chefs seraient les plus prisés.

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