Le film culte a 30 ans et s’offre pour l’occasion un remake sur grand écran. Une version Canada Dry du classique d’Alan Parker qui, s’il a pris quelques rides, reste indétrônable. Petit jeu des sept différences.

1. Le pitch. Avant, les aventures de ces lycéens new-yorkais n’étaient finalement qu’un prétexte pour évoquer de vraies questions de société : la violence familiale, l’avortement, les inégalités sociales, l’homosexualitéà Aujourd’hui, tout est lissé, édulcoré, trop beau pour être vrai. Oublié le poids de l’hérédité : il suffit de décrocher son ticket d’entrée pour la PA (pour performing art) school pour que le passé soit gommé aussitôt.

2. Le look. Avant, chaque plan était une leçon de mode. On se souvient avec nostalgie des shorts incroyables de Leroy, des vestes en jeans cloutées de Raoul, les sweats coupés aux ciseaux de Coco. Aujourd’hui, le vestiaire reste très preppy, même lorsqu’on vient du Bronx. On dirait que ces futurs artistes ne se  » lâchent  » que lors de la soirée costumée d’Halloween.

3. Le buzz. Avant, pour se faire connaître, il fallait descendre dans la rue, s’exposer dans des clubs minables, compter sur son père taximan pour passer sa démo – sur cassette bien sûr – en boucle. Aujourd’hui, à PA comme ailleurs, c’est YouTube qui fait la loi.

4. La niaque. Avant, Raoul, Coco, Bruno, Lisa et Leroy voulaient réussir à tout prix, quitte à sacrifier pour cela une amitié de quatre ans ou un amour naissant. Ça bossait sans relâche et à tous les étages. Aujourd’hui, c’est la culture des copains d’abord qui prime. Le modèle à suivre, c’est Marco : son but dans la vie c’est  » d’être heureux « . Pour lui moins il en fait et mieux ça marcheà

5. Les profs. Avant, on adorait quand Shorofsky s’en prenait – pour son bien – à celui qu’il appelait Monsieur Martelli. Parce qu’on savait qu’au fond ces deux-là s’appréciaient et se respectaient. Aujourd’hui, quand on entend la prof de chant – qui a cessé sa carrière avant de l’avoir commencée – asséner à ses élèves  » qu’ils ne comprennent pas ce qu’ils chantent et qu’elle ne ressent aucune émotion « , on a l’impression de revoir Raphaëlle Ricci dans une rediff de la Star Academy.

6. Les élèves. Avant, en gros, ils voulaient être célèbres, devenir acteurs, danseurs ou compositeurs. Leur futur, c’était Broadway. Aujourd’hui, ils rêvent d’être riches et pour cela célèbres, donc rappeurs ou stars de ciné. Réalisateurs à la rigueur, comme Neil, le fils d’un patron de  » deli « , qui se promène partout avec sa caméra de poche. Le seul personnage vraiment original de ce remake, hélas sous-exploité.

7. La fin. Avant, on ne voulait pas que ça s’arrête. Le film aux deux oscars d’Alan Parker s’est prolongé en télévision pendant 136 épisodes. Aujourd’hui, on ne voit pas ce qu’une suite de ce Fame bis courant désespérément derrière les clichés d’High School Musical pourrait bien apporter.

Par Isabelle Willot

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content