Alors que les médias nous bombardent avec la crise de la quarantaine, Cyril Montana nous décrit un héros qui tend à rester un big ado. Devenir un adulte, sans perdre son âme d’enfant, tel est le propos de son roman pétillant.

Je nous trouve beaux, par Cyril Montana, Albin Michel, 191 pages.

L’écriture est-elle un  » voyage  » ?

Est-ce que la vie est un voyage ? Telle est la question…

Ecrire, une façon de combattre  » vos idées noires  » ?

C’est plutôt une manière de les faire cohabiter avec des idées drôles et des éléments décalés, allégeant le drame. J’ai besoin de construire quelque chose en sculptant les mots.

Que reste-t-il du petit garçon en vous ?

Tout, la sensibilité, la curiosité, l’empressement, l’impatience, la peur de l’abandon, le refus de se conformer et la joie de la découverte. L’écriture représente mon coffre à jouets.

A quoi ne voulez-vous pas renoncer ?

Je me suis promis de ne jamais abdiquer les plaisirs de l’enfance. Alors, je déguste des Fjørd à la confiture, en regardant des dessins animés avec ma fille de 5 ans.

En quoi votre grand-mère a-t-elle contribué à votre construction ?

Mes parents étaient des hippies, à la vie totalement déstructurée. Ma grand-mère m’a offert un ailleurs salvateur. Elle m’a appris le courage, la gentillesse et le sacrifice. Malgré sa mort, je lui parle tous les jours.

Pourquoi les héros de vos romans ont-ils du mal à grandir ?

Ce livre explore l’archétype du quadra. A cet âge, on attend quelque chose de vous. Cette obligation me fatigue. Avoir 40 ans ne signifie rien, si ce n’est être plus posé dans ses choix, acquérir la bienveillance et apprendre à mieux se connaître. Je suis plus heureux qu’à 20 ans, grâce à ma femme (NDLR : la chanteuse Anggun).

Votre narrateur aime la sienne,  » mais ne lui dit pas à chaque fois « . Et vous ?

Je ne cesse de le dire à ma famille. Avoir 40 ans, c’est prendre conscience que nos paroles et nos actes influencent nos enfants. On les rend costauds en les blindant d’amour. Ils m’apprennent que chaque moment est une célébration. Quand ils me disent  » papa « , c’est génial, même par SMS.

Anggun est-elle votre muse ?

De par sa culture orientale, ma femme auréole le quotidien en le berçant de douceur, de bougies parfumées et de chants au piano. Cette sérénité me permet d’écrire.

L’amour…

Ne s’explique pas, il se vit par l’échange et le rire.

Quelle est la différence entre les hommes et les femmes ?

Les femmes sont toujours en quête d’idéal, de prince charmant ; alors que les hommes recherchent plutôt  » un coup « . J’ai beau me sentir féminin, je ne comprends rien à leur planète !

Votre roman s’intitule Je nous trouve beaux. Qu’y a-t-il de beau en vous ?

Ma candeur et ma naïveté. Je ne suis pas mal, mais le tout sans crèmes, puisque je reste un vrai cow-boy (rires).

Quels sont vos rêves, aujourd’hui ?

Je travaille à PlaNet Finance, aux côtés de Jacques Attali. Nos projets prônent le retour de l’homme et de l’environnement dans le business. Désormais, j’aspire à une famille unie, au bonheur de mes enfants et à la préservation de la Terre.

KERENN ELKAÏM

 » JE RESTE UN VRAI COW-BOY.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content