L’avenir touristique sera nomade ou ne sera pas. Au programme : billets d’avion long-courrier à prix plancher et hôtels écolos déplaçables à souhait.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « ,

A quoi pourront bien ressembler nos vacances dans vingt ans ? Pour répondre à cette question brûlante, il convient de prendre en considération les progrès technologiques en cours, mais aussi de se replacer paradoxalement dans un état d’esprit proche de l’année 1984. A l’époque, personne n’aurait imaginé que la future démocratisation des airs serait aussi spectaculaire et que l’on pourrait facilement s’envoler aujourd’hui vers Madrid, Venise ou Barcelone pour quelques euros seulement. En fixant l’horizon 2024, il est donc conseillé de faire preuve d’ouverture d’esprit et de projeter, précisément, cette chute des tarifs aériens à l’échelle internationale. Dans un rapport publié dernièrement à Londres par une série d’experts en tourisme, l’un des points essentiels sur l’avenir du voyage confirme justement ce mouvement à la baisse. En clair : les Européens pourront, dans les années 2020, s’offrir le billet aller-retour vers New York à moins de 80 euros ou passer une semaine en Australie pour seulement 150 euros grâce au Cosmoplane, un avion gros-porteur qui jouira de la technologie de feu Concorde. Plus que jamais, le monde sera un village et le ciel, son autoroute fétiche. Si le rapport en question prévoit également que la Chine devienne la première destination touristique en 2024 (aujourd’hui, la France détient toujours cette place enviable), il définit également une nouvelle forme de voyage encore plus nomade et, surtout, beaucoup plus respectueuse de l’environnement. Certes, l’écotourisme est une tendance déjà bien ancrée dans le monde actuel des loisirs, mais son interprétation va davantage s’opérer, à l’avenir, dans les structures d’accueil. Autrement dit, on ne sensibilisera plus seulement le touriste avec des circuits  » verts  » ; on l’accueillera également dans des établissements 100 % écolo. Extrapolation ultime définie par les experts : des hôtels oblongs, démontables et donc facilement déplaçables, avec un impact quasi nul sur l’environnement ( photo). Concrètement, ces vaisseaux hôteliers pourront être installés dans les plus beaux endroits de la planète sans altérer le biotope ambiant puisqu’ils produiront leur propre énergie et recycleront eux-mêmes leurs déchets. Science-fiction ? Pas vraiment. Si le concept de l’hôtel nomade n’est pas encore tout à fait au point, l’idée d’un bâtiment totalement respectueux de l’environnement est déjà, en revanche, bel et bien opérationnelle. Ainsi, en Australie, l’industrie touristique encourage désormais le développement d’infrastructures propres et écologiques qui bannissent tout matériau non recyclable ( http://twinshare.crctourism.com.au). Exemple concret : l’écolodge de Jemby Rinjah, au c£ur des célèbres Blue Mountains australiennes, utilise non seulement l’énergie solaire, mais recycle également ses eaux usées et transforme tous les déchets naturels en compost pour les plantes du jardin. Mieux, le restaurant de l’établissement est biologique et chaque pavillon est bâti sur pilotis, histoire de laisser passer tranquillement les animaux des environs ( www.jembyrinjahlodge.com.au). Une façon d’illustrer à merveille une notion actuellement en vogue, mais malheureusement encore trop ignorée des foules nomades : le développement durable.

Frédéric Brébant

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