Viktor Lazlo troque pour un instant le chant pour l’écriture. Dans son premier roman, elle traite de la folie vécue par une femme qui se voit entraînée dans une dangereuse dépendance amoureuse jusqu’à commettre l’irréparable.

 » Je ne suis ni d’ici ni d’ailleurs « , d’où êtes-vous ?

De l’expression, de l’art comme un souffle inhérent à mon fonctionnement, du c£ur de ceux que j’aime, mais d’aucun pays.

Et la Belgique ?

Ce pays m’a toujours portée. Mon attachement est grand car j’ai vécu des choses fondatrices dans mon enfance en Flandre. En été, les Antilles prenaient le relais.

D’où vous vient l’amour de l’écriture ?

De ma mère, qui lisait beaucoup. Première découverte : L’Idiot de Dostoïevski. J’étais une enfant qui ne se confiait pas. Pour moi, c’était écrire ou tomber malade.

Que libère chez vous l’écriture ?

Mon agressivité, les pulsions noires, la destruction, les questions sans réponse.

Écrire, est-ce  » devenir une autre  » ?

L’autre était le premier titre que j’avais choisi pour ce roman. L’écriture me permet de toucher à mon être profond. Elle donne à voir un autre soi, débarrassé des masques.

Votre rêve d’enfant ?

J’écrivais un journal. Celui-ci révèle que je voulais écrire et pratiquer toute forme d’art. J’avais envie de réaliser quelque chose de novateur.

Votre rêve d’adulte ?

Réussir ce que j’ai commencé. J’aborde avec bonheur la deuxième partie de ma vie. Ayant trouvé l’être aimé, je suis sereine. Respirer, chanter ou écrire, telles sont les couleurs par lesquelles la vie passe.

Par  » quel chemin êtes-vous passée pour naître  » ?

Par beaucoup d’écueils et de prises de conscience, qui riment avec la rupture des illusions. Malgré mon sens de la conservation, je ne cesse de renaître.

Votre folie ?

Croire au Prince charmant (rires) !

Qu’est-ce qui vous fait perdre la tête ?

L’amour comme pour mon héroïne. Quand on devient dépendant de quelqu’un, on se met dans sa main. Soit il en profite, soit il chérit ce don.

A quoi vous raccrochez-vous pour ne pas basculer ?

A mon fils. L’envie de le voir grandir m’a permis de survivre.

Que signifie devenir femme ?

C’est la chose la plus difficile qui soit. A 13 ans, je ne me suis pas reconnue dans la glace. C’était un abîme inexprimable. Les mères nous apprennent à être femme, or j’ai dû me débrouiller seule. La question se pose toujours.

Quelle amoureuse êtes-vous ?

Entière, je donne tout, sans stratégie ni artifice.

Vous ne pourriez pas vivre sansà

La voix de mon fils, le cou de mon homme et les câlins de mes parents.

Où aimez-vous vous perdre ?

Dans un livre ou à la Baie du Diamant en Martinique.

Et vous envoler ?

Je suis si souvent en apesanteur, que j’ai déjà l’impression de ne pas toucher terre (rires).

La femme qui pleure, par Viktor Lazlo, Albin Michel, 153 pages.

Par Kerenn Elkaïm

« Quand on devient dépendant de quelqu’un, on se met dans sa main. »

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