en plein coeur de saint-germain-des-prés à paris, katy barker, l’agent artistique des photographes de mode nathaniel goldberg et terry richardson, s’est offert un superbe pied-à-terre décoré par l’architecte d’intérieur français laurent buttazzoni. poussez la porte de cet appartement au style voluptueusement maîtrisé.

Katy Barker est une jeune femme très occupée. Agent artistique, elle gère, parmi beaucoup d’autres, la carrière de photographes de renommée internationale tels qu’Andres Serrano, Nathaniel Goldberg et Terry Richardson. Dans le cadre de sa vie professionnelle, elle voyage énormément et séjourne souvent à Paris. Pour ne plus devoir installer ses quartiers généraux dans une chambre d’hôtel et dépenser ainsi une petite fortune, elle a décidé de s’offrir un élégant pied-à-terre dans le très agréable et très prisé quartier de Saint-Germain-des-Prés. Pourtant, elle n’a pas eu le coup de foudre au premier regard. Loin s’en faut.  » Quand j’ai découvert cet endroit, je l’ai trouvé affreux, déclare-t-elle. Il s’agissait d’un simple bureau avec une enfilade de pièces minuscules, des plafonds en polystyrène et des luminaires bons à mettre à la poubelle…  »

Ce lieu ingrat présentait pourtant de sérieux avantages. D’abord, il se trouvait dans une cour intérieure, synonyme de calme et de sérénité. Ensuite, puisqu’il n’y avait aucun élément architectural à conserver, il offrait l’occasion idéale de créer un appartement neuf à partir de rien. A la façon d’une toile vierge. Katy Barker avait cependant deux exigences pour sa demeure parisienne : pas de côté bourgeois et surtout pas d’atmosphère familiale.  » Ce que je voulais, c’était une ambiance sensuelle « , précise la jeune femme. Pour arriver à ce résultat, elle engage Laurent Buttazzoni, un décorateur talentueux et très en vogue en France. A l’actif de cet homme de 39 ans, une collaboration de huit ans avec la diva du design Andrée Putman avant de se faire un nom dans la création de showrooms et de corners pour, entre autres, John Galliano… Il a également conçu un appartement pour Donald Schneider, le directeur artistique de  » Vogue  » France, un showroom pour Yoji Yamamoto et trois magasins pour la reine des boutiques d’avant-garde Maria Luisa. Et il vient enfin de terminer un nouveau restaurant près du Trocadéro.

Katy Barker se rappelle avec émotion sa rencontre avec Laurent Buttazzoni.  » C’était un vrai moment de grâce, confie-t-elle. Une réelle complicité s’est rapidement installée entre nous. Laurent Buttazzoni n’a pas un ego surdimensionné et en plus il accepte volontiers les idées des autres. Nous étions d’accord sur presque tout.  » La jeune femme craque immédiatement pour la nature classique et élégante, la fluidité et l’aisance du style du décorateur. Quant à Laurent Buttazzoni, il parle plus volontiers de son travail en termes d’architecture que de décoration :  » Pour ce pied-à-terre, mon intervention s’est surtout concentrée sur les proportions.  »

L’appartement, situé au rez-de-chaussée, présentait un certain nombre de défis. Pour remédier au manque de lumière, Laurent Buttazzoni a gardé les murs blancs et posé un sol de pierre blanche. Deuxième difficulté : gérer un espace problématique.  » J’ai décidé d’accentuer la longueur et l’étroitesse du couloir, note l’architecte-décorateur. C’était la meilleure solution.  » Il crée donc un corridor au plafond très bas qui court d’un bout à l’autre de l’appartement. Ainsi, lorsque l’on pénètre dans une pièce, elle paraît beaucoup plus grande qu’elle ne l’est en réalité. Par endroits, les murs sont incurvés : une astuce permettant d’éviter des obstacles et de contourner des piliers impossibles à abattre. En plus, les courbes ajoutent de la douceur à l’espace.  » Après tout, remarque Laurent Buttazzoni, c’est l’appartement d’une femme.  »

Parmi les éléments préférés de Katy Barker, il faut citer les murs courbes, les étagères flottantes et la porte coulissante en verre derrière laquelle se trouve la salle de bains principale. Le soir, l’écran de verre devient un élément décoratif et agit comme un grand tableau lumineux. Le choix des meubles, des accessoires et des tissus résulte principalement d’une décision. Parmi les touches personnelles, on remarque aussi quelques icônes religieuses. Eléments d’un décor plus théâtral, trois lances Massaï dans le séjour, des tabourets recouverts de peaux d’animaux dans la chambre et des figurines africaines et indiennes apportent une touche exotique. Katy Barker les a rapportés de Zambie et admet volontiers qu’elle a un goût prononcé pour les objets ethniques à partir du moment où ils sont authentiques. Elle passe tous ses étés à Lamu, une île au large du Kenya où elle vient d’acheter un terrain. Les plans d’une maison qui mélangera le minimalisme avec le style Swahili sont déjà prêts. Et, bien sûr, on devine facilement qui elle a élu comme architecte-décorateur.  » Quand j’ai annoncé à Laurent Buttazzoni que je voulais qu’il s’implique dans cette aventure, il était ravi, conclut-elle. Il m’a dit qu’il avait toujours rêvé de mener à bien un projet comme celui-là.  »

Ian Phillips

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