Le style jet-set

L’esprit : baroque clinquant mais désinvolte, à la manière des Jay-Z, P Diddy et autres rappeurs US qui s’affichent en casquettes à logos XXL, bagouses à tous les doigts et superposition de chaînes en or. On n’hésite pas à en faire trop : c’est de l’accumulation que naît le décalage et l’ironie indispensables au style show off.

Les matières : du Nylon ultracoloré, du vinyle, du croco brillant, des cuirs et toiles métallisés, tant pour les chaussures que pour les sacs. Les créateurs n’hésitent pas non plus à appliquer une surabondance de cristaux Swarovski ou des strass sur les must-haves du printemps.

Les formes : exubérants, les talons défient les lois de la gravité tandis que les sacs jouent aussi la carte de l’excentricité, tant par la taille – les modèles phares : l’aumônière ou la maxi-besace, pas de demi-mesure ! – que par l’association de motifs et logos surdimensionnés.

Les couleurs : obligatoirement flashy, que l’on mise sur le monochrome, comme Longchamp, qui décline son modèle Rival en vernis prune, orange ou bleu électrique, ou sur les associations osées : chez Louis Vuitton, Marc Jacobs pare l’emblématique toile Monogram de rouge vermillon, rose bubble gum, jaune soleil et vert céladon… simultanément. Le fluo, déjà adopté par petites touches par certains stylistes l’hiver dernier, fait lui aussi une percée remarquée cette saison. Sans oublier l’or et l’argent, qui ne se laissent pas détrôner. Pour preuve : les sandales sexy de Givenchy ou Sergio Rossi.

Le style roots

L’esprit : néo-bobo, inspiré des  » biotiful  » people façon Leonardo DiCaprio ou Stella McCartney. Ecolo, discret et naturel, mais pas baba cool soixante-huitard pour autant. Le style roots mise sur les matières nobles et les lignes au design épuré.

Les matières : du cuir huilé, de l’osier tressé, de la toile de jute, des semelles de corde ou de bois, comme le propose Giorgio Armani, dans sa ligne phare comme dans sa collection Emporio. Pour les détails ou les bijoux, de la corne, des coraux, du raphia, du bois – vu chez Sonia Rykiel, Mer du Nord – et même un peu de nacre, comme le propose Roberto Cavalli.

Les formes : si les spartiates et tropéziennes ultraplates s’imposent, les talons ne sont pas en reste, pourvu qu’ils soient très hauts. Avec la tendance hippy chic, les sabots font eux aussi un come-back remarqué. Côté it-bags  » roots  » de la saison, on pointe l’indispensable grand cabas souple. On peut même oser la nouvelle version du panier en osier, avec poignées en cuir, proposée par Salvatore Ferragamo.

Les couleurs : ficelle, mastic, beige, terre ou blanc immaculé pour les accessoires en toile. Cognac, fauve ou naturel pour le cuir. Des tons classiques et intemporels, mais qui ne passent pas inaperçus pour autant : tout l’art consiste à les associer pour former un camaïeu  » nature  » du dernier chic.

Delphine Kindermans