Cela fait plus de quarante ans qu’ils vivent ensemble. Lui, amateur d’histoire de l’art, elle, artiste peintre. Ils ont troqué leur demeure classique à la campagne pour une maison contemporaine en ville : une toute petite habitation mitoyenne qui a bénéficié d’une astucieuse rénovation.

Reconversion

Le premier étage constitue son bureau et coin-lecture à lui, le faîte abrite son atelier à elle. De ces espaces ressortent des  » balcons  » cubistes, formant ainsi une ouverture très originale vers la rue et la ville. Derrière la façade de cet ancien garage reconverti en maison, à Bilzen, dans le Limbourg, se niche une  » bande  » de 5 m de largeur et 17 m de longueur. Un vrai défi relevé par l’architecte égyptien Bassam El Okeily, qui a misé sur les jeux d’ombre et de lumière.

Sensation

Le rez-de-chaussée mesure donc 5 m sur 17 m. La vue concomitante sur le jardin et sur le faîte procure, dès l’entrée, une sensation d’ouverture. Pour accentuer encore l’impression d’espace, l’architecte a, par ailleurs, élevé le plafond de 2,40 m au niveau de la porte d’entrée et de 3 m au niveau du jardin.  » Il s’agit d’une légère inclinaison, commente El Okeily. On ne la remarque presque pas. J’aime suggérer les choses. « 

Lumière

 » On ne peut pas éclairer une habitation de 17 m de longueur uniquement via les façades avant et arrière. Il faut aussi chercher la lumière au milieu « , explique l’architecte. La maison est pourvue de deux lanterneaux.  » Ceux-ci divisent bien les espaces : la salle à manger et le salon sont sensiblement séparés. Un flot de lumière agrandit bien sûr une pièce, mais il n’est pas toujours nécessaire de chercher la lumière maximale. On n’apprécie celle-ci que lorsque l’on sort de l’ombre. Ce jeu d’ensemble m’intrigue. « 

Rangement

Juste derrière le garage, l’architecte a installé la cuisine, avec placards jusqu’au plafond et plan de travail en Corian® blanc pour conserver l’harmonie. Les chaises noires de Verner Panton, rééditées par Vitra (lire aussi en pages 81 à 84) apportent la touche de contraste. Tout comme le canapé jaune Polder et les poufs multicolores d’Hella Jongerius du label suisse également.

Jardin

En optant pour un jardin très simple et en revêtant de blanc murs intérieurs et extérieurs, comme autant d’éléments d’un même ensemble, l’architecte joue aussi à la perfection la carte indoor-outdoor. La porte haute et étroite de la terrasse au milieu de la baie vitrée – par ailleurs presque invisible – renforce l’effet de perspective. L’arbre japonais, lui, a été transplanté du jardin de l’ancienne maison des propriétaires.

Bio

L’architecte égyptien Bassam El Okeily (35 ans) grandit à Alexandrie, Casablanca et en Allemagne. Il étudie l’architecture à Paris et s’affilie à Architectes sans frontière. Lors d’une réunion de l’association, il rencontre l’architecte belge Karla Menten avec qui il commence à collaborer. Elle lui demande de dessiner une maison pour ses parents. Il s’agit de sa première commande en Belgique, mais les séjours dans notre pays le convainquent d’y rester. Il vit actuellement à Bruxelles.

Carnet d’adresses en page 120.

Leen Creve / Photos : Tim Van de Velde

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