Peur de piquer un petit roupillon au bureau après le repas de midi ? Pas de panique ! Désormais, la sieste  » professionnelle  » est tendance et les sièges MetroNaps en sont les nouveaux fers de lance.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier sur La Première (RTBF radio).

Les employés de l’Empire State Building, à New York, ont décidément bien de la chance. Dès qu’un petit coup de pompe pointe le bout de son nez, hop, ils descendent ou montent (c’est selon) au 24e étage du célèbre immeuble de King Kong pour y piquer un roupillon  » professionnel « . Vingt minutes top chrono pour s’allonger sagement et repartir de plus belle à l’assaut de leurs dossiers. Car au c£ur de la suite 2410, le temple de la sieste express a en effet été inauguré. Un havre de paix imaginé par la société MetroNaps et destiné, l’air de rien, à recharger les batteries des travailleurs pour booster, in fine, leur productivité ( www.metronaps.com). Concrètement, l’endroit ressemble un peu à une scène de  » 2001: l’odyssée de l’espace  » du cinéaste Stanley Kubrick. A la différence que nous sommes déjà en l’an 2005 et toujours, visiblement, sur la planète Terre. Entre les murs de la suite 2410, donc, huit capsules immaculées attendent le candidat au sommeil éclair. Si chaque siège ressemble à un casque de moto pour géant improbable, les amoureux du design y verront, quant à eux, un hommage appuyé à la superbe  » Ball Chair  » d’Eero Aamio. Trêve de considérations esthétiques, l’intérêt de ce drôle de fauteuil réside surtout dans son concept novateur : une machine à sieste qui isole parfaitement son hôte de l’environnement extérieur grâce à un canapé-cocon inclinable plongé dans une quasi-obscurité et à des écouteurs qui diffusent évidemment de la musique douce. Malins, les concepteurs ont même pensé à la petite couverture en lin, histoire d’aider les convives à se sentir un peu comme chez soi. Enfin, pas tout à fait, puisqu’il est interdit de se lover à deux dans cette capsule de rêve et d’y manger son sandwich ou sa chicken-soup favorite. Bref, aucune déconcentration au programme : l’isolement est parfait et le repos, paisible. Plus fort : une fois le temps de sieste écoulé, l’engin se met gentiment à vibrer et simule modestement un charmant lever de soleil. Requinqué, Monsieur ou Madame  » MetroNapsisé(e)  » est ensuite conduit à la station de réveil ( sic) pour y puiser serviettes rafraîchissantes et autres bonbons à la menthe. Prix de l’aventure au chalet futuriste de la Belle au Bois Dormant : un peu moins de 12 euros. Gloups. C’est cher, certes, mais l’initiative semble séduire. A un point tel que ces fameux sièges à mini-dodo se trouvent également à l’aéroport international de Vancouver (Canada) et cherchent désormais des candidats éventuels à leur expansion franchisée à travers le monde. Singulière, cette tendance à la sieste  » politiquement correcte  » (puisqu’elle sert aussi l’intérêt de l’entreprise) et baptisée  » napping  » outre-Atlantique s’inscrit finalement dans ce nouveau désir légitime de ralentir, un désir de plus en plus palpable au sein de notre société dédiée à la vitesse. Déboussolé par l’accélération infernale de sa vie au jour le jour, l’homo  » stressus  » du xxie siècle souffle enfin, pense et relativise. Il mange  » slow food  » et s’imprègne de cet  » Éloge de la Lenteur  » signé Carl Honoré et paru l’année dernière aux éditions Marabout. Dans cette logique d’une cool attitude, la sieste professionnelle n’a donc plus rien de tabou. Et quitte à opter pour ce repos éclair, autant le faire avec goût dans un cocon design plutôt que de choisir tristement les toilettes de l’entreprise. Il ne reste plus qu’à trouver maintenant l’endroit idéal où on installera notre bulle MetroNaps au bureau…

Frédéric Brébant

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