La romancière sarde s’est imposée avec son best-seller Mal de pierres. Cette délicieuse conteuse récidive avec une histoire  » tendrement Ricotta  » : celle de trois sours habitant un palais de porcelaine et qui veulent l’animer en y faisant entrer l’amour.

 » Dans la vie tout est bagarre, c’est la lutte pour la survie.  » L’écriture est-elle pour vous une lutte ou une survie ?

Un moyen de survie qui s’ouvre à des mondes possibles. La littérature fait plus qu’améliorer l’existence, elle permet de vivre plusieurs vies. La réalité ne me convenant pas, je crée – depuis que je suis petite – d’autres univers, dans lesquels évoluent des pères ou des fratries imaginaires.

Petite fille, vous étiez…

Sage et toujours assise dans un coin en train de rêver. J’espérais avoir une famille nombreuse et une belle maison.

 » L’imagination est sans limites.  » Comment vous nourrit-elle ?

Pour qu’elle soit positive et réaliste, l’imagination se doit d’avoir des limites. Elle se nourrit par la lecture et par l’envie de constamment questionner les gens. Je suis très curieuse (rires).

Pourquoi votre terre natale, la Sardaigne, vous inspire- t-elle ?

D’une part, parce que c’est ma terre, belle et fascinante. D’autre part, parce que j’ai grandi à Milan jusqu’à 9 ans, tout en étant bercée par son mythe. Aujourd’hui, je vis dans l’immeuble de ma grand-mère. Il a été bombardé, pendant la guerre, avant de renaître.

Êtes-vous nostalgique ?

Je peux regretter quelqu’un que j’aime, mais pas des situations passées.

Si vous étiez une héroïne de roman…

Agnes dans David Copperfield, parce qu’elle est patiente, sensible, généreuse et récompensée à la fin.

Un mot qui vous tient à c£ur ?

Maladroite car je le suis autant que mon héroïne, la comtesse de Ricotta. J’ai à la fois  » les mains et le c£ur Ricotta  » (rires) ! Mes personnages ont toujours des difficultés, dont ils font un atout.

Que veulent combler les s£urs du roman ?

Maddalena est en manque d’enfant, Noemi rêve à la gloire passée de leur palais, qu’elle espère réacquérir, quant à la comtesse, elle a besoin d’amour et d’affection.

Qu’est-ce que l’amour pour vous ?

Sans amour le reste n’a pas de sens. Je l’espère, tout en ne croyant pas qu’il puisse durer. N’empêche que l’inattendu peut se produire… C’est si beau de faire sentir à l’autre qu’il est le préféré absolu. Or, on ne le connaît jamais. Le mystère de l’être humain est dur à percer.

Certains êtres sont-ils  » faits pour l’amour  » et d’autres non ?

Ce roman tend justement à dire qu’il existe, même pour ceux qui ont l’air d’être totalement incapables de s’adonner à l’amour. Tel est mon message d’espoir.

Le bonheur, c’est…

Voler sans s’écraser. Après avoir décollé, il faut pouvoir atterrir.

La Comtesse de Ricotta, par Milena Agus, Liana Levi, 121 pages.

KERENN ELKAÏM

LE MYSTÈRE DE L’ÊTRE HUMAIN EST DUR À PERCER.

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