Barbara Witkowska Journaliste

Rubis, saphirs roses, grenats et diamants… Vedettes de la toute nouvelle collection  » Caresse d’orchidées par Cartier « . Promenade féerique dans un jardin extraordinaire.

Éclat des pétales parcourus de ruissellements scintillants, légèreté des feuilles subtilement ajourées, délicatesse extraordinaire des pistils, raffinements chromatiques, richesse et exubérance des formes, jeux d’ombre et de lumière… L’orchidée, la plus mystérieuse des fleurs, livre tous ses secrets. Elle se pose sur des bagues comme sculptées dans la masse, elle se mue en broche spectaculaire, elle murmure des mots doux à l’oreille, elle s’attache aux colliers qui se lovent voluptueusement au creux des seins. Bref, un foisonnement de parures (47 références au total, dont 15 pièces uniques) aux formes sinueuses, sensuelles et elliptiques dont les pavages captent formidablement la lumière comme autant de flashes qui crépitent. Unique en son genre, la nouvelle collection de haute joaillerie  » Caresse d’Orchidées par Cartier  » est l’£uvre de Jacqueline Karachi-Langane, créatrice-dessinatrice de la maison.

A l’origine de la collection ? Un coup de c£ur pour des pierres exceptionnelles : un saphir rose et deux saphirs roses étoilés, légèrement plus opaques. Ce trio rare et précieux a inspiré d’emblée à Jacqueline Karachi-Langane une bague-orchidée de toute beauté. Et puis, l’envie de travailler un thème floral, très féminin et, donc, à la pointe de l’actualité. L’orchidée, certes, a déjà été traitée par le joaillier dans les années 1930, puis, ponctuellement, au cours du xxe siècle. Elle s’est toujours épanouie à l’ombre, éclipsée par l’éclat extraordinaire de la panthère, la griffe de la maison. Le célèbre félin est lancé dans les années 1930, lorsque Jeanne Toussaint, la muse de Louis Cartier, prend la direction de la joaillerie. Mais elle instaure un style naturaliste qui fera le succès des années 1930-1950 et consacre la panthère, bijou fétiche que Cartier ne cesse d’apprivoiser encore aujourd’hui.

 » J’ai travaillé l’orchidée dans le même esprit que la panthère, en trois dimensions, comme une sculpture, avec l’idée de la transformer en fleur fétiche, explique Jacqueline Karachi-Langane. La collection réunit différentes espèces d’orchidées qui illustrent toutes les facettes de la femme. Les formes déclinent une grande richesse, allant des plus douces aux plus agressives.  » Le choix des pierres s’inscrit dans la même volonté de souligner la personnalité multiple de la femme. Les diamants mettent en lumière son côté délicat, les rubis exaltent sa volupté naturelle. Pour les montures, la créatrice fait appel, parfois, à l’or gris, mais privilégie surtout le platine, matériau noble et précieux, souvent exploité par la maison dans le passé. Plus malléable, le platine permet la réalisation de montures souples, arachnéennes et quasi invisibles qui subliment davantage les pierres précieuses.

La pièce maîtresse de la collection ? Sans aucun doute cette broche superbe construite autour d’un rubis spinelle facetté, d’un rouge très particulier, associé à des diamants, des rubis et cette extraordinaire mosaïque de grenats démantoïdes, colorés d’un vert acidulé, et de grenats mandarins, plus orangés et dorés. Une pure merveille !  » La richesse de l’orchidée permet toutes les folies, s’enthousiasme Jacqueline Karachi-Langane. Ici, elle montre sa facette plus agressive.  » Ce bijou hors pair, qui témoigne de l’extraordinaire savoir-faire du joaillier sur le plan chromatique, a demandé huit mois de travail ! L’autre pièce qui fait sensation est ce collier, réalisé avec plusieurs rangs de boules de rubis. Le travail des pierres précieuses en forme de boules est relativement confidentiel ce qui lui confère davantage d’originalité. Les yeux s’illuminent devant cette parure où la pureté des proportions des boules de rubis est magnifiée par la richesse baroque de l’orchidée. Un superbe diamant taillé en briolette y ajoute un éclat supplémentaire. La fleur est démontable et peut se porter en broche.

L’émerveillement se poursuit en contemplant ces colliers montés sur un ruban de diamants, terminés soit par un diamant briolette soit par une goutte de rubellite. La fleur s’anime d’une mosaïque spectaculaire de diamants blancs et de diamants jonquille. Des boucles d’oreille assorties déclinent la grâce, la délicatesse et juste ce qu’il faut de glamour. Cartier a toujours excellé dans la bichromie. En voici un exemple éblouissant : ce magnifique bracelet dont la fleur ose les oppositions de diamants et de saphirs facettés roses. Une ravissante grappe de dix gouttes de rubellite apporte une touche délicieusement… gourmande. A se damner ! Tendance oblige, de nombreuses parures sont modulables. Les orchidées peuvent être  » cueillies  » sur les colliers et transformées en broche ou en clip. Les colliers peuvent être portés plus longs ou plus courts.

Parcours sans faute pour Jacqueline Karachi-Langane qui, sortie de l’école Boulle et de l’école des arts appliqués à Paris, choisit de travailler le métal. Engagée par Cartier, elle se prend de passion pour le bijou. Une passion qui dure depuis vingt-trois ans. Attirée d’instinct par les plus belles pierres, elle ne pourrait plus vivre sans leur contact.  » Plus on les connaît et plus on les aime « , dit-elle avec un sourire rêveur. Travaillant toujours en équipe, Jacqueline Karachi-Langane a collaboré à toutes les collections du joaillier.  » Caresse d’orchidées par Cartier  » est sa première création personnelle, pour laquelle elle a eu une liberté totale. Ligne de haute joaillerie, elle est donc exceptionnelle, rare et… chère. Patience. Il est question de décliner les parures en version plus stylisée, donc plus abordables. Des coups de c£ur pour ces somptueux bouquets d’orchidées, il va y en avoir !

Barbara Witkowska

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