Les voiles gonflées par le vent, la dahabieh file au rythme du fleuve, entre felouques et sandals. Une découverte de l’Egypte antique mais aussi un grand moment de douce sérénité.

Embarquer sur La Flâneuse du Nil, c’est vivre une parenthèse exceptionnelle, entre Louxor et Assouan, sur les traces de célèbres voyageurs. Bonaparte, Champollion, Flaubert et Maxime Du Camp naviguèrent eux aussi sur le Nil en dahabieh. On raconte que ces bateaux à voiles latines et à fond plat, les tout premiers à naviguer sur le plus long fleuve du monde, seraient les héritiers de la barque solaire de Khéops. En 1869, Thomas Cook, l’inventeur du voyage organisé, les transforme en bateaux de croisière, véritables hôtels flottants accueillant de riches familles peu enclines à partager leur espace privé. Avec l’arrivée des bateaux à vapeur, les dahabieh disparaissent peu à peu. Spécialistes du voyage sur mesure, Voyageurs du Monde et Comptoirs d’Egypte (en France) ont choisi de reconstruire l’une d’entre elles, privilégiant une manière de voyager plus intime et un accès aux sites impraticables aux gros bateaux. C’est donc au Caire que La Flâneuse du Nil, inspirée d’un modèle traditionnel, voit le jour. Un voilier à deux mâts, doté d’un large pont, d’un salon, de six cabines, d’une suite, d’une cuisine et d’une chambre pour l’équipage. La forme initiale subit quelques améliorations. Pour jouir d’un pont supérieur plus vaste, les proportions du bateau sont légèrement augmentées. Les détails, eux aussi, sont pensés avec soin, comme dans une maison. Moustiquaires et claustras coulissants, interrupteurs en laiton, le choix est simple mais raffiné. Nathalie Belloir, de l’agence Voyageurs du Monde, et Christine Puech, styliste, peaufinent la décoration avec un maximum de choses réalisées sur place. Elles choisissent les teintes qui définissent la personnalité et l’ambiance de chaque espace, dans une gamme de peintures aux couleurs subtiles. Pour l’ameublement, elles font appel à un show-room du Caire, Le Loft, qui propose meubles anciens et contemporains, luminaires, tapis, objets, et utilise le savoir-faire des artisans égyptiens. Bibliothèque, canapés surdimensionnés pour l’extérieur, banquettes, coussins recouverts de textiles traditionnels trouvés au Caire sont réalisés surmesure pour le salon. Sur mesure aussi les couvre-lits en lin de La Maison Fassier, conçus à partir de linge ancien, tandis que, sur la terrasse de la suite, les banquettes s’habillent des jolies rayures de Robert le Héros. Des vélums tendus sur le pont supérieur, d’autres canapés, un lit indien, des tables… créent un univers intime où le voyageur pourra à tout moment s’isoler pour lire ou méditer devant la beauté du Nil et de ses rives. Le décor est en place, la croisière peut commencer ! Un guide nous escorte jusqu’à l’embarcadère où s’amarre La Flâneuse, aussi émouvante qu’une gravure ancienne. De part et d’autre d’un corridor, nous découvrons nos cabines, si spacieuses que l’on parle plutôt de chambres. Chacune d’entre elles a sa couleur et porte le nom d’une oasis : Ferane, Faraffrah, Kharga et Baharieh, aux deux lits simples ; Dakhela, Fayoum, aux lits doubles et Siwa, la suite avec terrasse et lit king size. Sur le pont supérieur, les tables sont dressées pour un déjeuner égyptien préparé par le chef, Taieb. Et tandis que le raïs hisse majestueusement les voiles, nous glissons déjà en silence vers l’aventure…

Catherine De Chabaneix Photos : Marie-Pierre Morel

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