Cynthia Nixon

 » Miranda a boosté mon sens du style. « 

A voir entrer Cynthia Nixon, sûre d’elle, chaleureuse, les yeux bleus pétillants de malice, on se dit que des quatre, c’est sans doute elle qui a le mieux réussi à s’identifier à son personnage tout en négociant en douceur les importants changements de sa vie privée : depuis un peu plus de 4 ans, elle partage en effet, avec ses deux enfants de 11 et 5 ans, la vie de Christine Marinoni.

Weekend Le Vif/L’Express : après ces dix années passées avec elle, vous sentez-vous proche de Miranda ? A-t-elle influencé votre vie ?

Cynthia Nixon : Nous partageons certainement le même sens de l’humour. Comme elle, j’ai plutôt une forte personnalité. Mais bien souvent, elle va trop loin dans ses excès. J’ai retiré beaucoup d’enseignement de ses échecs, des erreurs qu’elle a pu commettre par son intransigeance. Cette façon qu’elle a de tout considérer dans la vie comme un challenge, un concours dont il faut sortir à tout prix la première. Elle se brûle, elle s’épuise, personne ne peut vivre comme cela.

Pourtant, la pression de la société va plutôt en ce sens, non ? Encourager toujours la performance ?

Oui, et c’est particulièrement difficile pour les femmes d’y résister. Elles sont un peu comme des généraux qui doivent assurer sur cinq fronts : les enfants, le job, le mari, la maison, les parents qui vieillissent. C’est dur de résister à la tentation de vouloir toujours tout contrôler. Quand on sent qu’il y a tant de choses à faire. A l’inverse, par sa pugnacité, Miranda m’a aussi appris à accepter si nécessaire la confrontation. Je suis plutôt d’un naturel à éviter le conflit, à me taire.

Votre look perso, a-t-il, comme pour beaucoup de femmes, été influencé par SATC ?

SATC a sûrement boosté mon sens du style car j’ai pu garder beaucoup de vêtements portés par Miranda. J’ai donc à ma disposition plus de vêtements fashion dans mes placards qu’avant. Jusque-là, je n’avais quasi pas de tenues de créateurs, et certainement beaucoup moins de sandales à talons hauts ! Pat Field ( NDLR : la styliste en charge des costumes de SATC, lire aussi pages 26, 27 et 28) continue à m’influencer, quand je m’habille, j’entends encore sa voix dans ma tête, mais le look n’est pas une obsession pour moi. Il m’arrive même souvent d’oublier ce que je porteà et quand on me demande son nom, je me sens très mal vis-à-vis du styliste qui m’a prêté le vêtement !

Une relation aussi forte que celle qui unit les quatre filles, pensez-vous qu’elle puisse réellement exister dans la vraie vie ?

C’est vrai qu’elles s’aiment et se soutiennent. Envers et contre tout. Maintenant, à mon avis, si vous demandez à Carrie de classer par ordre d’importance ses relations, je pense qu’elle ferait sûrement passer Mr Big avant Miranda. Personnellement, j’ai des amis dont je suis très proche dans la vraie vie, depuis l’âge de 5 ou 12 ans. Cela existe, donc. Et j’étais ravie de voir comment ils et elles ont accueilli l’arrivée de Christine dans ma vie.

Où voudriez-vous être dans dix ans ?

Oh, je ne fais jamais ce genre de plans. Si vous m’aviez posé la même question en 1998, j’aurais été incapable d’imaginer que je participerais à un projet qui connaîtrait un tel succès, que je pourrais tomber amoureuse d’une femme. Je savais que je voulais être mère, oui, ça je le sentais. J’espère que je vivrai toujours avec Christine, à New York et que je continuerai à faire ce métier que j’adore.

Propos recueillis par Isabelle Willot

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