L’humoriste belge s’est désormais fait une place au soleil à Paris. Radio, scène, écriture… Cet été, la pause s’impose.

Le rendez-vous est fixé à la place du Châtelain, à deux pas de son chez lui bruxellois. Pour une fois, il ne rentrera que lundi dans la Ville lumière, il a obtenu un sursis de quelques heures pour voir jouer les Diables, l’ambiance locale en sus… Le 4-0 en huitième de finale, qui fera vibrer le pays ce soir-là, lui donnera raison. Lunettes de soleil sur le front, attablé au Red Monkey, il commande une bière, pour peu on le croirait déjà en congé.  » J’adore Paris car tout va très vite, mais je ne l’aime pas pour les mêmes raisons, avoue-t-il. En Belgique, c’est moins dense, plus calme aussi. Quand je me pose dans le Thalys pour rentrer, je souffle.  » Avant de repartir de plus belle…

Votre été s’annonce chargé ?

En juillet, je fais les festivals d’Avignon et de Montréal… Mais ensuite, je vais prendre un peu de temps pour moi et en profiter pour maturer certaines choses. Toute l’année, j’écris des chroniques en collant à l’actu, je n’ai pas de répit. En août, je vais me poser pour relire mes notes, trier les projets : actuellement, j’ai une idée de pièce de théâtre, plusieurs scénarios de film, des sketchs… Et puis, à la rentrée, je reprendrai mon spectacle en France et en Belgique (*). Sans parler de la RTBF et de l’émission sur France Inter, Si tu écoutes, j’annule tout, qui se poursuit. Avec la présidentielle qui s’annonce, l’équipe est chaud boulette !

Vous n’allez tout de même pas bosser tout le temps ?

Je suis incapable de passer un jour sans faire quelque chose de constructif intellectuellement. Je pense que pour les gens qui exercent un métier artistique, le farniente inspire la peur du vide. Je compte donc aussi rattraper le déficit culturel accumulé. Côté ciné, ce sera des comédies italiennes. Et pour lire, je commencerai par Les promesses de l’aube de Romain Gary.

Où irez-vous ?

Je décide toujours en dernière minute, ça fait partie du métier. Je dis souvent à mes amis,  » on ne sait jamais, si Drucker m’appelle pour le remplacer…  » Ça les fait rire car en dix ans, ce n’est pas encore arrivé. Je crois que je partirai un peu en Italie – j’aime ce pays – mais je resterai aussi à Paris. Quand j’étais étudiant au cours Florent, on traînait toute la journée ou presque dans Saint-Germain-des-Prés pour se nourrir culturellement. J’habite toujours ce quartier mais aujourd’hui, je passe mon temps à courir d’un endroit à l’autre. J’aimerais retrouver l’allégresse de ces belles années. Aller voir des vieux films sur bobines, me poser à 16 heures en terrasse…

Une destination idéale ?

L’essentiel pour moi, c’est le soleil. Si j’avais la capacité d’être humoriste en Grèce ou en Italie, je signerais des deux mains. Sinon, je rêve du Japon et de la Corée car ce sont des pays qui ne nous attendent pas vraiment, il n’y a pas cette chasse aux touristes à tous prix, je déteste ça. Je suis parti quatre jours au Congo-Brazzaville avec France Inter, on se baladait sur le marché et personne ne s’intéressait à nous. J’avais l’impression d’être dans un lieu qui n’a pas besoin de nous pour exister. C’est ça le vrai dépaysement.

(*) Dates sur www.alexvizorek.com

FANNY BOUVRY

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