L’architecte anversois Hans Verstuyft s’était construit cette maison alliant admirablement rigueur moderniste et atmosphère chaleureuse. Les nouveaux propriétaires ont encore renforcé ce double atout. Avec beaucoup de raffinement et dans l’amour de l’art contemporain.

Hans Verstuyft souhaitait loger sous un même toit sa famille et ses bureaux. La parcelle en triangle qu’il avait acquise, située en limite de prairies, bordait une route très fréquentée. L’architecte décide alors de construire sa maison à une dizaine de mètres en retrait par rapport à la rue, ménageant ainsi une aire de stationnement pour les visiteurs. A l’intérieur du bâtiment (un rectangle de ± 15 m x 11 m), il installe, au rez-de-chaussée comme à l’étage, son activité professionnelle en façade ouest, côté trafic.

A l’intérieur, une fois la porte d’entré franchie, un petit hall donne accès à deux escaliers : l’un conduit vers la gauche aux chambres et l’autre, vers la droite, aux bureaux. Côté vie de famille, une grande double porte ouvre sur un couloir qui mène à la cuisine et aux salons. A noter : toutes les portes de l’habitation occupent toute la hauteur des étages. Une astuce renforçant le caractère brut (le béton nu des travées qui les constituent) des plafonds.

Hans Verstuyft est un admirateur de l’architecture moderniste et du grand Le Corbusier. Il en témoigne dans le choix des matériaux et dans leur mise en £uvre sans ornementation. Il utilise, en effet, le béton et le verre, tout en ajoutant le bois : le Kerto, un multiplex d’origine finlandaise, ici peint en noir profond, une des couleurs qui s’associe le mieux avec le vert des pâturages environnants. L’architecte belge appuie aussi sa réflexion sur le modèle de la maison Domino de Le Corbusier. C’est ainsi qu’il  » rationalise  » sa construction selon des tranches de 90 cm qui se répètent sur toutes les façades. Ainsi portes et fenêtres sont-elles constituées d’une ou de plusieurs sections de 90 cm.

Aujourd’hui propriété d’une autre famille, la demeure conçue par Hans Verstuyft abrite, dans la partie bureaux, un cabinet de consultations médicales. La maîtresse de maison, qui apprécie l’objet rare et l’art contemporain, y a apporté ses notes très personnelles. Mais  » l’organisation  » des lieux reste toujours en vigueur.

Dans la cuisine, on retrouve la grande table et ses chaises, toutes en chêne massif teinté, dessinées sur mesure, ainsi que le magnifique plan de travail habillé d’une pierre d’origine brésilienne et équipé d’armoires-tiroirs. Un des murs est entièrement habillé de grands placards abritant l’électroménager. Leurs portes blanches vont du sol au plafond. Fermées, elles forment un paravent.

Dans le salon une autre belle intervention architecturale a été conservée : le feu ouvert, installé en retrait fait penser à une armoire suspendue.  » J’ai simplement posé le feu et ses bûches sur le sol, explique l’architecte. A l’arrière, j’ai ménagé une bande horizontale en acier brossé.  » A l’étage, la salle de bains de la chambre des parents accueille toujours la baignoire et l’évier exécutés sur mesure dans de la pierre de taille.

Tout comme Hans Verstuyft, les occupants actuels de la maison ont réussi à associer une structure stricte, une mise en £uvre de matériaux bruts à une atmosphère familiale chaleureuse. Où l’intelligence de l’agencement des entrées de lumière viennent égayer le tout.

Reportage : Jean-Pierre Gabriel

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