Christine Laurent
Christine Laurent Rédactrice en chef du Vif/L'Express

Mousselines effleurées, frémissements de soie, féminité sulfureuse teintée de romantisme, Juan Carlos Antonio Galliano aime les cocottes corsetées, les gouailleuses de Pigalle photographiées par Brassaï et la marquise de Casati peinte par Boldoni. Les senteurs poudrées des actrices du National Theater de Londres qu’il habillait autrefois aussi. Autant d’émotions olfactives qu’il a tenté de retrouver avec sa première fragrance. Un jus résolument couture, à la fois moderne et Belle Epoque,  » avec une touche de curiosité enfantine « . L’univers complexe du créateur-star de Dior, nourri des effluves de Gibraltar et de la Côte africaine toute proche de son enfance. Pour traduire l’imperceptible, un fantasme, pas moins d’un an de recherche et 336 essais. Aujourd’hui, le maître a le sourire, il pourra fêter les 25 ans de sa griffe l’année prochaine serein : il est désormais au parfum.

L’affaire ne tient qu’à un fil. Modestissime. Juste une fibre synthétique, un sous-produit du goudron. Mais avec laquelle on obtient des résultats surprenants et inattendus. Une nouvelle arme pour conquérir le monde des fashionistas ? Possible. Car peu lui résistent. Décliné sous toutes les coutures, le Nylon se fait séducteur, souple, glamour, léger comme une plume, résistant à toute épreuve. La première à l’avoir repéré, c’est Miuccia Prada, grande prêtresse de la mode italienne et fille de… maroquinier. C’était en 1971. Pour elle, il s’est fait sac à dos, rien dans les mains, l’air accessoirisé. Aujourd’hui, c’est Diego Della Valle, le seigneur des célèbres picots, qui s’en est entiché, après lui avoir fait subir toutes sortes de fantaisies pour sa ligne Fay. Pour Tod’s, tenaillé par l’envie de travailler comme du cuir une matière qui n’a pas ses quartiers de noblesse, il ose. Et voilà un nouveau it-bag propulsé sur les scènes modeuses ! Époustouflant !

Elle l’avoue sans détour à notre journaliste Anne-Françoise Moyson. Quand la vie lui fait des cadeaux, elle est excitée comme un coucou. Notre projet lui a plu. Pour les lectrices de Weekend, elle a créé une bien jolie parure, toute de finesse et de subtilités, mêlant boutons anciens, résine, céramiques et corne venue du Brésil. Pili est une magicienne qui transforme tout ce qu’elle touche en petites merveilles. Avec ses chapelets de colliers de princesses, elle a déjà séduit Bendel et Bloomingdale’s à New York, Joyce au Japon. Sans oublier les deux shops (Les Précieuses) qu’elle a ouverts à Bruxelles. Bien dans sa vie, bien dans son travail. Tout pour nous séduire. Merci Pili pour cette magnifique collaboration.

Christine Laurent

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