Elles sont témoins des moments symboliques d’une vie. Aujourd’hui, pivoines, hortensias et autres fritillaires dévoilent tout leur pouvoir dans des compositions réinventées par des artistes poètes, qui créent un monde à part entière, loin du classique brin de muguet ou de la brassée de roses. Focus sur trois Bruxelloises, envoûtées par la magie des corolles.

Elles sont synonymes du retour des beaux jours, de la renaissance après les (longs) mois d’hiver. En bouquet ou sauvages, de jardin ou exotiques, elles font partie de notre culture, comme le prouvent les Floralies de Gand ou le Tapis de fleurs de la Grand-Place de Bruxelles, qui chaque année attirent des milliers de visiteurs. Elles sont depuis toujours très populaires et pourtant accèdent petit à petit au rang des produits de luxe. Leurs natures variées laissent place à l’imagination débordante des fleuristes, entre autres belges, qui se mettent au service des maisons de luxe et créateurs. Parmi les plus grands, Thierry Boutémy a livré son univers romantique avec les décors aux douces couleurs poudrées du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2006. Il a remis le couvert récemment en plongeant la façade de la boutique Pierre Marcolini, située au Sablon à Bruxelles, dans un monde végétal sophistiqué, pour le lancement de la collection des gourmandises d’été du chocolatier. L’Anversois Mark Colle, quant à lui, a décliné la poésie éphémère des fleurs dans les majestueuses mises en scène des défilés Dior orchestrés par Raf Simons, alors directeur artistique de la maison, et dont les silhouettes déambulaient parmi plus d’un million de roses, dahlias, orchidées ou pivoines, qui ornaient les murs abritant le catwalk, du sol au plafond.

Considéré comme une référence belge dans le domaine, Helianthus confirme la tendance qui est de rendre le droit à la nature.  » Finies les compositions classiques, où les bouquets sont ronds et les fleurs arrangées en triangles, confirme le fleuriste installé dans la capitale. Maintenant, la place est aux assemblages champêtres. On joue sur les hauteurs, on déstructure.  » L’établissement, qui a ouvert ses portes il y a plus de vingt-cinq ans, est un habitué des événements d’exception : dans la liste de ses créations, il compte notamment le lancement de parfums tels que Chanel n°5, pour lequel il a fleuri des boîtes de présentation d’échantillons de la fragrance, la décoration du défilé Natan en 2014 ou encore de malles Vuitton, pour de grandes occasions.  » Toutes les marques ont une charte florale. On doit garder l’idée première de celle-ci mais après, à nous de composer « , précise-t-on chez Helianthus, où les bouquets sont des concentrés de fleurs.  » La verdure c’est juste pour donner une petite touche, parfois, on aime mettre un branchage. Mais l’important c’est que ça soit fleuri.  »

Aux côtés de ces grands noms, l’art floral attire également de plus en plus de passionnés qui réinventent cette matière première poétique et colorée, à leur façon. Nous en avons rencontré trois.

PAR ISABELLE ZAWADZKA

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