Une fête, un défilé, un concours international, un coup de pouce. Le Fashion Weekend, septième édition, c’est tout cela à la fois. Le mercredi 20 octobre prochain, Tour et Taxis, à Bruxelles, aura un air très mode.

Ils sont venus des quatre coins de l’horizon – de Thaïlande, de Suède, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Grande-Bre-tagne, de la République tchèque, de France ou de Belgique. Ils sont 11 candidats à faire défiler leur collection lors de notre Fashion Weekend, organisé par Le Vif Weekend et Knack Weekend. Onze jeunes créateurs fraîchement diplômés, repérés et choisis lors du défilé de fin d’année de quatre écoles de mode internationale – La Cambre mode(s) à Bruxelles, l’Académie royale des beaux-arts à Anvers, Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, l’ArtEZ Hogeshool voor de Kunsten à Arnhem. Et pour ses 10 ans, l’Institut français de la Mode, à Paris, présentera les accessoires de ses étudiants.

À la clé de ce Fashion Weekend 7e édition, un premier prix de 10 000 euros et l’adoubement d’un jury de pros. Que le meilleur gagne. Gagnez votre entrée au Fashion Weekend

5 X 2 places sont réservées pour nos lecteurs. Pour les remporter, rendez-vous sur www.levifweekend.be, à partir du 1er octobre prochain.

Sélectionnés à Londres.Martina Spetlova 37 ans, Tchèque.

Une collection Femme : Legoland.

Des inspirations : l’homme en fer du Magicien d’Oz et le jeu de construction Lego. Tout comme les petites briques forment un ensemble, les patrons de la styliste sont un patchwork de couches asymétriques zippées entre elles par des fermetures colorées.  » Ce sont des créations do-it-yourself : la personne qui porte le vêtement peut le customiser au gré de ses envies en assemblant différentes parties grâce aux fermetures Éclair. J’ai expérimenté diverses matières, du polyester à la soie, en passant par le mohair. Le résultat ? Un jeu de contrastes entre couleurs et textures.  »

Matthew Harding 25 ans, Britannique.

Une collection Femme : Kinetic warrior.

Des inspirations : les sculptures cinétiques du Russo-Américain Naum Gabos et les Wonder Women des seventies comme l’Américaine Lynda Carter.  » Je me focalise sur la force féminine. Des femmes comme Carter sont sûres d’elles, mais pas moins féminines pour autant.  » Pour sa collection de fin d’études, le styliste a notamment accroché du jersey à du métal ondoyant.  » De cette manière, le tissu se meut avec le corps : il passe de la raideur au drapé. Les silhouettes sont celles de princesses de guerre, fortes mais pas agressives, délicates mais pas fragiles.  »

Sélectionnées à Bruxelles.Margaux Bolle 22 ans, Belge.

Une collection Femme : Unveiled identity.

Une inspiration : l’identité.  » Un fil conducteur basé sur l’identification de la personne – à travers les radiographies, la peau, les empreintes, les transparences – et sur l’identification du vêtement, grâce aux codes, étiquettes et composition textile. S’est ensuite imposée la possibilité d’échapper à cette fameuse identité, de la cacher, de la reproduire, voire de la rendre carrément inexistanteà  » Tout cela via un jeu de camouflage, de dégradés, d’imprimés graphiques, de cuir plissé et de miroirs qui surlignent le corps.

Alexandra Jacmin 24 ans, Belge.

Une collection Femme : Evolution in progress.

Une inspiration : l’évolution des éléments naturels comme la roche, le bois, les minéraux.  » Ils sont l’aboutissement d’un long processus, avec de multiples étapes, et ces éléments ont laissé des traces. J’ai tenté de réinterpréter ces processus dans mes vêtements.  » Par la transformation de la matière (tissage, boutis, mosaïque), la fusion de deux vêtements et le mélange/union des couleurs.  » Je me suis également concentrée sur la posture que le vêtement pouvait imprimer à la silhouette et au corps – carrure marquée, épaules larges, parfois arrondies creuses, pour une apparence de femme déterminée.  »

Léa Peckre 26 ans, Française.

Une collection Femme : Cemeteries are fields of flowers.

Une inspiration : les cimetières.  » Des lieux inspirants, ni macabres ni gore, avec leur atmosphère, leur chaos et leur côté désuet parfois, qui semblent perdus au milieu des mégalopoles, avec leurs monuments aux couleurs automnales, leur végétation rampante et leur clair-obscur.  » D’où un travail sur les matières  » lourdes  » qui absorbent la lumière, opposées à de la mousseline ; des gammes de vert, de gris, de brun et de marron ; des sequins en bois brodés sur les tissus plus rigides afin de  » modeler  » les volumes. Avec toujours l’obsession de la lumière, hommage au Caravage.

