» Katharina Prospekt « , jusqu’au 5 février prochain, au Momu. Tél. : 03 470 27 70. Internet : www.momu.be

L e Momu (musée de la Mode de la province d’Anvers) a invité le duo anversois A. F. Vandevorst à concevoir l’exposition  » Katharina Prospekt  » (l’avenue Catherine) dans le cadre d’Europalia Russie. Ann Vandevorst et Filip Arickx ont puisé dans leurs expériences de créateurs de mode pour traduire leur fascination pour la Russie. Leur fil rouge : une flânerie aux accents personnels dans les rues de Moscou. A cet effet, ils ont pioché dans la collection de costumes sélectionnés au musée national d’histoire de Moscou ; mêlant aux vêtements des photographies signées Olga Chernysheva et Edward Lipski.

Weekend Le Vif/L’Express : Quel est le parti pris artistique de  » Katharina Prospekt  » ?

A.F. Vandevorst : Cette exposition se veut un mélange de premières impressions très naïves de notre part. Il n’est absolument pas dans notre nature de faire des analyses du passé. Nos collections se font sur la base de sentiments. Il en va de même pour  » Katharina Prospect  » qui se veut également un travail très visuel.

La vision que nous avons de la Russie n’est-elle pas un peu  » cliché  » ?

Les clichés sont indissociables de la culture d’un pays. Ils semblent effectivement présents dans le quotidien russe. Il y en a souvent de très beaux. Prenez les matriochkas, ce que nous appelons communément les poupées russes. Dans la dernière partie de l’exposition, nous présentons des costumes ethniques du nord et du sud de la Russie au milieu de matriochkas en bois. Ce sont de superbes objets renfermant un très riche passé folklorique. Les clichés ont souvent un fond plus profond que celui qu’on leur attribue. Ils ne sont pas nécessairement tous faux !

Vous consacrez une grande partie de l’exposition aux uniformes. Qu’est-ce qui vous fascine en eux ?

Ce qui nous fascine dans les uniformes, c’est leur capacité à donner de l’autorité à celui qui les porte. Un sentiment que nous désapprouvons bien entendu. L’uniforme vous identifie aussi. Il permet aux autres de reconnaître d’emblée votre fonction. Nous pensons que toute la culture soviétique est basée sur cette idée. Ainsi, autre forme  » d’uniforme « , les châles que les femmes nouaient autour de la tête en signe d’égalité. Des messages de propagande politique étaient souvent imprimés sur ceux-ci. Enfin, les visiteurs de l’exposition verront également des uniformes de la période des tsars.

A.T. et G.C.

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