Barbara Witkowska Journaliste

Impossible de ne pas craquer devant la nouvelle collection de sacs de Melissa Loyd Maish. Les formes sont amples, confortables et généreuses. Le toucher ? Il est magnifique. Epaisses, souples, onctueuses et texturées, les peaux  » vivent  » sous les doigts. Il faut aussi étudier chaque modèle à la loupe pour apprécier la qualité du travail artisanal, l’attention extrême apportée aux finitions, la finesse des détails, la justesse des petits  » plus « , tels les boucles, les clous, les anneaux, les rubans tressés ou mousquetons. La jeune créatrice a une prédilection pour cinq de ses modèles. Il y a, tout d’abord, le sac  » Holy  » de couleur Gold avec son extraordinaire travail du cuir. Perforé et dévoré, il a l’aspect d’une toile de lin, tissée de façon lâche. Le  » Sunset « , en toile de lin brut, est décoré d’applications découpées dans du cuir blanc dont les motifs animaliers et végétaux s’inspirent du Grand Nord. Le modèle  » XXX « , lui, est habillé de cuir chocolat artistiquement tressé. Le point fort ? Sa jolie anse, tressée comme un scoubidou. Quant au  » Ginger « , il est irrésistible grâce à son jeu amusant de clous noirs.  » Easy « , enfin, est, comme son nom l’indique, le sac  » facile à vivre  » qui accompagne à merveille toutes les tenues de jour comme de soir.

Melissa a étudié le  » fashion design  » à l’Université de Cincinnati. Pendant ses études, elle s’est focalisée sur la création d’accessoires, car, dit-elle,  » le sac, c’est la cerise sur le gâteau de la silhouette « . Elle fait ses premières armes à New York, auprès de la griffe Liz Clairborne, lorsque la célèbre maison florentine Ferragamo lui propose une collaboration alléchante. Comme pour la plupart des Américains, l’Europe est une galaxie lointaine, mais elle débarque quand même à Florence,  » juste pour voir « . C’était il y a seize ans… et elle y est toujours.

Après dix ans de bons et loyaux services à la direction artistique chez Salvatore Ferragamo, Melissa a dessiné ensuite des sacs pour Bally, pour Sergio Rossi et pour Roberto Cavalli, avant de lancer, en 2002, sous son propre nom, une collection de bagages pour hommes, suivie par une ligne de sacs pour femmes. Secondée par Matteo Balatresi, son mari – mais aussi son complice commercial -, elle s’est installée dans une ferme près de Florence, capitale de la maroquinerie artisanale de qualité. Un cadre de vie idéal pour booster sa créativité qui s’inspire, toujours, de la nature.  » Certes, il y a de plus en plus de designers qui lancent une ligne de sacs, affirme- t-elle. Le sac est devenu un produit saisonnier de mode. Or, pour moi, le sac fait partie de mes racines. Je crois que je suis capable d’apporter une réelle innovation en termes de matériaux, de technique et de design. Mes sacs sont conçus dans un esprit intemporel et pas comme des objets éphémères ou un investissement juste pour une saison.  »

Carnet d’adresses en page 70.

Barbara Witkowska

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