Sélectionnés à Anvers. – Johan Åkesson 26 ans, Suédois.

Une collection Homme : To her.

Une inspiration : Essays In Love/Petite philosophie de l’amour, le roman du Suisse Alain de Botton. Le monde repose sur des piliers fragiles. Seul l’amour peut le sauver, mais lui aussi connaît des limites.  » Tout ce qui nous entoure est flou. C’est pourquoi j’ai réalisé des patrons  » qui glissent  » du blanc au noir, dans des matières naturelles et éphémères comme la laine et le cuir. Les mannequins ressemblent à des Touareg : des nomades pour qui le domicile est temporaire. Ils portent des sacs à dos garnis de plantes, symbole de tout ce qui vit et meurt.  »

Marie Cramer 28 ans, Allemande.

Une collection Femme : Like a painting.

Une inspiration : le décor du plafond de l’Opéra Garnier, à Paris, créé par le Russe Marc Chagall. Le style de l’£uvre balance entre le surréalisme et l’expressionisme, un mélange artistique qui apparaît dans la collection haute en couleur de la jeune styliste.  » J’ai peint et brodé toutes les matières à la main. Les formes rebondies rappellent la coupole de l’Opéra. La coupe évoque, elle, le Sarafan, un costume folklorique russe, tandis que les coiffes renvoient à la Russie en évoquant la tradition des £ufs peints à la main que l’on offre en cadeau.  »

Nathalie Fordeyn 23 ans, Belge / Thaïlandaise.

Une collection Femme : A drummer in a tree.

Une inspiration : le peintre surréaliste américain Joe Sorren.  » Un monde soi-disant surnaturel n’est-il pas aussi réel que la réalité ? Pour mon projet de fin d’études, j’ai créé un univers parallèle peuplé de personnages aux têtes étranges.  » Les habitants de ce monde aiment danser et chanter en ch£ur, et chérissent la nature par-dessus tout. Ils portent des vêtements en soie et en laine crochetée à la main, dans une palette brun-vert émaillée de touches rouges et lavande.

Sélectionnés à Arnhem.Franciscus Van Der Meer 28 ans, Néerlandais.

Une collection Femme : Passant, souviens-toi.

Une inspiration : Le Journal d’Anne Frank.  » La mode est souvent associée au rush et au progrès, mais je préfère regarder en arrière. À la base de mes collections, il y a toujours une incompréhension que je cherche à élucider. Ici, il s’agit du souvenir de l’Holocauste.  » Franciscus Van Der Meer manipule beaucoup de noir, coupe les manteaux en deux et utilise des bandes en cuir comme des ceintures de bondage.  » J’ai fait le pari osé de jeter une lumière nouvelle sur une des parties les plus sombres de l’Histoire, pour essayer de comprendre le passé et faire face au présent.  »

Oda Pausma 25 ans, Néerlandaise.

Une collection Femme : Hobohemian heaven.

Une inspiration : l’hôtel Chelsea, à New York.  » Cet hôtel symbolise deux mondes réunis sous un même toit : la poésie et la rébellion. De nombreux artistes y ont cohabité. Le chanteur Bob Dylan et le poète Allen Ginsberg, par exemple. Un tel contraste dans l’expression, et en même temps une telle fusion, tout cela m’intrigue.  » Les créations de la styliste fonctionnent également comme un jeu d’ensembles : courtes à l’arrière et longues à l’avant, des combinaisons de noir et blanc, de soie souple et de cuir raide.

Pauline Van Dongen 23 ans, Néerlandaise.

Une collection Femme : Morphogenesis.

Une inspiration : l’artiste britannique Antony Gormley. Tout comme le sculpteur, la styliste est fascinée par la manière dont l’homme interagit avec son environnement. Elle recherche le vide entre le corps et le vêtement.  » Au travers de matières extraordinaires, j’essaie de répondre à la question : le corps est-il le contenu et les habits l’enveloppe, ou est-ce le contraire ? J’ai travaillé directement sur le mannequin, avec des fils de métal, du crin (un fil de Nylon), et du buntal (un tissu en fibres d’ananas et lin). Comme un sculpteur, je crée des formes à la fois élastiques et résistantes.  »

Par Ellen Bode, Elke Lahousse et Anne-Françoise Moyson

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