Une expo phare. Quelque 600 bijoux, comme une nuée d’étoiles dans la longue nuit de l’hiver nordique : le musée du design d’Helsinki est l’écrin d’une exposition précieuse, la première du genre, sur l’histoire de la joaillerie finlandaise. Il a fallu un an de recherches et beaucoup de bonnes volontés, notamment de collectionneurs privés, pour mener à bien ce brillant projet qui a rassemblé dernièrement les spécialistes du monde entier.

Artistes éclairés. C’est l’une de ces belles surprises auxquelles on ne s’attend pas. Une enfilade de pièces qui, en toute modestie, suit l’histoire du bijou en Europe, de façon feutrée et personnelle. Comme un écho lointain, assourdi par la neige. Du fond de leurs lointaines contrées, les orfèvres-joailliers finlandais ont tout vu, tout expérimenté, en bonne partie grâce à leurs occupations multiples. Avec les Suédois et Gustave III, francophile reconnu, Versailles rayonne jusqu’à Helsinki. Malgré les suites de la Révolution française, les petites mains travaillent, longtemps encore, le style gustavien : la version nordique du style Louis XVI. L’annexion russe provoque la migration des artisans, réputés pour leur savoir-faire, vers l’éblouissante Saint-Pétersbourg où Fabergé se taille un empire somptueux. Même l’Art nouveau, plutôt discret en Scandinavie et appelé style romantique national, parvient à éclore sur les rives de la Baltique avec les camées diaphanes d’Eva Gyldén.

Glamour viking. On imagine illico – ou presque – les bracelets d’Otto Roland Mellin (1834 – 1904) aux bras d’Angelina Jolie. Le premier Finlandais honoré alors d’une boutique a la grande idée de mêler l’admiration de ses contemporains pour l’Antiquité à leur héritage viking. Imparable : les déesses modernes ne résistent pas à ce style nordique ancien, variante du style archéologique qui refait surface en cette fin de xixe siècle en Europe. Des bijoux éternels, faits pour traverser le temps et l’espace en beauté. Comme les trop rares pièces de joaillerie signées Tapio Wirkkala et un peu à l’image de ce collier de Björn Weckström, sans doute le créateur finlandais le plus connu de ces dernières décennies. Son tour de cou Vallées de planétoïdes en pavés d’argent givrés, dessiné pour Lapponia et porté par la Princesse Leia dans La Guerre des étoiles, est lui carrément entré dans l’histoire grâce à la quatrième dimension !

Carnet d’adresses en page 101.

Muriel Françoise

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