Boris Vervoordt vit encore à l’endroit qui l’a vu grandir, en plein centre d’Anvers, dans un ancien bâtiment réhabilité avec le souci de marier harmonieusement passé et présent.

« Je voyage énormément. Je passe la moitié de mon temps à l’étranger. C’est pourquoi j’aime tant me retrouver chez moi, à Anvers. L’ancien bâtiment que j’habite m’apporte un sentiment de réconfort. Je crois qu’un tel lieu est la clé du bonheur « , affirme Boris Vervoordt en faisant ses bagages en vue de son prochain déplacement pour affaires. Le fils du célèbre antiquaire belge Axel Vervoordt dirige la galerie Kanaal, dans l’ancienne malterie de Wijnegem, où sa famille expose ses collections. On y trouve aussi de l’art contemporain, un musée et des ateliers artisanaux. Mais le galeriste s’est également impliqué dans les expos organisées par la maison Vervoordt à Venise, dans le Palazzo Fortuny, qui a quasiment l’âge de l’immeuble anversois où vit Boris…

Ce dernier nourrit une fascination pour les vieilles bâtisses, avec leurs hauts plafonds, leurs poutres originelles et leurs proportions parfaites. Mais s’il a choisi de s’installer ici, au Vlaaikensgang, cette ruelle isolée de l’agitation citadine et pourtant à deux pas de la cathédrale, c’est d’abord parce que c’est dans ce quartier très intime qu’il a grandi, son père y ayant ouvert une boutique d’antiquités à la fin des années 60. Le paternel avait alors sauvé de la démolition cette rue étroite et restauré les maisons du XVIe siècle qui la bordaient en conservant leur patine séculaire.

Boris vit à l’arrière de la venelle, dans un grand bâtiment entièrement réaménagé.  » La structure de base et le rez-de-chaussée datent de 1557, l’âge d’or d’Anvers, note le propriétaire. L’édifice a ensuite été converti en entrepôt, adossé à une usine de torréfaction, ce qui explique la taille imposante des âtres. Quand nous sommes arrivés, une odeur de café flottait encore dans l’immeuble.  »

L’appartement est organisé sur plusieurs niveaux avec une salle à manger rouge, au premier étage, et un salon blanc, au second.  » On a conçu ces pièces principales à la manière d’un loft. Une partie du plafond a été enlevée pour augmenter la hauteur du volume et donner plus de luminosité « , décrit l’habitant. Un loft avant la lettre, car à l’époque où les planchers ont été percés, ce genre de logements peu cloisonnés était rare. Le feu ouvert est le coeur vivant de ces deux parties du séjour. Dans la salle à manger, se dresse un manteau de cheminée en marbre noir de Belgique, réalisé au XVIIe siècle suivant les plans du célèbre peintre baroque Jacob Jordaens. Les murs enduits de chaux rouge rappellent la teinte des façades anversoises de jadis. L’association entre les poutres, les planchers anciens, les meubles antiques et des pièces de design vintage est également intéressante car elle apporte une touche de modernité tout en permettant le dialogue entre les époques.

Sous le toit, se trouve un pavillon en bois, qui fait office de chambre à coucher.  » Un chalet au beau milieu de la ville, sourit Boris. Le bois est une matière très chaleureuse, à l’acoustique parfaite. Nous avons utilisé de vieilles planches de récup’. La terrasse, sur le toit également, a été conçue par le paysagiste Erik Dhont. Les matériaux bruts et les pierres donnent un petit côté wabi à cet ermitage.  » D’après ce concept esthétique japonais, la beauté réside dans l’imperfection, les matériaux bruts et naturels. Ce principe a été appliqué ici jusque dans les moindres détails. C’est aussi le secret de chaque création de la maison Vervoordt.

PAR PIET SWIMBERGHE / PHOTOS : JAN VERLINDE

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