Allergiques au matin, réveillez-vous ! Au lever du jour, les heures ne sont pas simplement plus calmes ou plus productives. Elles sont aussi beaucoup plus belles. Et si vous profitiez du temps béni des vacances pour découvrir ce vrai bonheur ? Allez, debout tout le monde !

Max Gallo a un point commun avec Brad Pitt et il ne le saitmême pas. Chaque matin, avant l’aube, alors que vous et moi profitons pour quelques heures encore du délicieux moelleux de la couette, l’auteur de César Imperator et le héros de Troy sont au combat. Plume affûtée pour le premier, installé à sa table de travail dès 4 heures. Pectoraux insolents pour le second, en route pour sa salle de fitness à peine une heure plus tard. Autant dire qu’au moment où nous atteignons, l’£il hagard et le pas incertain, la providentielle machine à expresso, eux en sont quasiment au déjeuner…

Malgré l’admiration de Nicolas Sarkozy pour  » la France qui se lève tôt  » et une ascendance glorieuse – Aristote, Thomas Edison, Benjamin Franklin, Greta Garbo ou encore le sculpteur César, qui aimait savourer son petit crème et sa tartine tiède aux aurores à la brasserie la Rotonde, à Paris – les accros du réveille-matin ne jouissent pas d’une réputation très flatteuse : on les juge trop bosseurs, trop solitaires, trop tristesface à la branchouille confrérie des noctambules. Un peu énervants aussi, avec leur manie de dominer le monde quand celui-ci ne demande qu’à dormir. Dans Couche-tard et lève-tôt, le chanteur Bénabar s’amuse à croquer les travers de ces deux familles qui se croisent sans se voir dans le premier métro.  » Au galop, le lève-tôt fonce au bureau l’£il sur le chrono/A l’assaut de la semaine et des matins jumeaux rien rien de nouveau/Et pour mettre du vin dans son eau il attend ses jours de repos/Le moral à zéro « , écrit le porte-drapeau de la nouvelle chanson française.

Ringard et sinistre, le lève-tôt ? Question de culture. Aux Etats-Unis, où salles de gym et autoroutes se congestionnent souvent dès 5 heures, les  » early risers  » n’éveillent au contraire que du respect :  » Plus on est haut placé, plus on arrive tôt. Entre 7 heures et 9 h 30, on communique plus facilement avec ses confrères et avec ses clients, témoigne Laurent Gaudry, directeur chez Merrill Lynch et debout chaque matin à 5 h 20. Les gens sont libres d’arriver au bureau à l’heure qu’ils souhaitent. Mais ceux qui arrivent tard sont très mal vus…  » Et ceux qui partent en fin d’après-midi filent se détendre au pub avant de dîner tranquillement en famille.

Question de nature, aussi. Pour le Pr français Joël Paquereau (il est le président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance), l’affaire est avant tout génétique.  » Certains sont du matin, d’autres du soir. Rien neprouve que notre cerveau fonctionne de manière plus efficace à l’aube. Ce qui compte, c’est le temps de repos que nous lui avons accordé. Mais il est vrai que l’environnement très calme du petit matin favorise la concentration. « 

Alors, prêt pour le grand saut (du lit) ? Afin d’éviter les risques de somnolence, de stress et d’irritabilité liés à un changement de rythme trop brutal, les spécialistes recommandent d’allonger ses matinées progressivement, sans rogner sur son temps de sommeil, mais sans mener une vie de moine pour autant. L’idéal : s’imposer un réveil à heure fixe (5 heures par exemple), mais un coucher plus souple. Les plus récalcitrants troqueront leur traditionnel radio-réveil pour des joujoux tout droits sortis de la panoplie de James Bond, comme le  » réveil-bombe « , du fabricant Banpresto, qui demande chaque matin au dormeur de déconnecter un fil pour éviter une sonnerie explosive. (Reste à l’identifier : est-ce le rouge ? le jaune ? le bleu ? Tic, tic, tic…) Autre merveille high-tech nipponne, le Life Clock, de Takara Tomy, qui propose de choisir entre trois personnages façon Tamagotchi – un salarié, un rockeur et une écolière. Au fil des jours, un scénario se développe, oscillant entre la success story hollywoodienne et le film d’horreur. Planquez la tête sous l’oreiller et votre héros connaîtra vite la déchéance. Un bon test pour mesurer sa motivation et ses nerfs. Si, au bout de quinze jours, le Life Clock trône toujours sans une bosse sur votre table de nuit, alors vous aurez amplement mérité votre diplôme de  » lève-tôt « … et une monumentale grasse matinée.

Géraldine Catalano

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