La chanteuse israélienne continue à explorer les sons et les cultures du monde. Digne d’une tour de Babel, son nouvel album se compose de trois CD, nourris de musique classique, italienne ou hébraïque.

Quelle enfant étiez-vous ?

J’étais une fillette introvertie, n’ayant pas beaucoup d’amis. Bonne élève, j’adorais les livres, la musique et l’écriture de poèmes. La rêveuse que je suis continue à vivre avec ces trois éléments. À 17 ans, j’ai quitté les États-Unis pour Israël, afin de suivre mon amoureux.

Quelle adulte êtes-vous devenue ?

Je suis désormais plus ouverte au monde. Mon amour des gens se retrouve dans les liens que j’entretiens avec ma famille, mes enfants et mes fans, car je suis très impliquée dans mon travail.

Qu’en est-il de votre évolution musicale ?

J’ai baigné très tôt dans une grande diversité culturelle. Alors que mes parents écoutaient de la musique israélienne, mes grands-parents m’ont initiée aux mélodies yéménites. J’étais aussi folle du rock et de la pop des sixties. Impossible dès lors de ne pas être ouverte d’esprit. Ma curiosité me pousse à explorer différents angles de l’âme humaine.

Dans la musique israélienne, vous êtes plutôt…

Plutôt un drôle d’oiseau (rires) ! Ma musique vise, avant tout, à me faire plaisir. Elle colle à mon envie de créer de la beauté et de l’émotion. Mes racines plurielles lui permettent d’être universelle, humaniste. C’est ma mission de sortir la musique israélienne de mon pays.

Sur cet album, pourquoi y a-t-il un orchestre symphonique ?

Parce que cette vaste palette sonore colorie et enrichit mes chansons. Elles s’y prêtent joliment, mais en plus il s’agit d’un plaisir inouï. Je le retrouve en m’associant au Solis String Quartet, sur le troisième CD. Leur façon unique de jouer s’intègre bien à mon univers.

Quels sont vos goûts classiques ?

Bach, Verdi et les impressionnistes Ravel ou Debussy.

Qu’évoque pour vous l’Italie que l’on retrouve sur le second CD ?

Cavaliere della Repubblica, j’ai interprété mes chansons devant le pape ou Roberto Benigni. Ma mère m’a transmis son goût des chansons napolitaines, qui évoquent la passion, l’immigration ou le combat des femmes pour la liberté.

Vous chantez aussi en français. Qu’aimez-vous dans la chanson française ?

Cette langue mélodieuse est si magnifique que je l’associe à la littérature, l’art ou la beauté de Paris. Mes favoris ? Gainsbourg, Montand et Aznavour.

Votre mot préféré en français ?

Coeur, je l’aime d’ailleurs en toutes les langues. L’amour est la seule chose qui vaille la peine d’être vécue. C’est ma raison d’être !

La voix est-elle votre instrument ?

Oui, mais je ne suis pas obsédée au point de la soigner ou de l’entraîner tout le temps. Intuitive, j’estime que la voix doit surtout avoir une âme.

Votre rêve pour demain ?

Chanter lors de la signature des accords de paix israélo-palestiniens.

Coffret Classic Noa (3CD), par Noa, 31 Production/TS3.

KERENN ELKAÏM

LA VOIX DOIT SURTOUT AVOIR UNE ÂME.

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