Weekend s’est infiltré chez cinq personnalités à la page. Objectif ? Vous faire découvrir leur endroit favori pour s’adonner aux plaisirs de la lecture. Réponses en images… En prélude à notre grande expo de photos qui se tiendra au Salon Cocoon, à Bruxelles, du 15 au 23 novembre.

Christophe Coppens, styliste. Dans un coin de son atelier.

De retour de New York, où il vient d’ouvrir une enseigne à son nom, et avant Amsterdam, où il présente ce mois de novembre sa nouvelle exposition, No reference, Christophe Coppens se souvient :  » Quand j’étais enfant, je dépensais déjà tout mon argent pour acheter des livres. Un jour, je ne ferai que ça, lire et rien d’autre.  » En attendant, quelque part dans un recoin de son atelier, le styliste dandy se fond dans les contours voluptueux d’un fauteuil club recouvert de tissu, parfaitement assorti à son look du jour. Entouré d’une (micro) partie de sa bibliothèque idéale, il songe, avec une certaine gravité, à ces artistes majeurs qui l’ont inspiré, comme le poète et peintre William Blake ou l’illustrateur anglais de l’entre-deux-guerres, Bawden Edward, dont il possède plusieurs ouvrages.

Bouli Lanners, comédien et réalisateur. Dans sa cuisine.

« Cela fait onze ans que je n’ai plus la télé, ça laisse pas mal de temps pour la lecture, confie Bouli Lanners qui s’apprête à jouer dans le premier film de Yasmina Reza. Avec Elise, ma femme, qui est metteur en scène de théâtre, on se refile les bouquins qu’on a aimés. On lit à deux.  » Ce passionné d’histoire militaire et de Néolithique siège dans la cui-sine de son appartement bruxellois. L’acteur et réalisateur se plonge avec le même appétit dans la tambouille que dans un roman noir, l’un de ses genres favoris. Assis sur un tabouret, il alterne ce jour-là la relecture du script du prochain film de Samuel Benchetrit, dans lequel il tiendra l’un des rôles principaux et son livre coup de c£ur du moment, Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain.

Charlotte et David – Soldout, compositeurs et interprètes. Dans leur salon.

Sous la table basse du salon, il faut d’abord retirer la dizaine de paires de chaussures que Charlotte a soigneusement entassée, évacuer la tonne de journaux en voie d’archivage, pour mettre enfin la main sur la perle égarée le matin même.  » Doomsday book, s’enthousiasme Charlotte, douce moitié du groupe électro-rock Soldout. C’est un livre de SF génial de Connie Willis que m’a conseillé de lire le bassiste de Ghinzu. Je ne le lâche plus. »  » Moi, j’ai le fantasme du lecteur mais j’ai un blocage par rapport à la lecture, confesse un peu gêné, David. La musique, c’est vraiment ma bulle. Mais j’adore voir les gens bouquiner ! J’aime le côté apaisant que cela procure à Charlotte.  »

Frédéric Nicolay, concepteur d’espaces. Dans son Togo.

Le lieu ? Un loft, un vrai, comme on en voit dans les livres déco, avec son alignement de grandes fenêtres qui surplombent les toits de la capitale. Cette ancienne fabrique transformée en logement, sans chichis est à l’image de Frédéric Nicolay, concepteur de restaurants et de stamp cafés tendance (Chez Marie, le Belga, Welcome to Youssef…).  » Avant je vivais surtout la nuit, je me fuyais dans les sorties et le boulot. Je me suis calmé. Aujourd’hui, je travaille surtout chez moi, ici, à Bruxelles, et quand je me donne le temps de bouquiner, c’est toujours là, dit-il en désignant son canapé Togo couleur chocolat, un classique du confort édité par Ligne Roset. Un bonheur pour la sieste.  » Un ouvrage sur les habitations-cabanes, un autre sur les maisons d’été finlandaises, un troisième sur les £uvres de Donald Judd, trouvés au hasard de ses pérégrinations chez Peinture fraîche ou Filigranes, trônent en bonne place dans sa bibliothèque.

Nicolas Bovesse, designer. Dans son jardin.

Figure montante de la création de mobilier, sélectionné par Designed in Brussels pour exposer prochainement son travail à Milan, Londres et New York, Nicolas Bovesse est aussi un lecteur sensible. Une manière de faire le vide par le plein en se retranchant dans le jardin, que dire, la jungle, de la maison familiale où l’on progresse à la machette. Le designer y feuillette en priorité des livres pour enfants, surtout ceux qui déploient leur imaginaire en trois dimensions.  » A chaque page, les illustrations s’ouvrent et se referment ; ce jeu sur la 2D et la 3D me captive, se réjouit Nicolas Bovesse. La littérature jeunesse, quand elle est inventive, me plaît car elle possède plusieurs degrés de lecture, une manière de parler avec légèreté des choses graves. Les romans, c’est autre chose. Je peux en sortir aussi vite que j’y suis entré.  »

Antoine Moreno – Photos : Renaud Callebaut

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